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Source : Rds.ca
Les Sénateurs d’Ottawa ont envoyé leurs gros bras en éclaireurs pour la visite du Canadien à la Place Banque Scotia. Jean-Gabriel Pageau a ensuite porté les coups fatals.
Et pour être certains que le message était bien saisi, les gros bras en ont rajouté.
Le Canadien, qui s’amenait dans la capitale canadienne fort de deux solides performances livrées à domicile, a passé un très mauvais quart d’heure dimanche soir. Accueilli froidement par des hôtes qui n’entendaient pas à rire, il s’est fait brasser jusqu’à la capitulation, qui s'est traduite par un pointage final de 6-1.
Les Sénateurs possèdent maintenant une avance de 2-1 dans une série à laquelle ils viennent d’ajouter une bonne dose de piquant.
Pageau a marqué trois buts. Son premier brisait l’égalité de 1-1 en début de deuxième période. Son deuxième, inscrit dans la deuxième minute de la troisième, signalait non officiellement la fin des émissions pour le Tricolore.
Le vrai but assommoir, inscrit quelque cinq minutes plus tard par Kyle Turris, a marqué le début d’une séquence de huit secondes dont le Canadien pourrait bien ne jamais se remettre.
Dès la remise en jeu, une bataille impliquant les dix joueurs autour du cercle central a éclaté après que Ryan White eut asséné un coup de bâton derrière une jambe de Zack Smith. White s’est rapidement retrouvé dans les bras de Jared Cowen alors que Smith est allé danser avec Bouillon.
Chris Neil s’en est pris à Travis Moen pendant que le jeune Jarred Tinordi goûtait à l’expérience de Chris Phillips. Colby Armstrong, lui, s’est rapidement retrouvé sous le poids de Matt Kassian.
Une fois les comptes réglés, Jakob Silfverberg a tourné le fer dans la plaie en mettant une cinquième rondelle derrière Carey Price. Pageau, qui n'avait marqué que sept buts en 69 matchs cette saison dans la Ligue américaine, a plus tard complété son tour du chapeau. Il totalise maintenant cinq buts en douze matchs dans la Ligue nationale.
Comme réplique, P.K. Subban a jeté les gants avec Turris. Avec trois minutes à faire au match,
Brendan Gallagher s’est attaqué à Cory Conacher.
« C'est décevant »
« C’est sûr que c’est frustrant, mais nous ne reculerons devant personne, a chuchoté Max Pacioretty, qui a joué pendant près de 17 minutes après avoir été forcé de rater le deuxième match de la série. Ce vestiaire est occupé par un groupe solidaire et je crois que nous l’avons démontré. Ceci dit, nous devons trouver un moyen d’être plus compétitifs et d’être plus présents au tableau indicateur lors du prochain match. Je pense que certains joueurs, et moi le premier, doivent se regarder dans le miroir. »
« Malgré tout, nous avons eu nos chances. À 3-1, j’aurais moi-même pu réduire l’écart mais je n’ai pu profiter d’une échappée. Et je crois que 30 secondes ou une minute plus tard, ils en marquaient un autre. À partir de ce moment, tout s’est écroulé », n’a pu que constater Brian Gionta, un autre éclopé qui était de retour au jeu.
Le quatrième match de la série aura lieu mardi à Ottawa.
Les pieds dans le ciment
Très tôt, les joueurs du Canadien ont réalisé que les Sénateurs seraient des hôtes bien malcommodes.
Paul McLean a accepté la proposition de Michel Therrien en opposant son quatrième trio à celui de son homologue dès la mise en jeu initiale. Il n’y avait pas une minute d’écoulée au cadran que Subban avait reçu le bâton d’Erik Condra en plein visage et Price s’était fait payer une visite dans son demi-cercle par Matt Kassian.
Le Canadien a tenté de répondre, mais n’a pas trouvé les bons mots. Des pénalités successives à Pacioretty et Josh Gorges ont permis à Daniel Alfredsson d’ouvrir la marque lors d’un double avantage numérique.
Chris Neil a été utilisé avec parcimonie, mais s’est assuré que chaque seconde passée sur la patinoire laisse ses marques. Ses percutantes mises en échec sur Gorges et Brandon Prust ont sans doute inspiré Silfverberg, qui est allé coucher Bouillon dans un coin de patinoire.
Le matamore a terminé sa soirée avec un temps de jeu modeste (6:25), mais sa contribution a été précieuse. Utilisé aux côtés de Pageau ou Smith avec Colin Greening, il a rempli avec succès la mission de neutraliser le trio que Prust complète avec les deux attaquants recrues du Canadien. Gallagher et Alex Galchenyuk ont terminé leur soirée avec un différentiel de moins-4, leur costaud ailier à moins-4.
Neil, lui, a récolté une passe sur le deuxième but de Pageau, affiché un différentiel de plus-2 et été crédité de six mises en échec.
Peut-être inspiré par la présence de l'homme fort, Greening a payé une menaçante visite à Subban au centre de la glace en fin de première période, au cours de laquelle les Sens ont livré 19 de leurs 47 mises en échec.
« On ne bougeait pas nos pieds »
Meneur exemplaire de la brigade défensive du Canadien lors des deux premiers matchs à Montréal, Subban a connu une soirée plus difficile et s'est vu attribuer plus de minutes de punition (25) que de temps de jeu (18:55).
« Nous n’avons pas bougé nos pieds ce soir et quand vous ne bougez pas vos pieds, vous allez vous faire frapper, a expliqué Gionta. Ce n’est rien hors de l’ordinaire. Nous avons été victimes de notre propre inertie. »
« Ils ont joué fort dès le départ, mais nous savions qu’ils allaient le faire, a constaté Gorges. On s’attendait à ce qu’ils frappent, qu’ils soient agressifs sur la rondelle et ce fut le cas. Malgré tout, nous avons encaissé leurs meilleurs coups et sommes parvenus à créer l’égalité. C’était un bon match de hockey, mais nous l’avons échappé. »
Rene Bourque a été l'unique buteur - et probablement le meilleur joueur - du Canadien. Il a créé l'égalité à la quinzième minute du match sur des aides de Gionta et Tomas Plekanec. C'est la première fois que le Canadien marquait dans une période autre que la deuxième depuis le début de la série.