Pour Henri de Castries, PDG d’Axa, « la France doit sortir du déni de réalité » pour s’en sortir. La dépense publique et la pression fiscale doivent être réduites pour relancer la croissance. Il laisse entendre qu’Axa n’achète plus de dette souveraine française.
Réduire les dépenses publiques
Il faut réduire le déficit public, « mais dans un pays déjà champion des prélèvements obligatoires, la solution ne peut pas être d’augmenter encore les impôts ! ». Or, « le dérapage vient principalement des dépenses ». C’est donc « le niveau des dépenses publiques plus que celui des déficits qui pose problème. »
« Les dépenses publiques représenteront en France 56% du PIB en 2013, contre 42% en moyenne dans l’OCDE ou 45% en Allemagne. C’est plus de 200 milliards d’euros d’écart avec notre voisin chaque année ! Si vous cumulez l’effet négatif d’une telle divergence sur 20 ans, vous avez l’explication de notre perte de compétitivité. »
La croissance, ce n’est pas pour maintenant
« Les conditions d’un retour de la croissance, préalable indispensable au recul du chômage, sont loin d’être réunies. En particulier, la ponction fiscale pratiquée sur les créateurs de richesse a atteint le niveau d’asphyxie. »
« Les chefs d’entreprise se demandent avec inquiétude comment sera financé le budget 2014 alors que l’objectif du budget 2013 d’un déficit à 3,7 % semble difficilement atteignable. Si le gouvernement continue d’accroître les prélèvements sur les entreprises, dont les marges sont déjà les plus faibles d’Europe, cela va ralentir la reprise, aggraver le dérapage budgétaire et menacer la cohésion européenne. »
La dette publique, « une responsabilité unique devant l’Histoire »
« L’endettement public n’est rien d’autre que le transfert du financement de notre confort immédiat aux générations futures. Notre système de protection sociale fait peser une charge insoutenable sur les entreprises et les actifs parce qu’il continue de fonctionner selon des principes vieux de 70 ans alors que nous avons depuis traversé une véritable révolution démographique et de longévité. Seules la réduction significative des dépenses de fonctionnement de l’État, la libération de l’investissement privé par la baisse des prélèvements obligatoires et la mise en œuvre d’un programme de réformes structurelles peuvent encore éviter qu’on ne laisse un pays exsangue à nos enfants. Je pense sincèrement que ma génération porte à cet égard une responsabilité unique devant l’Histoire. »
Coût du travail
« Dans les 57 pays où nous sommes présents, la France est celui où l’on paie le plus de charges sociales et fiscales. C’est donc une situation tout à fait spécifique, et ces prélèvements sont autant d’argent que nous ne pouvons pas consacrer au financement de l’économie française et au développement de l’emploi. »
AXA et la dette souveraine française
« Nous sommes toujours parmi les premiers détenteurs de dette publique française, mais nous tirons aussi les conséquences logiques de notre analyse… »
La taxe sur les transactions financières
« C’est une idée démagogique, donc dangereuse. […]Nous nous tirons une balle dans le pied, car la réalité, c’est que nous allons fragiliser l’un de nos fleurons et favoriser les places financières situées hors des pays volontaires. »
Lire l’interview en entier sur Les Échos.