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Joindre le web à l’agréable

Publié le 18 avril 2008 par Raymond Viger

Blogues et démocratie
Joindre le web à l’agréable
Raymond Viger, Volume 16, no. 4, Avril-Mai 2008

Les blogues et l’Internet peuvent créer des histoires d’horreur, de désinformation. On parle même de cyberdépendance. Lorsque j’ai commencé à bloguer, je ne savais pas dans quelle galère je m’embarquais. Reflet de Société étant publié chaque 2 mois, je me retrouvais avec des tonnes d’idées d’articles et de prises de position qui ne peuvent prendre place dans le magazine. Partager avec le cyberespace ces prises de position me permet de trouver un équilibre dans ma vie et de protéger ma santé psychologique.

Au début, je n’ai pas pris au sérieux le potentiel des blogues. J’avais l’impression qu’il y avait des millions de pages dans le cyberespace et que personne ne finirait par tomber sur les miennes. Il est vrai que je ne suis qu’une goutte d’eau dans l’Internet. Mais lorsque j’ai écrit un billet sur une publicité mensongère d’une certaine entreprise, je me suis rendu compte, grâce aux outils statistiques, qu’à tous les jours des gens cherchaient des informations sur le magasin et arrivaient sur mon billet.

Même s’il y a des millions de pages Internet, ma page présentant la publi-cité frauduleuse de ce magasin devenait particulière. Pour la majorité des internautes, ce texte passe inaperçu. Mais pour les internautes désirant faire affaire avec cette entreprise, je suis devenu une source d’information. J’ai partagé ma mauvaise expérience avec les bonnes personnes.

La journée même où je me suis rendu compte qu’il y avait une publicité frauduleuse, j’ai pu en témoigner. Les recours conventionnels tel que l’Office de la protection du consommateur ne me permettent pas de réagir aussi rapidement. Enquête, étude, prise de position avant de rendre disponible l’information: pendant ce processus, un marchand frauduleux continue d’arnaquer des consommateurs. Un blogue permet de lancer un avis rapidement. Il ne remplace pas ces démarches, mais il peut être un outil complémentaire d’information pour le consommateur.

Si j’ai une nouvelle information, je peux la rajouter. Mieux encore, tout citoyen qui a un commentaire à formuler peut le faire aussi. Pas nécessaire d’attendre la publication du prochain magazine. La mise à jour rapide de l’information est un avantage certain.

Les blogues permettent aussi de donner une permanence à l’information. En page 39 d’un grand quotidien, nous avons lu qu’une grande entreprise a été condamnée par l’Office de la protection du consommateur. Peu de gens l’auront vu ou s’en souviendront une semaine plus tard. Si elle est reprise par un blogue, cela permet à tous les consommateurs qui font des recherches de retracer cette nouvelle. Et ça, même des années après les faits. Si un consommateur est insatisfait d’un commerçant, même si l’information n’est pas publiée dans un média, même s’il décide de ne pas porter plainte, il pourra trasnmettre les faits à d’autres consommateurs par l’intermédiaire de son blogue.

Un blogue aura permis d’aider des consommateurs à faire un choix plus éclairé. Cela répond à l’objectif que je me suis fixé: donner une voix plus puissante aux citoyens. Le blogue permet de rajouter un peu de démocratie dans une société devenue trop anonyme.

J’ai vu un organisme communautaire passer en entrevue sur caméra vidéo des politiciens et d’autres acteurs significatifs pour leur communauté. Les vidéos intégrales se retrouvent sur leur blogue. Les promesses des politiciens en visite dans la communauté peuvent maintenant être immortalisées.

Un blogue n’est pas un remède miracle pour tous nos besoins de justice, d’équité et de vérité. Cependant, bien utilisé, il peut faire parti des moyens que nous utilisons pour atteindre nos objectifs.


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