Faudrait-il arrêter –aussi- de se maquiller? Ces chercheurs de l’Université de Californie – Berkeley nous y engagent un peu, si l’on en croit les niveaux inquiétants de métaux toxiques qu’ils ont identifiés dans les rouges à lèvres. Des données publiées dans l’édition du 2 mai de la revue Environmental Health Perspectives.
32 rouges à lèvres et gloss différents largement disponibles, dans les pharmacies et les grands magasins américains présentent en effet, des niveaux inquiétants le plomb, de cadmium, de chrome, d’aluminium et de 5 autres métaux. Certains à des niveaux qui pourraient être dangereux pour la santé, précisent les auteurs.
De précédentes études ont déjà identifié la présence de métaux dans les cosmétiques, mais ici, les chercheurs de Berkeley ont estimé le risque en fonction de la concentration des métaux détectés et de l’exposition journalière des consommatrices, et en regard des doses acceptables :
Jusqu’à 87 milligrammes de produit cosmétique ingérés par jour : Katharine S. Hammond, professeur de sciences de la santé environnementale et auteur principal, commente ses résultats : « Certains des métaux toxiques sont présents à des niveaux qui pourraient avoir un effet à long terme ». Car le rouge à lèvres est absorbé, peu à peu, représentant, selon les estimations des chercheurs, une ingestion quotidienne de 24 milligrammes de maquillage par jour. Les femmes qui en portent quotidiennement et se remaquillent régulièrement pourraient en ingérer jusqu’à 87 milligrammes par jour.
Des expositions excessives à certains métaux : Sur la base des doses journalières acceptables, une utilisation moyenne de certains rouges à lèvres se traduit par une exposition excessive au chrome, une substance cancérogène associée aux tumeurs de l’estomac. Une utilisation élevée de ces produits de maquillage peut entraîner une surexposition à l’aluminium, au cadmium et au manganèse. Tous les produits examinés comportaient du manganèse à un niveau décelable. Au fil du temps, l’exposition à des concentrations élevées de manganèse est associée à une toxicité pour le système nerveux. Le plomb a été détecté dans 24 des 32 produits, mais à une concentration généralement inférieure à la dose journalière acceptable. Cependant, les jeunes enfants, devraient tout de même, précisent les auteurs, éviter de jouer avec le maquillage.
S’il ne s’agit pas de jeter tous ces produits de maquillage, cette étude appelle à une meilleure surveillance des autorités sanitaires, car, à l’heure actuelle, il n’existe pas de normes de l’US Food and Drug Administration (FDA) pour la teneur en métaux des produits cosmétiques, même si l’Union européenne considère le cadmium, le chrome et le plomb comme inacceptables quel que soit leur niveau, dans les produits cosmétiques.
doi:10.1289/ehp.1205518
Source: Environmental Health PerspectivesMay 02, 2013Concentrations and Potential Health Risks of Metals in Lip Products(Visuel© picsfive – Fotolia.com)
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