Les banques publiques, Caisse des Dépôts ou Banque Publique d'Investissement en tête, démontrent leur nocivité.
Un article de l'Aleps.
Siège de la Caisse des Dépôts et Consignations à Paris
Dans sa boîte à outils qui permettra d’inverser la courbe du chômage, François Hollande dispose déjà d’une pince universelle : les banques publiques. On peut même dire des « banques citoyennes », qualificatif que revendique La Poste dans son actuelle campagne de publicité. Cette appellation signifie qu’un certain nombre d’institutions financières, qui ont en commun de dépendre de l’État, sont assurées du soutien inconditionnel des pouvoirs publics (et ne peuvent donc connaître la faillite) parce qu’elles assurent une mission d’intérêt général : prêter à des insolvables, et à des conditions inégalables pour des banques ordinaires, prisonnières de cette stupide logique du profit.
La plus extraordinaire aventure est celle de la Caisse des Dépôts et Consignations. Cette noble institution, créée par Louis XVIII pour mettre à l’abri de la finance classique des sommes « consignées » à l’occasion d’héritages, de procès ou de dettes publiques (déjà !), n’abrite plus rien du tout, puisqu’elle vient, pour la deuxième fois de son histoire, d’annoncer une perte de 458 millions d’euros pour l’année 2012. Il faut dire que sa mission originelle a totalement disparu et que la Caisse est devenue le « bras financier » de l’État. Elle brasse une masse de capitaux sans équivalent en France : environ 300 milliards d’euros. Une grande partie de ses fonds viennent des livrets A : les Caisses d’Épargne ont obligation de reverser les dépôts à la CDC, et les banques doivent aussi en reverser une partie. L’emploi de ces fonds est tout à fait arbitraire. Après avoir épongé la faillite du Crédit Foncier de France, la CDC a dû voler au secours de France Télécom (perte d’un milliard l’an dernier), de la banque Dexia, de Veolia, et d’un grand nombre d’emprunteurs la plupart du temps publics, y compris des collectivités locales. C’est dire que l’argent des épargnants français est bien gaspillé.
Mais la grande innovation (lancée par Nicolas Sarkozy) aura été d’articuler la CDC avec le Fonds Stratégique d’Investissement au cœur de la Banque Publique d’Investissement, destinée à financer les PME. Nous y voici : des milliers d’emplois en perspective ! En réalité, l’épargne ainsi confisquée et « dirigée » par l’État (ce qui se voit) manquera pour financer des entrepreneurs assumant les risques de leurs propres projets (ce qui ne se voit pas). Pour faire bonne mesure, l’État décide maintenant d’obliger les compagnies d’assurance à affecter une partie des contrats d’assurance-vie à des prêts aux PME.
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