Claude Guéant, l'ancien ministre de l'intérieur sous la présidence de Nicolas Sarkozy, est actuellement dans la tourmente médiatique après les révélations du Canard Enchaîné du 30 avril qui expliquait que celui-ci avait reçu de nombreuses primes en liquide. En effet, lors d'une perquisition à son domicile suite à l'enquête en cours sur un éventuel financement de la campagne de M. Sarkozy en 2007 par la Libye, les policiers ont découvert des paiements en liquide suspects, pour un total allant jusqu'à 25 000 euros.
M. Guéant est également interrogé pour un virement de 500.000€ sur son compte : selon l'ancien ministre, ils proviendraient de la vente de deux tableaux d'un peintre flamand du XVIIème siècle.
Cependant, comme le souligne avec justesse la Tribune de l'Art dans un article daté de ce mercredi, Claude Guéant ayant déclaré avoir « vendu ces tableaux à un avocat étranger », une question légale doit être soulevée : les démarches administratives liées à l'export de ces tableaux ont-elles été correctement remplies ? En effet, l'export d'un tableau de plus de 150.000€ de valeur en dehors du territoire français suppose l'obtention d'un certificat d'exportation de la part du Ministère de la Culture.
L'affaire prend alors un tour fort simple : ou bien Claude Guéant a bien vendu ses deux tableaux, et dans ce cas, la production des deux certificats devrait établir sa bonne foi. Ou bien il ne peut présenter ces deux certificats et dans ce cas, il est soit coupable d'avoir menti, l'explication fournie n'étant pas correcte, soit d'avoir omis les démarches pour l'obtention de ces certificats ce qui le rendrait coupable d’exportation illégale de trésors nationaux. Cette dernière infraction pourrait lui coûter deux années d'emprisonnement et une amende de 450.000€ (selon l'article L114-1 du code du patrimoine).