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Hollande : bilan mitigé pour l’an I

Publié le 06 mai 2013 par Seifenblase @Pointe_d_Actu

Son « Moi Président… » avait fait couler beaucoup d’encre. Un an après son arrivée à l’Elysée, que retient-on de l’an I du président François Hollande ? Si beaucoup de réformes ont été engagées, peu ont d’effets immédiats. Résultat : plus de trois quart des Français jugent le bilan de l’action de François Hollande plutôt négatif.

Après tout juste un an au gouvernement, François Hollande est devenu le Président le plus impopulaire de la Ve République. Pourquoi ? Est-il resté inactif ? N’a-t-il pas tenu ses promesses de campagne ? A-t-il mené une politique contraire à ses idées ? Rien de tout cela pourtant. Pourtant, selon un sondage TNS Sofres commandé par i>Télé et publié ce matin, 76 % des Français jugent le bilan de l’action de François Hollande plutôt négatif. Pire, ils sont seulement 15 % à estimer ce bilan plutôt positif et 9 % des sondés sont sans opinion. Plus inquiétant encore, 56 % des personnes ayant voté pour François Hollande au premier et second tour de l’élection présidentielle de 2012 sont mécontent vis à vis de son bilan et 76 % des personnes sondées se déclarent déçues par l’action du président de la République depuis son élection en mai 2012.
Pourtant, en un an, François Hollande a enclenché près de 50 de ses 60 engagements de campagne. Mais François Hollande ne dispose d’aucun état de grâce. Une partie de sa majorité lui reproche d’avoir gâché la chance que représentait l’alternative de la gauche sur l’autel de la rigueur, sans parvenir à enrayer la crise économique et sociale. Résultat, un an après son élection, Hollande se retrouve aux commandes d’un Etat au bord de la récession et balayé par les vents des affaires Cahuzac et Guéant, provoquant une crise morale non négligeable. La « République exemplaire » du Président normal a éclaté au vol et réduit à néant ses déclarations enflammées contre le monde de l’argent et la finance. Pire, pour beaucoup, il s’est incliné face aux géants de l’économie, reniant ses convictions. Seules éclaircies dans le tableau : l’intervention au Mali et l’ouverture du droit au mariage pour les couples de même sexe. Une victoire en demi-teinte cependant puisqu’elle a profondément divisé les Français et continuent d’en heurter plus d’un million.

La

La « boîte à outils » anticrise de François Hollande n’a pas convaincu les Français. Quant au redressement industriel promis par le Président, les salariés d’ArcelorMittal à Florange l’ont enterré à leur manière, avec une stèle en mémoire de « la trahison » de François Hollande.

« Cadeau surprise »

Le gouvernement en est bien conscient : aujourd’hui, pas question de réjouissance.« On n’est pas là à se réjouir quand on a plus de trois millions de chômeurs », selon un ministre qui résume le sentiment général des socialistes. Car c’est bien là que le mal réside. Avec plus de trois millions de sans-emploi, le chômage a atteint les sommets de 1997. La promesse de François Hollande d’inverser la courbe d’ici la fin de l’année semble utopique, surtout que l’objectif des 0,8% de croissance et la réduction du déficit à 3% du PIB ne seront probablement pas au rendez-vous cette année.
Pacte de compétitivité, emplois d’avenir, contrats de génération, accord sur le marché du travail, Hollande a pourtant accompli des réformes importantes et engagé de gros chantiers comme la refonte de l’école et la réduction des déficits. Et pour cause : la plupart de ses 60 engagements de campagne sont en route. Mais aucun de ses travaux n’aura d’effets à court terme. Résultat, les Français ont l’impression d’être mis à contribution sans voir les effets de leurs efforts. D’où la chute vertigineuse dans les sondages d’un Président sur lequel reposaient beaucoup (trop ?) d’attentes. Même sa majorité commence à s’ébranler. Malgré des fidèles comme Jean-Marc Ayrault ou Michel Sapin, certains se démarquent et demandent une réorientation à gauche de la politique. Citons l’aile gauche du PS, certains écologistes ou encore le Front de Gauche, dont le leader, Jean-Luc Mélenchon, manifestait hier pour dénoncer l’austérité. Au centre-droit, c’est le président de l’UDI, Jean-Louis Borloo, qui se veut force de proposition avec « un programme républicain national de redressement » en 10 points « sur lesquels les Français sont d’accord et toutes les forces politiques peuvent être d’accord ». Sur le fond, il s’agirait de « relancer l’emploi », « arrêter la dégradation industrielle » , « réduire les déficits » et « donner une deuxième chance à ceux qui sont en grande précarité ». Sans oublier la droite qui, faisant preuve d’un remarquable esprit oublieux quant à sa part de responsabilité dans la situation économique et sociale actuelle du pays, pilonne sans discontinuer le Président et la politique. Le président de l’UMP, Jean-François Copé a lancé une campagne fustigeant « l’échec » du chef de l’Etat et tiendra un meeting à Nîmes qui ne devrait pas être agréable au Président. L’ancien candidat souverainiste Nicolas Dupont-Aignan a lui célébré l’anniversaire de cet an I en se rendant ce matin au palais de l’Elysée pour remettre un « cadeau-surprise » au président. « Constatant les difficultés flagrantes de François Hollande à connaître les problèmes des Français et surtout son incapacité à les résoudre, ce cadeau, simple et pas cher, lui sera utile ainsi qu’à la France », a affirmé Nicolas Dupont-Aignan.

Cap sur la croissance

Le revirement sur la TVA, impôt honni par la gauche qu’il a décidé d’augmenter contrairement à ses engagements, ou la réduction comme peau de chagrin de la taxe à 75 % des plus riches qu’il avait promise, a provoqué colère et frustration sur l’aile gauche du PS.

Le revirement sur la TVA, impôt honni par la gauche qu’il a décidé d’augmenter contrairement à ses engagements, ou la réduction comme peau de chagrin de la taxe à 75 % des plus riches qu’il avait promise, a provoqué colère et frustration sur l’aile gauche du PS.

Pourtant, malgré le feu nourri des critiques, François Hollande persiste et signe : pas question de virer de cap. « Il y a toujours une autre politique possible : faire celle que la droite n’a pas fait lorsqu’elle était au pouvoir et qui casserait la croissance, ou bien sortir de la zone euro, ce qui briserait l’Europe et nous ferait payer plus cher notre dette. » Concrètement, François Hollande attend patiemment le retour de la croissance en 2014. Est-il trop prudent face au besoin de rêves des Français ? Ce président prétendument timoré a pourtant fait des choix particulièrement difficiles pour un président de gauche : celui des impôts, du redressement financier, du compromis avec les marchés, de l’Europe incommode. Il a pris des mesures que la droite n’avait pas osé envisager pendant dix ans, allant même jusqu’à imposer aux syndicats et au patronat un accord que l’on disait impossible. Des mesures impopulaires à gauche et décevantes pour certains électeurs. Face à ce constat, François Hollande a décidé de réunir son gouvernement en séminaire, aujourd’hui. Au menu : le bilan et les perspectives d’avenir de son quinquennat. Les ministres, qui ont participé ce week-end à une rencontre des Jeunes socialistes à Soustons (jeunes qui ont partagé sur Twitter la vidéo balancée dimanche par le groupe des députés socialistes), avaient déjà donné le ton en refusant toute auto-satisfaction.
Pour Jean-Marc Ayrault, « il faut encore accélérer, accentuer, impulser davantage » selon ses déclarations dimanche soir sur TF1. Par quoi cela passe-t-il ? Une équipe resserrée ? Énigmatique, le premier Ministre s’est contenté d’annoncer que l’Etat était prêt à céder une partie de ces participations dans des entreprises publiques.

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