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Finalement, le racisme anti-blanc existerait un peu tout de même

Publié le 30 avril 2013 par H16

Surprise, stupéfaction, étonnement et ébahissement : le racisme anti-blanc existerait un peu tout de même et, plus fort encore, serait condamnable au même titre que le Racisme Officiel, celui tourné contre les Pas-Blancs. Avec cette jurisprudence qui vient de s’écrire, de nouveaux territoires juridiques s’ouvrent à l’exploration du vivre-ensemble par les citoyens français de toutes les couleurs. Youpi.

Toute l’histoire se passe en septembre 2010 : un certain Terrence Cheval, vendeur de son métier, se fait agresser par deux individus (l’homme à homme est rare, de nos jours, comme le courage, sans doute, de se battre d’égal à égal, sans arme du coté de l’agresseur) dont l’un, Arnaud Djender, finit par se faire attraper. Défavorablement connu des services de police, comme on dit pudiquement d’un type qui a un casier déjà long comme le bras, ce dernier est accusé, en plus d’avoir tapé dans la viande de Cheval, de l’avoir copieusement insulté avec des injures à caractère raciste.

Oh.

Racisme

Évidemment, dans les articles de presse qui relatent l’affaire, c’est un peu confus puisque dans cette agression, tout le monde est blanc (mais si), ce qui rend le caractère raciste des injures plus délicat à comprendre, et oblige les pisse-copie à des danses du ventre autour du pot pour ne pas dire que l’agresseur est de type « maghrébin » ou « un truc du style mais pas noir ». L’aspect comique de la non-discrimination chromatique des journalistes est flagrant lorsqu’il s’agit d’expliquer la déposition de notre agresseur :

Lors d’une déposition en mars 2011, lors de laquelle le prévenu niait encore l’agression, des clichés de lui-même lui on été soumis, sur lesquels il avait affirmé ne pas se reconnaître. Pressé de décrire la personne y figurant, il évoque un homme « de type arabe ».

Plus facile, en revanche, de glisser avec souplesse sur le casier du guignol ; pour le coup, les scribouillards ont l’habitude. L’aimable agresseur est – c’est ballot – en état de récidive et risque donc jusqu’à dix ans de prison. La procureure requiert donc quatre ans de prison dont un avec sursis. Comme on le voit, le risque de ces dix ans est donc très théorique. Après tout, ce n’est peut-être que sa première récidive, hein. Comme tout le monde, il a le droit à une troisième chance. Ou une quatrième, allez savoir. Disons une huitième et n’en parlons plus :

l’homme a déjà été condamné à sept reprises, notamment pour des affaires de stupéfiant, détention d’armes et outrage à personne dépositaire de l’autorité publique.

Certes, on m’objectera qu’il n’a pas récidivé sept fois pour agression (encore qu’il avait déjà été condamné pour des faits de violence). C’est exact, mais on aurait alors aussi la présence d’esprit de ne pas trop insister, vu les chefs de condamnations qui ne sont pas, exactement, de la petite broutille. En tout cas, manifestement, après sept condamnations, il n’a pas encore bien compris que la société attendait de lui un comportement un peu plus idoine. Et d’ailleurs, pourquoi l’aurait-il, puisque tout indique qu’il ne sera pas derrière les barreaux très longtemps (trois ans, c’est une peine courte, et la probabilité qu’il fasse effectivement une année complète est réduite).

Mais baste, passons : l’originalité de l’affaire ne tient pas au fait qu’un multi-récidiviste agresse quelqu’un à coups de tesson de bouteille au risque de le tuer (selon le ministère public, notre prévenu a frôlé les assises pour meurtre) ; ce genre de faits divers est d’une banalité normale dans une France apaisée. Ce qui hisse cette affaire de la rubrique Faits-Divers aux pages Société des grands quotidiens est le caractère raciste (bien qu’emberlificoté) de l’agression, et, bien évidemment, les réactions très contrastées des différentes associations de lutte contre les crimes-pensée.

google racism

Ainsi, la LICRA décide de se porter partie civile ; le racisme ne passera pas par elle, et puis tant pis si cela mène à défendre un Blanc (même contre un autre Blanc), comme l’explique Alain Jakubowicz, son président :

« Nous ne voyons pas passer beaucoup d’affaire de ce type, ce qui ne veut pas dire qu’il y en a pas beaucoup. Simplement, la réaction d’une personne française blanche n’est pas de s’adresser à une association anti-raciste lorsqu’elle est victime de ce type de fait. Il faut que ça change, car notre porte est ouverte à toutes les victimes de racisme. »

Voilà, c’est dit : les Blancs qui se font traiter de « sales Blancs », les Français de « faces de craie » et autre sobriquets leucophobes ont maintenant le droit de l’ouvrir, au moins auprès de la LICRA. Je ne sais pas si tout ceci est très vivrensemblesque, mais gageons que la société va y gagner en sérénité. Au milieu du gué, on trouve SOS Racisme dont l’absence totale de réaction laisse penser qu’elle n’était pas au courant, occupée qu’elle était à préparer, sans doute, une collecte géante de muguet printanier pour aider le parti communiste socialiste … pour aider à faire connaître sa noble cause. Quant au MRAP, il est bien évidemment contre toute action et ne se porte bien sûr pas partie civile. Le racisme n’est pas son combat, et puis le racisme anti-blanc ne serait qu’une réaction au racisme envers les Noirs et les Arabes, donc bon, c’est pas pareil et puis zut à la fin.

C’est très gênant, cette histoire de racisme anti-blanc, quand on y pense : pour bien faire, il faudrait plutôt parler de discrimination. Oui, voilà : c’est de la méchante discrimination. En fait, la victime s’est fait discriminer le portrait à coups de tessons, ce qui est malencontreux. Il n’y aurait pas eu discrimination, cela aurait été une autre affaire. On aurait appelé ça « une altercation », « des gestes qui dépassent les paroles », un « échange viril de points de vue ». Mais comme l’agresseur a salement discriminé, on n’est plus dans le différend, mais dans la tentative de mise à mal du vivre-ensemble. C’est, en quelque sorte, un coup de canif (ou de tesson) dans le contrat social multiculturel français, et ça, c’est difficile à pardonner (disons, plus de huit fois).

Ah, quel bonheur de segmenter les délits en fonction des délits d’opinion ! Ce qui relève d’une agression devient inextricablement compliqué à expliquer dès lors qu’on veut y faire rentrer des catégories de comportements dont la société ne peut, évidemment, accepter l’existence ou la réalité même. Dans un monde normal, véritablement juste et équitable, on se rappelle que dans « agression raciste », il y a d’abord « agression ». Et c’est celle-là qui doit être condamnée. Le racisme est idiot, mais des opinions débiles, il y en a toujours eu et il y en aura encore de nombreuses années, le reformatage intellectuel, attendu avec gourmandise par les collectivistes, n’étant pas encore prêt. Estimer que le racisme aggrave l’acte et doit aggraver la sanction revient à dire que l’agresseur a été méchant en actes, mais aussi en pensée et ça, c’est double-plus mal.

On pourrait se réjouir que le racisme anti-blanc soit, enfin, reconnu comme ayant une existence tangible : oui, effectivement, il y a des individus qui choisissent d’en agresser d’autres parce qu’ils sont blancs (argh, horreur pas cool !), exactement au même titre que certains choisiront d’aller casser du Noir pour passer la soirée. Belle découverte ! Et belle égalité … Mais le soulagement que peut éventuellement procurer le retour à une égalité de traitement entre les différentes expressions de stupidité collectivistes (car le racisme est un collectivisme, par essence) masque en réalité l’inquiétude légitime que l’on devrait avoir à la judiciarisation galopante des opinions.

Ici, on juge aggravant que l’agresseur ait été raciste, tout comme on jugera aggravant le fait qu’un autre sera homophobe, par exemple. D’une part, on voit mal où la tendance peut s’arrêter : cathophobe, islamophobe, judéophobe sont les prochaines aggravations possibles, à l’évidence. À quand l’aggravation de peine pour avoir filé une claque à un daltonien ? À un libéral ou à un Belge (minorités opprimées s’il en est) ? Le ridicule de la situation apparaît lorsqu’enfin toutes les segmentations possibles d’individus seront méticuleusement recensées. Les plaidoiries promettent de grands moments de décorticage des us et coutumes des prévenus et des victimes pour déterminer si l’attaque était le fait d’un droitier gauchophobe ou d’un glacophobe enragé contre un tyrosémiophile pacifique, ou que sais-je…

Seulement voilà : l’absence de racisme, c’est, justement, faire prévaloir l’égalité de traitement entre les individus, indépendamment, justement, de leur couleur de peau. Et il en va de même pour leur orientation politique, religieuse, ou laitière.

Or, en ayant introduit ces notions (de racisme, d’homophobie) comme éléments aggravants de l’agression, on a introduit (très volontairement, sans doute) un biais ; on a fait pencher la balance de la justice, et ce n’est pas un hasard : c’est idéologique comme le montre l’affaire du Mur des Cons et l’histoire du Syndicat de la Magistrature. Qu’on tente maintenant de refaire pencher la balance dans l’autre sens, pour compenser, montre qu’on a encore franchi une étape supplémentaire dans la confusion générale des esprits.

Les opinions, aussi délétères soient-elles, ne sont pas des crimes. Une République Exemplaire, si elle veut retrouver une France Apaisée, devrait arrêter de pénaliser les opinions et ne condamner que les actes. Elle a déjà fort à faire.


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