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Château Frontenac, street art et graffiti

Publié le 02 mai 2013 par Raymondviger

Le graffiti fait son entrée dans l’histoire

Hubert Therrien Jeune artiste et producteur

En juillet dernier, l’exposition «Contrastes urbains» présentait des artistes urbains au Château Frontenac. Dans un contexte de respect et d’ouverture d’esprit, Hubert Therrien a permis aux visiteurs d’admirer ces œuvres hors de la rue. Un projet pour susciter le partage et promouvoir la différence.

Raymond Viger Dossiers Graffiti, Porte-folio, Murales, VidéosHip-hop

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À 30 ans, je me considère plus comme un artiste urbain, qu’un graffiteur ou qu’un artiste du street art. J’ai été inspiré par le graffiti. Je ne veux pas voler le mérite des artistes que je respecte beaucoup et qui peignent dans la rue, les artistes du street art et les graffiteurs. Le graffiti fait partie de mon parcours artistique, comme l’aérographe, l’illustration et les murales.

Pourquoi exposer au Château Frontenac?

Je cherchais une galerie qui pourrait bien me représenter à Québec. Je me suis rendu compte que les galeristes de Québec boudent les artistes en art urbain, autant le graffiti que le street art.

Une seule galerie à Québec expose des artistes en art urbain. Mais elle n’est pas située dans un quartier touristique. Elle s’adresse à des gens déjà initiés mais pas forcément à des collectionneurs.

Les galeristes de Québec n’ont pas autant l’engouement pour la culture urbaine que ceux de New York, Paris, Los Angeles ou Londres.

Je voulais faire un pied de nez aux marchands et aux amateurs d’art qui nous ignorent volontairement. Je voulais leur montrer qu’à Québec il y a des artistes différents, actifs et talentueux. Des artistes qui sont présents et là pour rester.

Je voulais trouver un lieu pour sortir l’art urbain de son contexte et montrer que les artistes de l’underground sont organisés et sérieux dans leur démarche. Je ne souhaitais pas exposer dans un endroit isolé des touristes. Je voulais une exposition avec de grands tableaux. Les lieux que je trouvais avaient des plafonds trop bas et manquaient d’espace.

Je n’étais pas chaud à l’idée d’exposer dans un bar. C’est pourquoi le Château Frontenac était tout à propos.

Le Château Frontenac

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J’ai eu plusieurs collaborations avec le directeur du Château, M. Mercure. J’ai fait plusieurs commandes d’illustrations. J’ai continué de lui apporter des dossiers et des soumissions pour garder contact, faire valoir mes projets.

Le directeur des opérations du Château a vu une toile que je livrais à un des employés. Après l’avoir bien examinée, il m’a lancé: «Ça pourrait être une bonne idée de faire une exposition dans un de nos salons».

Une proposition très vague, mais une porte venait de s’ouvrir. C’était maintenant à moi de la saisir. Le Château devenait l’opportunité rêvée pour faire un contraste avec l’art urbain.

Je ne voulais pas tester la limite minimale de l’institution mais plutôt sa limite maximale. C’est pourquoi je devais arriver avec un dossier complet, un projet clé en main.

Quand j’ai présenté le dossier à M. Mercure, il a embarqué dans le projet. Je ne savais pas dans quoi j’embarquais.

Personne n’allait faire le travail pour moi. Je devais m’occuper de tout. Une belle expérience qui m’en a fait encore apprendre sur moi.

Vernissage

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J’ai adoré devoir négocier avec des situations de dernières minutes, la logistique de l’improbable. Trouver des solutions rapides et efficaces.

Avec plusieurs artistes français, la logistique et la recherche de commandite ont nécessité beaucoup de travail.

Lorsque Stéphane Vignal a confirmé qu’il payait ses dépenses pour faire partie de l’exposition, je ne pouvais plus l’annuler. Ça m’a obligé à continuer. Je n’avais plus le choix de foncer.

Stéphane  a réalisé l’affiche de l’exposition à partir de ses locaux en France. Pas facile de travailler avec un graphiste qui n’a pas le même fuseau horaire! Quand je voulais faire un changement sur la maquette, Stéphane voyait le soir ma demande. Il me questionnait ou me faisait des propositions le lendemain, ce que je ne pouvais voir que le surlendemain!

Perception envers le street art

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M. Mercure avait mis sa confiance en moi. Mais il n’y avait pas nécessairement consensus dans l’organisation.

Ce n’est pas tout le monde qui était d’accord et confiant. Une certaine crainte régnait. J’ai pu les rassurer en leur montrant que j’avais des commanditaires.

Pendant le vernissage, je courais partout. Tout le monde était content et satisfait. Tous se sont bien sentis, autant ceux qui n’étaient pas habitués au Château que ceux qui ne l’étaient pas pour le street art.

Continuité

J’ai été surpris que M. Mercure fasse l’annonce publique d’une continuité et d’une récurrence pour l’exposition. Cette année, je ne pouvais que réagir à tout. Je ne savais pas où ça s’en allait. Maintenant, je connais les étapes à suivre et certains partenaires importants.

Je veux faire grandir l’événement et créer un mouvement: plus d’artistes, plus de visibilité et plus de visiteurs.

Il est important pour moi de choisir les artistes et d’avoir des références de gens de confiance. Je veux avoir des artistes radicalement différents mais avec une cohésion, malgré le contraste. Des artistes agréables, contents de se voir et de travailler ensemble.


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