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"Les appels lancés par Amnesty International et d’autres ONG pour que cessent les expulsions forcées n’ont rencontré aucun écho: le gouvernement haïtien n’a rien fait pour mettre fin à cette pratique, la laissant même s’intensifier depuis le début de l'année", a déclaré Javier Zúñiga, conseiller spécial d’Amnesty International.
Près de 1000 familles ont été expulsées de force de leur logement entre janvier et mars cette année, ce qui constitue un revirement par rapport à la tendance observée en 2012, où les expulsions forcées étaient en baisse, d’après des chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Les 977 familles qui ont été chassées de chez elles viennent s’ajouter aux 60.978 personnes, peut-être davantage, expulsées de force entre juillet 2010 et fin 2012. Un grand nombre de ces expulsions forcées ont été menées, ou tolérées, par les autorités.
"Sur les plus de 320.000 personnes qui sont encore dans des camps, près d’un quart vivent sous la menace d’une expulsion forcée plus de trois ans après le tremblement de terre", a expliqué Javier Zúñiga. "Nous sommes face ici à des violations permanentes des droits humains, à l'origine de profondes souffrances. Les personnes qui ont été le plus touchées par le séisme sont celles qui vivent dans une extrême pauvreté, hébergées dans des camps dans des conditions épouvantables. Comme si cela ne suffisait pas, elles sont menacées d'expulsion forcée et, à terme, risquent de se retrouver de nouveau à la rue. Elles ont à chaque fois de plus en plus de mal à trouver un nouvel endroit où s’installer et les moyens de reconstruire leur vie."
Les expulsions forcées ne sont toutefois qu’un aspect des problèmes liés au droit à un logement convenable en Haïti. Les conditions de vie dans les camps ne cessent de se dégrader. L’absence d’accès aux services comme l’eau potable, des installations sanitaires et la gestion des ordures augmente les risques de maladies infectieuses. En raison de l’insécurité qui règne dans les camps, les habitants, en particulier les femmes et les filles, vivent dans la crainte permanente d’être victimes de violences sexuelles.
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