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Critique Ciné : L'écume des jours, poétique mélancolie

Publié le 27 avril 2013 par Delromainzika @cabreakingnews

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L'Ecume des Jours // De Michel Gondry. Avec Romain Duris, Audrey Tautou et Gad Elmaleh.


Que les choses soient claires, je n'ai jamais lu l'oeuvre de Boris Vian. On m'en dit énormément de bien du coup je l'ai acquise en sortant de la séance. Mais je veux me pencher sur L'écume des jours en tant qu'oeuvre de cinéma, celle de la mise en image d'une oeuvre loufoque et sensationnelle. Michel Gondry (La Science des Rêves) est certainement l'un des rares réalisateurs qui pouvait mettre en avant cette fantaisie constante. Ce réalisateur est constant, que cela soit dans la comédie fantaisiste, dans la chronique sociale (The We and the I) ou dans le film hommage à son amour pour le cinéma (Soyez Sympa Rembobinez). L'écume des jours enchaine dans sa première partie les parties d'humour. Tout est dément, littéralement, de la métaphore du petit-four aux diverses inventions exotiques (la sonnette, le chef incarné par Alain Chabat, …). L'amas fait que L'écume des jours est tout de suite une comédie légère, agréable et fabuleuse. On est alors transporté dans un monde différent, mais à la fois très terre à terre.
L’histoire surréelle et poétique d’un jeune homme idéaliste et inventif, Colin, qui rencontre Chloé, une jeune femme semblant être l’incarnation d’un blues de Duke Ellington. Leur mariage idyllique tourne à l’amertume quand Chloé tombe malade d’un nénuphar qui grandit dans son poumon. Pour payer ses soins, dans un Paris fantasmatique, Colin doit travailler dans des conditions de plus en plus absurdes, pendant qu’autour d’eux leur appartement se dégrade et que leur groupe d’amis, dont le talentueux Nicolas, et Chick, fanatique du philosophe Jean-Sol Partre, se délite.
Car au fond, derrière toute cette fantaisie se cache aussi une critique du monde dans lequel nous vivons selon lequel les gens riches ne se rendent même plus compte de l'argent qu'ils peuvent dépenser. L'écume des jours se penche sur un autre mal de notre époque, celui de l'iconisation. L'écume des jours transforme la fascination des gens pour Jean Paul Sartre fût un temps au travers du personnage de Jean Sol Partre dont le personnage de Gad Elmaleh, Chick, est un grand fan. Au fond, L'écume des jours est pile poil dans ce que Michel Gondry sait faire de mieux dans le genre social. Mais la seconde partie du film est beaucoup plus mélancolique. D'un amour presque bucolique nous passons alors à un amour détruit par la maladie. Si les images et les métaphores transforment la maladie en quelque chose de singulier et étrange (le nénuphar) au fond j'ai trouvé cette seconde partie horrible. Car elle traduit, au fond, la mort. Et j'ai trouvé ça tellement triste.
Au delà de l'histoire et de la manière dont tout cela a été mis en scène avec brio, il faut bien entendu saluer Romain Duris (L'auberge Espagnole, Populaire) et Audrey Tautou (Le fabuleux destin d'Amélie Poulain) qui forment un couple merveilleux. Je ne saurais avoir de préférence tant les deux personnages sont complémentaires et qu'il n'y a rien à redire. Je suis donc toujours aussi fan de chacun des deux acteurs. Enfin, Michel Gondry qui fait dans L'écume des jours un mélange des genres savoureux (la stop motion, le réel, les inventions, …). Tout colle à la perfection à ce qu'il peut faire de plus fou. Au fond, le seul personnage dont personne ne parle reste la souris (incarnée par Philippe Torreton) qui est toujours là, mais qui fait tellement partie intégrante du décor que sans elle la magie ne serait surement pas aussi présente.
Note : 10/10. En bref, Michel Gondry nous offre un cocktail fin, drôle et mélancolique avec une telle fantaisie dans un univers onirique fascinant.


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