Hannibal // Saison 1. Episodes 4 et 5. Oeuf / Coquilles.
Bryan Fuller a, d'un commun accord avec NBC, choisi de ne pas diffuser l'épisode 4. Il a donc été '"cannibalisé" comme le dit si bien Bryan Fuller dans les
webisodes tirés de l'épisode 4 qui condense en 6 petites parties de 2 à 4 minutes toutes les scènes entre les personnages. Alors que "Oeuf" n'aura jamais droit à une diffusion
classique et normale (l'épisode sera sans aucun doute disponible dans les DVD de la série, si ils sont un jour édités), nous avons cependant eu droit à tous les échanges afin de mieux cerner la
manière dont les choses évoluent. J'ai notamment beaucoup aimé les faces à faces entre Hannibal et Will. C'était des échanges tellement troublants car l'on sait pertinemment
qu'Hannibal a bien cerné la personnalité de Will. Il sait qu'au fond il aime le sang, et le faire couler. Sauf qu'il s'y refuse. Contrairement à Hannibal qui lui
s'est laissé séduire par son cannibalisme. L'idée de transformer Will en patient est très bonne car cela permet à Hannibal de mieux cerner son ennemi et surtout afin de savoir
comment mieux le duper.
Le jeu ne s'arrête pas aux échanges entre Will et Hannibal puisque ces petites scènes sont aussi l'occasion de voir à nouveau Jack Crawford et Hannibal échanger
un bon diner. Ces scènes sont elles aussi très classes, filmées avec beaucoup d'élégances, mais au delà de ça, c'est aussi le moyen de jouer sur l'ambiguité des regards et des dialogues.
Hannibal est une série tellement suggestive qu'elle laisse forcément des indices à chacun des personnages pour découvrir qui est l'autre réellement. La folie de Will est ce qu'il
y a de plus présent mais le côté pas très humain d'Hannibal pourrait être aussi une réponse au fait qu'il est suspicieux. Mais c'est aussi dans cet épisode que nous allons
pouvoir voir un peu mieux la personnalité d'Abigail qui s'était réveillée dans l'épisode précédent. "Oeuf" revient donc sur le lien qu'elle va petit à petit lier avec
Hannibal. Il tente de creuser un peu plus et de savoir ce qu'elle cache sous sa carapace. J'ai bien aimé le moment où elle a des flashs et qu'elle se rend compte qu'elle n'est
pas quelqu'un de bien elle non plus.
Le cas de la semaine veut que le tueur pourchassé laisse trainer derrière lui des corps de personnes transformées en anges. Encore une fois, il n'y a rien à redire sur la série graphiquement parlant. Et l'enquête était alors posée et élégante. Sauf que la folie de Will est de plus en plus présente et lance alors la série sur un sujet plus pentu. Will doute de lui même et ce n'est pas ses rendez vous chez Hannibal ou encore ses face à face avec des scènes de crime qui vont l'aider. Bien au contraire. On sent qu'il creuse petit à petit son trou. Mais c'est ce qui rend le personnage aussi fascinant finalement. Je lui trouve un truc réellement intéressant et j'espère que la série saura l'exploiter d'avantage dans les prochains épisodes. Car si Will est déjà complètement défoncé par sa folie à l'épisode 5, je me demande de quoi sera fait l'épisode 13 (et final de la saison). Je pense que l'on peut par ailleurs dire qu'espérer une saison 2 est déjà cuit depuis belle lurette. Dommage. Cette série aurait pu grandir.
Pendant ce temps, Hannibal se doit d'éloigner les soupçons de Jack Crawford alors que ce dernier est actuellement en pleine crise conjugale. En effet, sa femme, incarnée par Gina Torres (Suits) est malade et atteinte d'un cancer (dont elle ne pourra pas réchapper). Elle va mourir, et veut mourir librement. Ce que Jack ne parvient pas vraiment à comprendre mais la relation entre les deux personnages couplée à la scène de psychiatrie partagée entre Hannibal et la femme de Jack, tout cela était vraiment agréable et instaure une fois de plus ce climat de mort que Bryan Fuller aime tellement. Finalement, ce nouvel épisode était à l'égal de ce que l'on peut voir jusque là. Les dialogues sont toujours savoureux, et même si l'intrigue de la semaine était assez peu importante (on sent que ce n'est que pour nous offrir quelques jolis plans graphiques, rien de plus). Hannibal est donc une série qui reste constante depuis l'épisode 3, à suivre en somme.
Note : 6/10 et 6.5/10. En bref, l'approche est toujours intéressante et la folie grandissante.