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La manie des anniversaires

Publié le 07 mai 2013 par Jlhuss

La manie des anniversaires

Les 100 jours, puis la première année, puis … nous n’en finissons pas d’épuiser des dates repères, comme si un quinquennat était si long qu’il faille ainsi le borner. C’est évident, le « marronnier » médiatique permet d’occuper pendant une bonne dizaine de jours les Unes, mais la discipline tourne au grotesque. Elle l’était sous Sarkozy, elle l’est tout autant sous Hollande.

On comprend que les oppositions soient ardentes à souligner un anniversaire lorsqu’il s’orne de sondages en berne, quand elles perçoivent une désillusion, une impatience, un mécontentement : c’est le jeu politique. Il n’est pourtant pas certain que les citoyens approuvent ou apprécient de tels rabâchages. Ils seraient sans doute plus preneurs de véritables solutions alternatives crédibles. Même si Mélenchon s’égosille à prétendre qu’il les possède, une grande majorité de nos concitoyens n’en croient pas un mot. Pourtant quand il énonce que la dette ne sera jamais payée et qu’il vaut mieux un peu d’inflation pour la raboter que mourir pour essayer de la payer; il aurait parfaitement raison dans une ambiance refermée ; il est moins crédible dans un environnement mondialisé.

La manie des anniversaires
Donc, les anniversaires souhaités à la maison sont toujours emprunts d’une dimension partisane sans grand intérêt. Pour autant -quand la presse étrangère s’y colle- l’observation des bougies est digne du coup d’œil.
Pour la presque totalité des gazettes d’outre hexagone, ce sont les mots « déception, colère et frustration » qui reviennent. "Drapeaux rouges, musique et banderoles : le 6 mai 2012, sur la place de la Bastille, travailleurs, intellectuels et étudiants ont célébré, les larmes aux yeux, le retour de la gauche au pouvoir". Un an plus tard, les gens sont aussi dans la rue, mais le public diffère : "Front de gauche, communistes et activistes manifestent contre le président."
Le Guardian essaye, un peu seul, de nuancer : "les anniversaires politiques sont des constructions artificielles" et il n'y aurait, pour son éditorialiste, aucune raison qui justifie qu'on juge un président sur ses cent premiers jours, ni même sur sa première année de pouvoir. Pour The Guardian, François Hollande a été "victime de son succès" et sans doute de sa campagne irresponsable.
Beaucoup soulignent cependant les pouvoirs énormes dont dispose le président de la République avec l’Assemblé Nationale, le Sénat, toutes les Régions sauf une, la majorité des grandes métropoles, une majorité de départements … Il n’aurait ainsi aucune excuse à un échec éventuel. La comparaison avec un Obama, freiné par son congrès, ne manque pas d'être évoquée.
Pour tous, la France court le risque d’une poussée de l’extrême droite, de succès en cascades engrangés par Marine Le Pen. "Ce sombre tableau, qui mêle crise économique, sociale et morale depuis l'affaire Cahuzac, fait craindre une progression du Front national"
De telles supputations sont faciles; elles aussi de vrais « marronniers » de presse. Rappelons-nous qu’en 2002, ces grands prêtres de la prédiction n’avait pas vu venir le coup de Trafalgar éliminant Jospin. Ainsi les anniversaires examinés à la loupe ont au moins une vertu : faire causer et ainsi mémoriser des balivernes. Il sera toujours assez drôle de les ressortir à l’occasion … d’un autre anniversaire.


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