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L’UMP à la « dérive »

Publié le 30 avril 2013 par Jlhuss

L’UMP à la « dérive »Il est assez comique de voir l’UMP se précipiter avec une apparente délectation sur toutes les lubies socialistes. Passons sur Fillon accourant au 20 heures pour exhiber sa demeure Sarthoise. Le même serait d’accord, avec Copé l'usurpateur, pour l’organisation de primaires ouvertes en 2016 afin de désigner le candidat de leur formation pour la présidentielle de 2017.

Rappelons-nous les moqueries souvent acerbes des mêmes lors des primaires ouvertes socialistes qui permirent à Hollande d’être l’homme lige du PS. l'ineffable Copé allait même jusqu'à prétendre qu'elles "étaient illégales et permettraient au PS de ficher les votants." La mémoire est courte. Sacrifiant à la « mode » ;  ils envisagent aujourd’hui d’engager leur formation dans la même épreuve de sélection du plus petit dénominateur commun. Henri Guaino a bien raison de mettre en garde ses "amis" de l'UMP.  « Je voudrais que chacun mesure bien à quel point [la primaire] est contraire à l'esprit de la Ve République  …   Ce processus fait du candidat le prisonnier d'un camp et rend encore plus difficile qu'il devienne un jour l'homme de la nation, que doit être un président de la Ve République ».

Pourquoi, en effet,  inverserait-on les rôles ? Les partis politiques doivent se déterminer par rapport à des candidats mais ne les choisissent pas. La candidature est une démarche personnelle par rapport à l'ensemble du peuple et les partis jouent leur rôle en décidant de soutenir tel ou tel. Mitterrand s’empare de la vieille SFIO à Epinay et se présente. Il ne s'engage pas dans un processus de primaires avec Chevènement ou Rocard. Féroce critique des institutions ("coup d'Etat permanent"), il a su les utiliser et les préserver, allant même jusqu'à déclarer sans rire : "Elles étaient dangereuses avant moi et le redeviendront après moi" ... Il fut un des "grands Maîtres" de ces institutions. Si les "nains" qui dirigent actuellement l'UMP devaient absolument copier un socialiste, c'est de Mitterrand qu'ils doivent s'inspirer, pas de Hollande.

N’oublions jamais que notre élection présidentielle se « joue » en deux tours institutionnellement. Les deux tours supplémentaires imposés par ces primaires ouvertes auront comme résultat de sélectionner les plus mauvais pour le pays. Celui qui arrivera au bout de la course, le vainqueur de ce "jeu de quilles" sera le plus englué dans les combines d’appareil, celui qui aura le mieux manié les compromis incompatibles. Ce que nous vivons actuellement avec la présidence Hollande est une démonstration aveuglante de cette mode faussement démocratique. Il s'agit du pays, pas des affaires "partisanes".

Pourquoi l’UMP se lance dans une telle mascarade ? Par mimétisme ? Par incapacité à proposer mieux sur d'autres thèmes ? Décidément ce n’est plus une formation politique digne des fondateurs de la République instaurée par de Gaulle en 1958. Ils se rendent encore en cohortes serrées à Colombey tous les 9 novembre ; ils ont encore,  pour quelques-uns, de bons réflexes, mais la plupart chantonnent la « chanson » sans en connaître les paroles.

L’UMP à la « dérive »
Au risque d’apparaître complétement ringard, il semble tout de même urgent de revenir sur quelques notions de base qui peuvent permettre de mieux comprendre l'inanité  des tribulations constitutionnelles qui périodiquement occupent les tribunes.

La constitution de l’actuelle 5ème République procède d’une décomposition progressive de celle qui régissait la 4 ème; reconnaissons-le dans des moments troublés par la guerre d’Indochine d’abord, puis celle d’Algérie.

Les gouvernements étaient devenus les otages des partis, ne tenaient guère plus de six mois à un an au prix de compromis de plus en plus "illisibles". Les groupuscules parlementaires faisaient la pluie et le beau temps détruisant les meilleures intentions au grès d’une nouvelle « alliance », bien vite remise en question. Un peu une situation similaire à celle qui s’étale sous nos yeux en Italie actuellement.

C’est face à un tel désordre que le Général de Gaulle, sorti de sa retraite de Colombey les Deux Eglises, rappelé par René Coty, dernier président de la 4ème, proposa les institutions qui nous régissent encore actuellement.

Certes, elles ont été profondément remaniées. L’instauration du quinquennat, l’inversion du calendrier, entre autres modifications, ont été très dommageables. Mais globalement l’essentiel demeure : donner à l’exécutif les moyens de sa politique, lui assurer un temps minimum. Le Président de la République est à l’abri des sautes d’humeur et peut développer sa politique jusqu’à l’élection suivante. L’opinion continue à s’exprimer lors des élections intermédiaires, partielles, locales et régionales : autant de signaux envoyés au pouvoir s'il en était besoin. L'exécutif tient compte ou non de ces "avertissements" et le peuple tranche lors de la présidentielle suivante. La seule véritable "primaire" qui compte, c'est celle du premier tour d'une élection qui en compte deux contrairement à d'autres pays donnés abusivement en "faux" exemples.


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