Normand Charest – chronique Valeurs de société – dossiers Culture
Dans une autre grande salle, on présente l’exposition «L’Univers de Michel Tremblay», préparée dans le cadre du 50e anniversaire du ministère des Affaires culturelles.
Cette exposition nous donne un nouveau regard sur ses écrits. Mais surtout une nouvelle écoute, puisque l’aspect auditif y est encore plus important que le visuel, grâce aux audioguides qu’on nous offre à l’entrée.
Grâce à ces écouteurs, la voix des comédiens nous suit dans notre parcours à travers les divers éléments du décor. Des voix qui s’accordent aux projections très bien faites, sur fond de murs de brique, de tôle rouillée et de ruelle.
Les textes de Tremblay prennent vie, lorsque lus par les comédiens. Marie-Évelyne Baribeau, Normand D’Amour dans le rôle du père qui veut impressionner son petit garçon, le pressier qui détient le secret du rouge Campbell…
Guylaine Tremblay
Mais c’est le jeu de la comédienne Guylaine Tremblay qui nous touche le plus. Par sa proximité, pourrions-nous dire. Par sa sincérité, son naturel et sa simplicité, qui s’adaptent parfaitement au contenu des textes.
Une des trois petites pièces installées au centre de la salle présente un décor de cuisine des années 1950, avec sa table chromée, le dessus en arborite, sur laquelle est projeté un film en noir et blanc sur le thème des Belles-Sœurs.
Deux murs sont recouverts d’un papier-peint au motif de timbres Gold Star. Le plancher, par une courtepointe de vieux prélarts parfaitement authentiques.
Il y a donc beaucoup de choses à écouter et à découvrir dans cette salle, si on en prend le temps et qu’on porte attention aux détails. Nous y avons passé une bonne heure, je crois, même si nous n’avons pas regardé nos montres.
Et puis en sortant, je me suis tout de suite acheté un livre de Tremblay à la boutique du musée, Le premier quartier de la lune, qui m’a plu dès la première phrase. Une phrase que j’entendais, en la lisant, non pas avec ma voix mais avec celle de Guylaine Tremblay. Magie du théâtre, même filmé, qui nous suit comme un écho, lorsqu’on en sort.
Musée de la civilisation à Québec 85, rue Dalhousie, Québec QC G1K 8R2 418 643-2158 – www.mcq.org