
Les nouveaux produits proposés s'adressent aux populations disposant de revenus réguliers mais qui ne sont pas (encore) bancarisées. Les basiques sont entièrement couverts, avec un compte courant ("Nafa"), un compte d'épargne ("Samalma et Yokuté"), une assurance prévoyance santé ("Fagaru") et une solution de crédit ("Suxali"), ciblant plutôt les (micro-)entrepreneurs. Cet ensemble vient compléter les transferts d'argent entre personnes, les paiements de factures... déjà disponibles avec Yoban'tel.
Sans changement également, les conversions entre monnaie mobile et espèces (dépôts et retraits) sont possibles dans les agences SGBS (Société Générale de Banques au Sénégal) et auprès d'une quinzaine de partenaires agréés. Toutes les autres opérations sont réalisées sur le téléphone, par SMS : transfert du porte-monnaie virtuel vers le compte courant ou le compte d'épargne et inversement, remboursement du crédit contracté... ainsi que la consultation des soldes des comptes (option "Dioko'tel").

Dans un contexte de stagnation de leur activité dans les zones développées, les grandes banques s'intéressent toutes aux pays émergents, dont le faible taux de bancarisation représente une opportunité gigantesque. Et depuis le retentissant succès de M-Pesa au Kenya – qui a conquis 17 millions de clients en moins de 5 ans – les appétits se sont encore aiguisés. Ainsi, Société Générale a d'abord décliné ce concept de porte-monnaie mobile au Sénégal et elle "copie" maintenant l'offre bancaire M-Shwari que Safaricom a elle-même récemment ajoutée à sa palette.
Cependant, même avec une solution parfaitement adaptée à son marché, le succès n'est pas automatique et la faible popularité (au moins apparente) de Yoban'tel n'augure pas d'une réussite rapide pour Manko. Un des enseignements de l'expérience M-Pesa était l'exigence d'un nombre d'agents agréés permettant de maintenir un délicat équilibre entre capillarité maximale du réseau et rentabilité pour chacun d'eux : la banque française tente de contourner la difficulté avec des représentants itinérants, qui iront à la rencontre des clients, mais cela sera-t-il suffisant ?