Jays a sorti il y a un moment la gamme des T-Jays. Ceux-ci sont aisément reconnaissables à leur forme plus ou moins rectangulaire. Suivant leur modèle habituel, les T existent dans différentes versions plus ou moins haut de gamme. Nous testons aujourd’hui les plus hauts de gamme, les T-Jays Four, qui incluent une télécommande iPhone. Jays manquait auparavant de diversité dans sa gamme, celle-ci est aujourd’hui bien plus large. La question ici sera donc : les T-Jays Four apportent-ils quelque chose à la gamme Jays ?
Packaging et fabrication
Le packaging est excellent. On n’est pas surpris, c’est la routine avec Jays ! La boîte a un beau design, elle est en plastique noir rigide de très bonne qualité : rien à dire elle donne envie d’être ouverte et de découvrir tout de suite les écouteurs. Au demeurant, une fois ouverte, l’impression de classe et de rigueur continue. Une recette qui marche pour Jays, continuez comme ça personne ne s’en plaindra. À l’intérieur, commençons par les accessoires, à savoir 5 paires d’embouts et une housse. Les embouts sont « monoflanges » (embouts ronds classiques) et en silicone noir. Vous ne devriez pas avoir de problème à en trouver une paire adaptée à vos oreilles donc. Évidemment on peut regretter l’absence de biflanges ou triflanges qui seraient allées plus loin dans le conduit auditif et auraient renforcé l’isolation comme la tenue des écouteurs dans l’oreille. La housse, ou plutôt la boîte de transport, est design et de bonne facture : ronde, composée de deux parties qui coulissent l’une sur l’autre, c’est un accessoire à la fois joli et très efficace pour protéger vos écouteurs. L’une des demi-lunes coulissantes est noir mat, l’autre noir brillant. Tout est donc très cohérent, discret et qualitatif.
Les écouteurs maintenant. Leur construction en plastique mat au toucher caoutchouteux n’inspire pas de crainte majeure non plus. Le plastique est de très bonne qualité et cela se voit, rien à redire là-dessus. Nous aurons l’occasion de reparler de la forme particulière des T-Jays, une sorte de demi-lune avec un côté plat, anguleux, et un côté rond. Rien de particulier sur la télécommande iPhone, plutôt sobre et dans la même matière que le reste. Possible cependant que la partie argentée se raye progressivement, si vous ne prenez pas assez de précautions. Enfin, on peut se poser quelques questions sur le câble. D’un côté, son toucher est caoutchouteux et il ne prend quasiment pas de marques de plis. D’un autre côté, il est tout de même extrêmement fin. La matière inspire plutôt confiance donc, mais l’épaisseur permet de douter de la durabilité du produit. C’est toujours difficile à estimer lors d’un test. Je pense qu’en en prenant soin, en les rangeant toujours dans leur housse rigide, les T-Jays doivent avoir une bonne durée de vie, mais je ne m’engagerais pas sur celle-ci si vous avez l’habitude de jeter vos écouteurs au fond d’un sac.
Utilisation
Si la qualité des écouteurs et accessoires est globalement bonne, les T-Jays révèlent cependant plusieurs défauts à l’utilisation. Le plus évident d’abord : la forme des écouteurs est certes originale, mais pas pratique du tout. Les angles de la partie plate peuvent rapidement être inconfortables s’ils frottent l’intérieur de l’oreille. Si vos oreilles ne sont pas spécialement grandes, je pense que vous rencontrerez ce problème tout comme moi. De plus, les T-Jays ne vont pas loin dans le conduit auditif, et s’ils sont à l’étroit dans votre oreille ils tiendront mal, il vous faudra souvent les enfoncer à nouveau pour qu’ils soient dans une bonne position. D’une manière générale on craint souvent que l’un des écouteurs ne tombe carrément. Honnêtement, c’est un vrai problème, même s’il n’existe peut-être pas (ou moins) pour ceux qui ont de grandes oreilles.
Le second problème, qui est sans doute lié, est que l’isolation est variable selon la position des écouteurs. Quand ils sont bien placés, elle n’est ni particulièrement mauvaise ni spécialement bonne, mais elle souffre pas mal s’ils sortent un peu de l’oreille. Des biflanges auraient vraiment aidé ici, je suppose.
Enfin, la housse est solide, mais un petit peu petite. Il faut vraiment bien tourner les écouteurs autour de ses doigts pour les ranger dedans. Je pense que la housse est parfaite pour les T-Jays One, Two ou Three, c’est-à-dire les modèles sans télécommande. Je vous rassure, on arrive quand même à ranger les Four dans leur housse, mais il faut un minimum de concentration.
Enfin, terminons tout de même sur une note positive : le câble des Jays est en deux parties. La première, reliée aux écouteurs, est assez courte et permet de ne pas être embarrassé si vous glissez votre MP3 dans une poche intérieure de manteau, voire dans une poche au niveau du ventre si vous êtes assez petit. La seconde est une rallonge qui permet d’atteindre sans difficulté une poche de pantalon, voire de laisser vos écouteurs dans une sacoche. La flexibilité que cela apporte est bienvenue, même si la première partie aurait pu être un tout petit peu plus longue pour atteindre sans problème les poches de côté d’un manteau.
Son
Comme d’habitude pour mes tests, les écouteurs ont été testés avec un baladeur Sansa clip+ (sortie ultra propre et son de belle qualité) et mon smartphone, le Lumia 920 (à la qualité honorable pour un smartphone). Les fichiers sur Lumia sont en 320kbps, sur le clip ils sont en lossless (Alac).
Pour les habitués de Jays, pas de problème vous êtes bien « à la maison » : tout de suite les basses sont assez présentes sans tout embrouiller, et le son est plutôt chaud et vivant. L’accent est, vous l’aurez compris, mis sur le bas du spectre. Mais les basses ne prennent pas toute la place, elles sont dynamiques et relativement rapides. Elles auraient pu être un peu plus détaillées et précises, mais il n’y a pas du tout à se plaindre, c’est du bon de ce côté.
Les médiums aussi sont présents et assez musicaux. Les T-Jays n’ont pas un niveau de détails exceptionnel, mais celui-ci est tout à fait correct. Les médiums sont de plus assez doux et fluides, ils coulent tranquillement. Le son global est donc assez cohérent, on a bien une musique et pas une suite d’instruments les uns à côté des autres.
Les aigus sont eux aussi dans le style Jays, doux, mais présents. Ils restent tout de même un peu légers pour écouter du classique dans de bonnes conditions, mais à part cela ils feront leur job.
Enfin, la scène sonore est assez…étriquée, c’est vrai. Mais rien de choquant. À vrai dire ce n’est pas si mal, sur des musiques assez vivantes certains apprécieront de se sentir proches de la musique. D’autant que la douceur relative des médiums et aigus permet d’éviter toute agressivité.
Conclusion
6
/10
Note JDG
PolyvalentsÀ l’heure du bilan, que dire ? La question est, je l’avoue, assez ardue avec ces Jays. La qualité de fabrication est globalement très bonne, mais on garde des doutes sur le câble. Les accessoires sont bien pensés, mais l’utilisation des Jays souffre de problèmes non négligeables à cause de la tenue dans l’oreille. Le son, par contre, est globalement de bonne qualité. Les T-Jays sont finalement des écouteurs très polyvalents et agréables à écouter, avec une musique vivante et chaude, qui coule naturellement dans l’oreille et n’oublie pas de présenter certains détails. Comme souvent, Jays offre avec ses écouteurs une véritable interprétation de la musique : on aime ou pas cette signature, mais on sent qu’elle a été pensée, elle est absolument cohérente.
Finalement, mon questionnement concerne plus le positionnement des T-Jays Four par rapport à la concurrence. Ils se trouvent en effet autour de 100€, ce qui représente le double du prix des A-Jays Four. Je les avais testés il y a moment, je ne peux donc faire de comparatif détaillé, mais je suis par contre sûr que le rapport qualité/prix des A-Jays est meilleur. Et aujourd’hui pour 120 ou 130€, vous pouvez trouver des écouteurs qui sont un vrai cran au-dessus – mais parfois sans télécommande iPhone, il est vrai. Je pense aux Phonak PFE 112 que je possède, ou aux Phonak 012 (moins chers et avec plus de basses, donc probablement plus proches des T-Jays), mais aussi aux Yamaha EPH-100 ou aux Brainwavz B2 – que je n’ai pas testés moi-même. Bref, je ne crois pas que le compromis prix/performances soit particulièrement bon. Je conseille l’achat surtout si vous avez besoin de la télécommande iPhone et que vous aimez vraiment la signature Jays.
Test réalisé pour le Journal du Geek, par Cyril Durand du site tellementnomade.