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La Frite a la frite... en France comme en Belgique

Publié le 30 avril 2013 par Fab @fabrice_gil

La Frite a la frite... en France comme en BelgiqueBelge ou française ? Le mystère des origines du bâtonnet de pomme de terre trempé dans l'huile bouillante intrigue les spécialistes de la gastronomie, en particulier de l'autre côté de la frontière, où le plat est affilié au patrimoine national. La frite est une fille de la cuisine de rue… c'est pour cela qu'il est difficile d'établir son certificat de naissance. La question a même fait l'objet d'un débat dans le cadre de l'année gourmande Brusselicious 2012, organisée dans la capitale belge. Les Belges raffolent des frites, mais aucune recherche scientifique sérieuse n’a vu le jour sur le sujet jusqu'à présent. Plat enraciné dans la culture populaire des deux pays, la frite et le flou historique qui est rattaché à sa création ont alimenté nombre de légendes au fil des ans. En France, est défendue la pomme frite Pont-Neuf, qui aurait été inventée par des marchands ambulants sur le plus vieux pont de Paris au lendemain de la Révolution Française. On proposait alors de la friture, des marrons chauds et des tranches de patates rissolées. Pour certains Belges, le bâtonnet serait né à Namur, dans le sud du pays. Ses habitants avaient l'habitude de pêcher dans la Meuse du menu fretin et de le faire frire. Mais au cours d’un hiver particulièrement rigoureux, la rivière gela suspendant toute pêche fructueuse : à la place, ils découpèrent des pommes de terre en forme de petits poissons… une histoire un tantinet tiré par les cheveux, vous en conviendrez.
Peu importe finalement… l'origine de la frite n'a que peu d'intérêt. Le sujet le plus intéressant réside dans la manière dont le plat a été "adopté" des deux côtés de la frontière. En France, il se décline généralement comme une garniture, en accompagnement d'une viande, alors qu'en Belgique, il se déguste le plus souvent seul. "Les Belges ont fait de la frite un produit noble, pas un simple légume" estime Albert Verdeyen, cuisinier et co-auteur de l'ouvrage Carrément frites. "Et surtout, nous maîtrisons mieux que quiconque l'art de la double cuisson, afin qu'elles soient dorées et croustillantes."
Ainsi, en France, le bâtonnet de pomme de terre se mange-t-il piqué sur une fourchette dans une assiette, à l'heure des repas, alors que chez nos voisins, il est consommé avec les doigts dans un cornet à n'importe quelle heure de la journée. Sur les places, le long des boulevards ou devant les gares de Wallonie, comme de Flandre, un réseau dense de fritkoten, ou baraques à frites a fleuri. Cinq mille friteries et plus de 90% des Belges y vont au moins une fois par an. Oui, aller à la friterie, c'est le comble de la belgitude. Vous pouvez rencontrer en même temps la petite vieille du quartier qui s'arrête en promenant son toutou, l'étudiant affamé ou le ministre qui habite dans le coin. Mais, à l'intérieur des baraques, les choses changent : les frituriers d'origine étrangère sont de plus en plus nombreux : en témoigne l'entrée du mot frietchinees (friturier chinois) dans le dictionnaire de référence de la langue néerlandaise en Belgique...Fabrice Gil

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