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La Ve République doit mourir pour que vive la République !

Publié le 29 avril 2013 par Lepinematthieu @MatthieuLepine

Début avril, Jean-Luc Mélenchon proposait la tenue d’une marche citoyenne le 5 mai prochain. Le mot d’ordre affiché, « Vite la VIe République ! ». De cet appel les médias n’ont retenu que le terme « coup de balai ». Une volonté de nuire qui n’a rien d’étonnant tant ils s’obstinent à défendre le système. Pour le Parti socialiste, le co-président du Parti de gauche cherche à diviser la gauche. Le voilà pourtant à l’initiative d’une mobilisation dont le mot d’ordre rassemble du PRG au NPA. Doit-on rappeler que Christiane Taubira ou encore Arnaud Montebourg, tous deux membres du gouvernement, ont eux aussi milité pour un changement de République ? Face à l’inertie de notre démocratie, à la résignation des citoyens et à la crise politique, morale et sociale qui traverse notre pays, l’heure est venue de tourner la page !

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Dès sa naissance, la Ve République, créée par de Gaulle pour de Gaulle, portait en elle les excès et les imperfections que nous lui connaissons aujourd’hui. Problèmes de légitimité et de représentativité du pouvoir en place, coups de force contre la démocratie parlementaire, promesses non tenues, scandales politiques… L’objectif de la Sixième République est justement de remédier à cela en redonnant le pouvoir au peuple.

La VIe République, pour redonner vie à la démocratie

Le non-cumul des mandats et l’instauration de la proportionnelle à toutes les élections vont grandement contribuer à la rénovation démocratique de la République. En effet, des records d’abstention sont battus à chaque élection. Ne se sentant ni écouté, ni représenté, le peuple se résigne au silence. La bipolarisation de la vie politique, issue du scrutin majoritaire à deux tours instauré par la Cinquième République, nourrit ce cercle vicieux. Les élections de mai et juin dernier en sont l’illustration.

Le vote Hollande n’a pas été un vote d’adhésion à un programme, à un projet, ni à une certaine vision de l’avenir, mais uniquement le rejet de Nicolas Sarkozy, candidat du parti  « dominant » de droite, l’UMP. Quant aux législatives qui ont suivi, elles ont été marquées par une abstention record pour ce type d’élection, tant et si bien que la majorité actuelle ne représente que 21% de l’électorat. Qui peut se satisfaire de cela, dans une République démocratique comme la notre ?

Le non cumul des mandats et l’instauration de la proportionnelle intégrale ont justement pour intérêt de redonner vie à la démocratie grâce à une réelle représentativité du corps électoral et à un renforcement de l’implication citoyenne.

La démocratie locale étant elle aussi mise à mal, ces mesures devront s’accompagner d’une extension du droit de vote pour les résidents étrangers. Pour vivre, la République doit en effet être fraternelle et égalitaire. Elle ne peut donc se permettre de laisser qui que ce soit de côté. On reconnaît la citoyenneté locale aux étrangers ressortissants de l’Union Européenne, pourquoi la refuser aux autres ?

Pour en finir avec le règne du monarque républicain, vite la VIe République !

La Sixième République c’est aussi la fin l’arbitraire présidentiel. Durant ses cinq années de mandat, Nicolas Sarkozy a usé et abusé du costume de monarque républicain. En s’engageant dans une guerre au Mali sans consulter la représentation nationale ou encore en décidant finalement de rejeter la loi d’amnistie sociale pourtant soutenue par son gouvernement au Sénat, François Hollande exerce à son tour un pouvoir arbitraire. Le président décide, les ministres exécutent et les députés comptent les points ! Il est urgent de redonner un réel pouvoir à l’Assemblée et donc au peuple.

Dans une République démocratique, il est par ailleurs impensable qu’un gouvernement puisse rompre les débats afin de faire passer par la force un projet de loi. C’est pourtant ce que fait aujourd’hui le Parti socialiste à l’Assemblée concernant l’Accord National Interprofessionnel. Au moment du débat sur les retraites, Sarkozy en fit de même. C’est la Cinquième République qui permet de tels coups de force contre la démocratie parlementaire. Ce genre de pratique doit disparaitre et vite !

Avec la VIe République, rendons le pouvoir au peuple !

Les citoyens doivent pouvoir intervenir dans le débat politique en dehors des périodes d’élection. Il est primordial de leur permettre de s’exprimer, de trancher sur les questions importantes, notamment via la mise en place de référendums.  Ce type de consultation doit cependant pouvoir être organisé à la demande de la population elle-même (par voie de pétition réunissant un grand nombre de signataires). Que seraient devenus le traité de Lisbonne, la réforme des retraites ou encore le TSCG si le peuple avait été consulté ?

La Sixième République est enfin l’opportunité d’en finir avec les promesses non tenues, les trahisons électorales ou encore les élus opportunistes pour qui l’ambition prime sur les convictions. La possibilité de provoquer un référendum révocatoire de mi-mandat doit être offerte afin de permettre un véritable contrôle des élus par les citoyens. Dans ce cas de figure, quel avenir pour un président qui gouverne contre ceux qui l’ont fait élire ?

Bien d’autres sujets doivent être débattus : quel avenir pour le Sénat ? quelle place pour les médias ? Comment remplacer le Conseil Constitutionnel ?…  C’est pourquoi une Assemblée constituante doit être convoquée au plus vite afin de  construire les bases de la Sixième République.

Pour la VIe République, rendez-vous le 5 mai prochain à Paris (Bastille, 13H30) pour une marche citoyenne.


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