Alors que tous les indices de popularité sont au plus bas (74% des Français se déclarent “mécontents” de la politique menée par le gouvernement), que ces gens là ont réussi en si peu de temps à mécontenter la droite comme la gauche, autrement dit les 3 quarts des français, et que même Libé pourtant si favorable à la Hollandie parle de bilan médiocre, une minorité d’apparatchiks continuent de penser qu’ils détiennent à eux seuls la vérité, unique et universelle, et qu’en dehors de leur grand (ou pas) gourou-mou, il n’y a point de salut. Grand bien leur fasse. Tant de certitudes doit les mettre à l’abri de la lame effilée de la froideur du doute pour de bien longues (et tristes) soirées d’hiver…
Pourtant, en un pari ma foi fort réussi, nous étions hier des nuées à penser le contraire, dont beaucoup ont voté pour celui dont on n’attendait pourtant pas grand chose, sinon virer le petit teigneux de droite dure, voire extrême, qui a fait le lit du FN en pillant toutes ses thèses, jusqu’aux plus ignobles.
Mais ces gens là préfèrent donc taper sur Mélenchon, nous prendre pour des crétins, des idiots qui marchent sans connaître la nécessaire complexité du monde comme il va. C’est si confortable. Aussi, je leur propose un exercice plus périlleux pour donner un peu de peps à leur vie certainement bien morose depuis le 6 mai 2012 : regarder avec nous le bilan d’un an d’Hollandrémou tel que nous le voyons sans la crasse grasse de leurs lunettes à double foyer.
Nous ne nions certainement pas les mesures utiles prises par les hollandais, comme la suppression de la circulaire Guéant, le mariage pour tous auquel nous nous sommes largement associés en luttant contre les hordes réactionnaires, la prolongation de la trêve hivernale (de 15 jours seulement…), la parité au gouvernement, et autres joyeusetés. Vous pouvez constater, j’essaie d’être le plus positif possible, quitte à gratter dans les tiroirs…
Mais pour reprendre l’expression judicieuse de Mélenchon hier, non, franchement, le compte n’y est pas. Je ne retiendrai là pour ce qui me concerne que les démissions hollandaises qui nous ont fait le plus de peine, à gauche :
- promesse de renégociation du traité budgétaire européen : comme l’histoire l’a démontré, ils se sont bien vite couchés…
- imposition à 75 % des plus riches : promesse non tenue
- abandon du projet de droit de vote pour les étrangers aux élections locales, alors que cela aurait pu contribuer à mon sens à relativiser la montée en puissance du FN.
- non respect de la parole donnée avec le refus de l’amnistie pour les syndicalistes, alors que même des présidents de droite l’ont acceptée…
- engagement non tenu sur le projet de loi pour lutter contre le délit de faciès
- fin du cumul des mandats : on attend toujours…
-blocage du prix des carburants : un poste de plus en plus lourd dans le budget des plus modestes… sans que cela ne ne semble préoccuper outre mesure ce gouvernement là.
-sanctuarisation du budget de la culture, un secteur qui aujourd’hui à une mine quelque peu déconfite… alors qu’il est si important pour l’édification des masses laborieuses,et l’ouverture des consciences. j’ai beaucoup milité pour la notion de culture pour tous, là où elle devient de plus en plus le privilège de quelques uns.
… sans parler de l’incroyable saga de Notre Dame des Landes, et autres Grands Projets Inutiles Imposés, entraînant une invraisemblable débauche de moyens pour un projet qui n’a franchement rien de prioritaire, désastreux à la fois sur le plan économique, social et environnemental.
… Ni du dossier de l’emploi et de la lutte contre le chômage, dont il serait malhonnête de confier la responsabilité de l’échec aux seuls socialistes, puisque l’héritage fut bien lourd… Mais nous persistons à penser qu’avec l’éternel rituel libéral du retour à la croassance, partagé par la droite comme par une certaine gauche, on n’est pas près de voir le bout du tunnel ! Quant au projet si peu démocratique de l’Accord National Interprofessionnel, signé par des syndicats minoritaires et constituant à nos yeux une véritable régression sociale, rien que d’en parler, j’ai envie de donner des baffes dans la tronche à tout ce qui remue… Et pourtant, je suis non-violent !
… Ni enfin de l’incroyable duperie de Florange…
Quant à la déclaration d’intention du grand Don Quichotte Hollandrémou qui déclarait la main sur le cœur il y a un an qu’il allait lutter contre la finance, tout le monde sait à présent ce qu’il en est… Tant elle provoque d’hilarité à droite et de moqueries à gauche. Celui qui, il y a un an, voulait faire du Mélenchon se retrouve aujourd’hui en caleçon dans la piscine des chefs d’entreprise… plutôt qu’à lutter contre la pauvreté et la précarité. C’est mon avis et je le partage.
Mais si vous voulez un bilan plus exhaustif et détaillé des promesses tenues ou pas de François Hollande, c’est ici. Ceux là, on pourra plus difficilement les taxer de gauchisme… que votre humble serviteur !