La collection : ce vice par l’objet

J’avais envie de parler de collections et de l’état de collectionneur (qui ne se trouve pas aux Etats-Unis comme certains pourraient le penser) en proposant en guise d’exemple le mien, car c’est celui que je connais mieux. Par expérience, il est possible de devenir collectionneur, ça s’apprend, ça se travaille, ça se forge au fur et à mesure des années. Et puis, il y a cet autre collectionneur, celui non volontaire, celui qu’on subit. J’ai la « chance » et je dirai même l’immense honneur – euhm – d’être une collectionneuse volontaire et non volontaire.

Je vais commencer par mon état de soumission, celui qui m’impose de faire cette collection dont je me passerais bien, ceux qui me connaissent depuis un moment vont d’abord rire, puis ils vont dire « mais c’est vrai » pour enfin terminer par un « moi aussi ! » ou ils ne le diront pas, on ne vante pas cette collection :

La collection des psychopathes aussi appelée dans le jargon scientifique la collection « casu socialis » (le musée du Quai Branly prépare une expo sur le sujet, avec des spécimens rares). Pour ceux qui tiennent à jour correctement leur cahier de psychopathes, sachez que tout est quasiment permis pourvu que la pathologie soit grosse. Quelques exemples de mon cru (attention ! Le casu socialis est aussi bien de sexe féminin que masculin. Les collectionneurs avertis aiment leur donner des noms d’oiseaux ou des codes afin de les différencier de l’espèce humaine) : les harceleurs, les violents, les pseudo suicidaires, les perdus identitaires, les paranoïaques de niveau 6, les cyclothymiques de niveau 3, les sur-égocentriques, les mythomanes. J’en oublie probablement, mais c’est déjà un beau palmarès de têtes qui prônent au-dessus de ma cheminée imaginaire. Ils font partie de ma propre collection, de temps en temps, un nouvel égaré du système vient se greffer à moi alors que je ne lui ai bien sûr rien demandé !

Sinon, j’ai des collections bien plus sympathiques :

J’ai cette manie d’acheter des Blu Ray, moins des DVDs, de films que j’ai envie de voir, de films que je dois voir et de films que j’ai déjà vus. Quand on commence à rentrer dans ce tourbillon vicieux de l’achat de films HD, pour ma part, c’est plus l’objet en lui-même qui m’importe. Explication : lorsque que votre collection de DVDs ou BR dépasse la dizaine, il est normal de s’offrir une étagère ou une bibliothèque pour les ranger (peu importe l’ordre). Et je ne veux pas dire, mais c’est beau une étagère remplie de films (les filles, à titre de comparaison, c’est comme une armoire pleine de fringues). Le remplissage apporte cette fièvre acheteuse, ajoutée à votre cercle social – plus il sera orienté cinéma, plus vous aurez des discussions sur le sujet, et plus vous vous direz « faut que je me procure ce film » – et vous êtes bons pour craquer à la moindre offre Fnac/Virgin/Amazon proposant 4 Blu Ray pour 30€. Dans ma compulsion cinématographique, les trilogies/suites sont rangées ensemble (logique), les Blu Ray sont séparés des DVDs et les objets de valeur mis en avant (en l’occurrence mon SEUL objet de valeur pour le moment est l’autographe de Jude Law). Je vous passe le côté geek qui me donne envie d’acquérir un joujou Iron Man par ci, une statue Spider-Man par là, un coffret Transformers par là-bas (qu’est-ce que ça rendrait bien dans ma bibliothèque !). Enfin, avoir plein de films chez soi permettra à votre invité de s’asseoir par terre pour regarder vos acquisitions, engagera des conversations, vous aurez l’embarras du choix pour une soirée ciné, vous pourrez même lancé des marathons (ça marche mieux avec les trilogies), et puis, cela permet de briller par votre culture cinématographique (j’ai encore du chemin à faire, mais je me soigne).

Je voue aussi une fascination pour les livres, particulièrement ceux de cuisine et tout particulièrement ceux de pâtisserie. Voire même des livres – cahiers spéciaux (rien avoir avec les cahiers de vacances hein, je parle de bouquins que l’on trouve essentiellement à l’étranger). Je n’ai jamais assez de livres de cuisine. J’adore ça. C’est beau, ça me fait rêver, ça me donne envie de cuisiner et socialement parlant, vous vous faites des amis, surtout masculins. On m’a toujours dit qu’on attrapait les hommes par l’estomac. Je ne suis pas vraiment sûre de l’adage, néanmoins, cela ouvre la curiosité : « ah tu cuisines ?! (moment pour montrer quelques photos – faut impressionner voyons) Je me porte volontaire pour goûter ! ». Bah tiens ! Sans blague ?! Et non cette technique de séduction n’est pas déloyale. J’adore me procurer des livres de recettes dans les librairies étrangères, généralement, ceux orientés sur la cuisine traditionnelle dudit pays (cette pratique s’arrête aux pays francophones et anglo-saxons, en somme là où mes qualités linguistiques s’arrêtent aussi). Ma bibliothèque a aussi son étage dédié aux plaisirs de la gastronomie.

Je fais une autre collection, plus petite et non compulsive, très à la mode : le thé (je sais que je ne suis pas la seule). En boîtes ou en sachets. Pourquoi ? Je ne sais pas. Les boîtes m’ont toutes été offertes – encore plus depuis que je vante mon appartenance au club des fervents défenseurs du British afternoon tea (ça serait cool s’il y avait un club…). Tout est une question de choix, j’aime avoir le choix et j’aime le donner.

Dois-je préciser que j’emmagasine les jeux vidéo ? Depuis que j’ai l’abonnement Playstation Plus, j’ai téléchargé pas mal de jeux gratuits. J’en ai fini aucun (à part Saints Row 3), y compris ceux que j’ai sur plastique.

Et vous, quelles sont vos collections ? En avez-vous des spécifiques ?