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Les alternatives au pire

Publié le 07 mai 2013 par Copeau @Contrepoints

La France est prise au piège de l'endettement public massif. Pourra-t-elle échapper au chaos ? Examen de 5 scénarios alternatifs.

Par DoM P.

Les alternatives au pire

Quelles alternatives au futur sombre que j’imaginais lors de mes deux précédents articles [1] ? Rien n’étant écrit dans le marbre, tentons de déchiffrer les contraintes de la situation et les réactions prévisibles du peuple et des gouvernants français dans un futur relativement proche.

Commençons par la froideur des chiffres. Factuels, ils laissent peu de place à l’interprétation :

  • La dette de l’État hors collectivités locales était fin 2012 d’un montant de 1440 milliards d’euros [2].
  • Les collectivités locales, elles, ont contracté 174 milliards d’emprunts également [2]. Certaines de celles-ci (5500 tout de même) sont par ailleurs allées se fourvoyer avec des emprunts dits "toxiques", c’est-à-dire à taux fortement variables, augmentant au fur et à mesure que la situation économique se dégrade. Il y en a pour une vingtaine de milliards, voire plus. Il est de plus fort probable que l’État se sentira redevable, au moins en partie, des défauts à venir desdites collectivités.
  • L’État couvre également la dette de la Sécurité Sociale, à hauteur de 210 milliards d’euros [2].
  • L’État est engagé, à hauteur de plus de 170 milliards d’euros, auprès d’entreprises publiques ou para-publiques [3] (AREVA, EDF, ADP, GDF, France Télécom, La Poste, SNCF, etc.) : c’est en effet l’État qui est garant de leurs dettes. En cas d’impossibilité de se faire payer par ces entreprises, leurs créanciers se retourneront donc vers l’État.
  • L’État est également garant des dépôts bancaires. En cas de défaillance d’une ou plusieurs banques, il en sera de sa poche (de la vôtre, en fait), et ce, même sans bail out [4] organisé.
  • Les retraites n’ont pas été provisionnées [5]. Ni celles des fonctionnaires (plus de 900 milliards d’euros), ni celle du secteur privé (3600 milliards, par extrapolation).
  • La croissance est nulle, donc pas d’amélioration en vue.
  • Le PIB [6] de la France en 2012 s’élève à 2033 milliards d’euros.
  • Le budget (déficit compris) de l’État français était de 414 milliards d’euros en 2011 [7], comprenant un déficit budgétaire de 88 milliards, soit 27% du budget [8].
  • Nous en sommes à plus de 5 millions de chômeurs toutes catégories.
  • Ça fait 40 ans d'affilée qu'on a des budgets en déficit, et rien qui permette d'espérer une amélioration, au contraire. La situation va donc en empirant.

Résumons : L’État français a pris des engagements à hauteur de 6 500 milliards, plus de 3 fois le PIB de la France. Cette somme, qu’il va bien falloir payer d’une façon ou d’une autre (remboursement, intérêts annuels, inflation, etc.), grève l’avenir du pays.

Cela étant posé, quels scenarii sont-ils envisageables ?

— L’explosion. Défaut de la France sur sa dette, cessation de paiement, etc. J’ai décrit cela dans le premier article auquel je faisais référence en introduction. C’est le scenario que je juge malheureusement le plus probable.

— La monétisation de la dette. Il s’agit "d’imprimer des billets", ou plutôt, en nos temps modernes, d’augmenter la masse de liquidités disponibles sur le marché monétaire. C’est la "solution" que préconisent beaucoup de socialistes et communistes.

— La stagflation. Il s’agit de l'état d'une économie souffrant simultanément d’une croissance faible et d'une forte inflation.

— L’hyperinflation. C'est est une situation liée à une gestion catastrophiquement mauvaise de la monnaie : à force de monétiser la dette, l’inflation s’emballe et devient incontrôlable.

— L'homme providentiel. Hollande devient subitement intelligent, ou, plus probablement, est destitué, laisse tomber, ou décède. Puis un être humain n'appartenant pas à la famille des mollusques reprend en main les affaires.

— Rien ne change, tout continue comme avant.

J'ai volontairement laissé de côté les scenarii à mes yeux trop fantaisistes (tels que la déflation/décroissance), mais il est également possible que d'autres scenarii plus sérieux m'aient échappé. Si tel était le cas, au-delà des excuses que je vous présenterais, je vous inviterais à nous en faire part dans les commentaires.

Si, donc, mon scenario "favori" n’était pas le bon, lesquels pourraient-ils advenir, et comment ? Nous entrons maintenant – et maintenant seulement – dans le domaine du spéculatif. Tout, ci-dessus, est factuel. Et c’est sur ces bases que j’entends réfléchir et vous invite à le faire avec moi.

Le second scenario prévoyant la monétisation de la dette est assez probable, à mon sens. Juan Ramon Rallo a très bien expliqué ce processus dans cet article. Cela ne peut que résulter en inflation. Or, l’inflation démotive les agents économiques en faussant l’information portée par les prix tout en punissant investisseurs et épargnants de leur coupable prévoyance. L’inflation, ça tue l’économie et, en prime, c’est du vol : si votre argent vaut moins demain qu’aujourd’hui, c’est que l’inflation est passée par là. Il s’agit donc d’un impôt déguisé.

Les gouvernants étant lâches et l’ayant démontré à de maintes reprises ces dernières décennies, camoufler leur incompétence derrière la monétisation est une éventualité à envisager. Cela étant, tout le monde n’est pas aussi lâche. Les allemands s’y opposeront, au moins pour un temps. D’autres pays du nord aussi. Si monétisation il y a, elle se fera donc pour partie sous le manteau, la BCE (Banque Centrale Européenne) acceptant des OAT (Obligations À Terme [9]) risquées en contrepartie de prêts pour des banques. Mais, dissimulée ou non, toute monétisation finit en inflation, car elle implique mécaniquement une augmentation de la masse monétaire.

Ce qui nous amène naturellement au troisième scenario : la stagflation. On a constaté ce phénomène dans de nombreux pays, dont notamment le Japon depuis vingt ans. Stéphane Montabert pensait à cette éventualité en septembre 2012, sans cependant exclure, loin de là, une évolution vers mon scenario #1. La croissance zéro, nous y sommes. L’inflation est présente, ne reste plus qu’elle empire. Plus on monétisera la dette, plus on avancera sur ce chemin. C’est le scenario le plus probable, à mon sens, si mon scenario #1 s’avère trop alarmiste.

Et nous y sommes presque ! La croissance nulle voire "négative" s’installe pour longtemps en France. Ne manque qu’une forte inflation. Or, cette inflation (des prix) ne peut avoir que deux causes :

  • Soit une inflation monétaire, due à la monétisation de la dette
  • Soit un accroissement généralisé de la demande (les politiques dites de "relance" [10] ont cet effet, en plus de creuser la dette) possiblement lié à une croissance économique forte des pays émergents.

Si cette seconde cause me paraît peu probable à court terme (les émergents ont besoin de débouchés, et une Europe et une Amérique du Nord en crise ne constituent pas un contexte idéal pour l'instant), la première, pour les raisons exposées plus haut, l'est nettement plus.

Certains économistes – parmi lesquels, malheureusement, des directeurs de banques centrales – pensent qu'il est possible de maîtriser l'inflation générée par l'afflux de devises. S'il est vrai qu'avec certains outils tels que les taux directeurs [11] il est possible de maîtriser une inflation modérée pendant un certain temps, penser pouvoir le faire sur le long terme tout en augmentant la masse monétaire de façon drastique est illusoire.

Si, donc, les dizaines de milliers de milliards d'euros de dettes étatiques européennes devaient être converties en monnaie, alors une inflation forte serait incontournable.

L'économie n'est pas une machine d'invention humaine parfaitement huilée et disposant d'un tableau de bord à la fois complet et clair. C'est au contraire un phénomène vivant, comprenant littéralement des milliards de variables (à commencer par les presque 7 milliards d'êtres humains sur Terre). Oser ainsi penser qu'on peut la contrôler de façon précise et délicate s'avère donc être particulièrement présomptueux.

À un moment ou à un autre, l'augmentation de la masse monétaire finit nécessairement par se retrouver sur le marché (ces dernières années, les banques américaines ont utilisé le QE [12] de la Fed pour renflouer leur fonds propres [13]. Il y a là une masse énorme d'argent hors marché. Lorsqu'elle sera libérée, l'inflation risque fort de se compter à deux chiffres au moins, aux États-Unis.

Qu'en est-il, donc, de ce scenario ? Y aura-t-il de l'inflation ou non ? Pour qu'il y en ait, le scenario #2 doit s'avérer juste. Si la dette n'est pas monétisée, il y aura peu ou pas d'inflation. Mais alors demeurerait la question de la dette. Que deviendrait-elle ? À terme, pas d'autre solution que le défaut. Retour au scenario #1. Si la dette est monétisée, l'inflation augmentera, et ce scenario est validé.

Le scenario #2 implique donc le scenario #3 dans un contexte de croissance nulle ou de récession, ce qui est notre cas, à moins d'aller directement au scenario #1.

Ce scenario est relativement probable. Par ailleurs, une stagflation peut durer des années, les peuples payant alors lentement bien que douloureusement l'incurie de leurs gouvernements. Le Japon se traîne ainsi depuis vingt ans, avec une dette colossale impossible à résorber et qui, finalement, continue à augmenter. Chômage et appauvrissement général en sont les conséquences immédiates. À terme, les tensions s'exacerbant, certains peuples se rebiffent, d'autres cherchent des boucs émissaires, ou des raisons de se battre : c'est qu'il nous faudrait une bonne guerre [14] !

La probabilité que ceci débouche, finalement, sur le scenario #1 est assez élevée. La question est de savoir quand. Mais ne nous leurrons pas : la France n'est pas le Japon. La dette française est détenue par l'étranger pour bonne partie, la cohésion nationale est inexistante, la discipline a disparu depuis bien longtemps, le sentiment d'appartenir à un peuple évanouie. Toutes raisons qui me font penser que si stagflation il y a, nous n'attendrons pas aussi longtemps que le Japon l'étape suivante.

Le quatrième scenario, celui de l'hyperinflation, n'est, comme le précédent, possible que si le scenario #2 se vérifie. Les billets sont imprimés avec des montants de plus en plus importants : on a vu le Zimbabwe des années 2000, l’Allemagne de Weimar, la Hongrie des années 1930-40, la Yougoslavie de 1993-1994 qui ont connu cette spirale infernale s'achevant, pour chacun d’eux, par la guerre à brève échéance.

C'est probablement le pire des scenarii mais je le pense  peu probable, croyant que les dirigeants des banques centrales – aussi clientélistes et imbus d’eux-mêmes qu’ils soient – ne seront pas assez bêtes pour nous précipiter dans ce piège qu’ils ne peuvent pas ne pas connaître.

Car l'hyperinflation, c'est la destruction massive de la valeur de l'argent. En termes concrets, cela veut dire, dans un premier temps, que ceux qui ont mis de l'argent de côté voient la valeur de leur épargne fondre à une vitesse époustouflante : au début de la spirale hyperinflationiste, 10 000€ peuvent ne valoir que quelques centimes en quelques mois. En plein cœur de l'orage, on a déjà vu (Yougoslavie, janvier 1994) des taux d'inflation de 120% par seconde. Cela veut dire, dans le cas yougoslave, qu'un million de dinars n'en valaient plus que 378 dix secondes plus tard, 0,06 après vingt secondes. Autant dire que l'argent n'a plus cours, l'économie n'est plus faite que de marché noir et de troc. L’État ne peut plus lever ni taxes ni impôts, et ne peut plus payer ni ses factures ni ses fonctionnaires. Et personne, bien sûr n'achète plus la dette de l’État en question, puisque le remboursement ne pourrait se faire, dans le meilleur des cas, qu'en monnaie de singe. On a purgé la dette, certes (6500 milliards deviendraient 61 euros en 30 secondes dans l'exemple cité ci-dessus) mais on ne peut plus en contracter pendant longtemps et, bien sûr, on a ruiné des millions d'épargnants et fait fuir les investisseurs. Retour assez vite au scenario #1, voire pire.

Le cinquième scenario implique un changement radical à la tête de l’État : il nous faut un Reagan ou une Thatcher. Hollande – c'est le moins que l'on puisse dire – n'en prend pas le chemin. On imagine mal cet être sans consistance changer du tout au tout et tenir les rênes de l’État d'une main ferme, entamant d'urgence les réformes indispensables pour limiter la casse. Il n'est guère plus crédible de penser qu'il abandonnera le pouvoir. Ce serait mieux pour la France, et une majorité de Français le souhaite, mais il n'est pas là pour la France, dont il n'a cure, mais pour lui et son ego. Espérer, donc, qu'il le laisse de côté pour permettre à d'autres de viser plus haut est illusoire. Sa destitution est peut-être possible, mais pas avant un bon moment. Quant à son décès, il s'agit là d'une possibilité dont la probabilité d'occurrence n'est guère mesurable. Ne comptons donc pas dessus.

Mais si, donc, Hollande quittait le pouvoir d'une manière ou d'une autre, il resterait encore à lui trouver un remplaçant qui non seulement serait capable de gérer une situation particulièrement critique dans l'urgence [15], mais qui serait en sus capable de se faire élire. Or, les aptitudes nécessaires à se faire faire élire n'ont aucun rapport avec celles nécessaires pour diriger le Titanic en perdition qu'est devenue la France [16]. À part Copé, Fillion, ou Sarkozy, si le bateau n'a pas coulé, ou Le Pen et Mélanchon si le processus est par trop engagé, je ne vois, personnellement, aucun candidat capable de se faire élire. Et aucun d'eux ne serait à même de gérer la situation de manière satisfaisante : ils n'ont que des non-solutions à proposer.

Ce scenario me semble donc utopique, sur au moins l'un des deux aspects de la question.

Le sixième scenario "rien ne change" n'est pas crédible. C’est un vœu pieu : s'il y a consensus, c'est bien sur ce point. Quand les forces qu’on accumule aux mauvais endroits depuis des décennies feront craquer le barrage, ce ne sera pas sur un cours d’eau paisible que nous naviguerons.

Les hommes politiques ne peuvent indéfiniment repousser l'inévitable, et il est très probable que l'incompétent actuellement au pouvoir soit arrivé au pire moment. La vraie crise va lui tomber dessus, et il n'est armé ni pour la comprendre, ni pour la gérer, ni pour choisir les bonnes personnes capables de le faire. Il voudrait bien, comme ses prédécesseurs, que rien ne change, mais vouloir n'est pas pouvoir. Les investisseurs demandent de la sécurité pour leurs investissements et n'en ont pas, la bulle immobilière ne pourra pas tenir indéfiniment, surtout avec un chômage qui explose, le manque de croissance, voire la récession, vont plomber les recettes de l’État, en plus de l'exil fiscal de plus en plus massif. Nombreux sont les indicateurs nous montrant que le futur sera chaotique. J'en ai d'ailleurs détaillé certains dans mes deux précédents articles. Le statu quo est impossible.

Ce scenario n'est en fait que le préliminaire à l'un ou l'autre des scenarii ci-dessus décrits. Ne comptons donc pas dessus pour bien longtemps.

Comme, dit-on, une image vaut mille mots, je me suis fendu d'un petit graphique qui résume les éventualités qui s'offrent à nous. Les flèches continues indiquent les chemins les plus probables selon moi, en pointillé les alternatives.

Les alternatives au pire

Crise de la dette : 6 scénarios.

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Notes :

  1. Français, préparez-vous au pire ! et Rester se battre.
  2. Source INSEE.
  3. Les dettes des entreprises publiques ou dont l’État détient une majorité des parts :
    - AREVA : 3,7 milliards d’euros en fin 2011, 3% de moins que fin 2010.
    - EDF : Près de 41 milliards d’euros, 25% de plus que fin 2011.
    - Aéroports de Paris : 3 milliards d’euros, 36% de plus que fin 2011.
    - GDF Suez en 2011 : Près de 38 milliards d’euros.
    - France Télécom / Orange fin 2012 : 30 milliards.
    - La Poste fin 2011 : Près de 6 milliards d’euros. (Dette brute)
    - DCNS fin 2010 : 2,5 milliards d’euros.
    - Nexter, fin 2010 : 600 millions d’euros.
    - TDF, 2011 : 4 milliards d’euros.
    - RFF, 2012 : 30 milliards d’euros.
    - SNCF, 2012 : 7 milliards d’euros.
    - Etc.
  4. Le bail out est le fait, pour l’État, d'injecter des sommes importantes dans une entreprise privée, dans l'urgence d'une situation économique critique. Cela a pour but d'éviter à l'entreprise de déclarer faillite, au prix néanmoins d'impôts supplémentaires prélevés sur le reste de la population. Voir cet article pour plus d'informations sur les intérêts comparés de la faillite et du bail out.
  5. Les normes comptables internationales imposent aux entreprises de provisionner leurs engagements. Au-delà de cette obligation, c'est aussi et surtout du pur bon sens, au point que la plupart des ménages mettent en pratique cette règle sans même en connaître l'existence. Combien de parents mette de l'argent de côté pour les études de leurs enfants ? Combien d'automobilistes épargnent pour leur prochaine voiture ? Combien de futurs propriétaires constituent un pécule pour s'acheter leur premier bien immobilier ? Tous ces gens provisionnent pour leurs besoins avérés futurs.Dans le cas qui nous intéresse, l’État s'est engagé à payer des retraites via le système dit "par répartition". Cela veut dire que les actifs d'aujourd'hui, au vu de cet engagement, peuvent compter sur le versement de leur retraite le moment venu. Or, cet argent n'est pas disponible aujourd'hui, car non provisionné (cela impliquerait un système différent, dit "par capitalisation"). Il va donc falloir, chaque année et pour les 50 ans à venir, piocher dans le budget général, c'est-à-dire dans les impôts des travailleurs futurs, pour tenir les engagements pris par l’État.On voit donc que ces engagements dépendent de facteurs extérieurs, notamment celui du nombre de travailleurs cotisant par rapport au nombre de retraités. C'est une faute comptable grave. Plus d'informations ici et là.
  6. Le PIB (Produit Intérieur Brut) est une mesure de la richesse produite en une année dans un pays. Sa hausse implique normalement une croissance économique, et sa baisse une récession. Il existe une corrélation forte entre les variations du PIB et le taux de chômage. C'est une mesure imparfaite, mais c'est celle la plus couramment utilisée.
  7. Source INSEE.
  8. Si le chiffre de 27% vous étonne, car très éloigné des 3.x% dont on vous rebat les oreilles, c’est parce que je calcule le déficit en fonction du montant du budget, et non en fonction du PIB, ce qui serait une escroquerie. Voir ma note à ce sujet ici : l’État agit comme un syndic qui calculerait son déficit dans la gestion de votre immeuble non en fonction du budget voté en assemblée, mais par rapport au total des revenus des copropriétaires !
  9. Les obligations sont des titres de créance représentatifs d'un emprunt. Dans le cadre de cet article, l'emprunt dont il s'agit est la dette de l’État français. Pour mieux comprendre, voir Les obligations pour les nuls.
  10. Une politique de relance consiste à injecter, par la voie de la consommation, de l'argent dans l'économie. Cela peut passer par des subventions, des grands travaux (du genre BTP), des allocations… Ce type de politique découle d'une incompréhension profonde de ce que sont la consommation et la production. La consommation, c'est la destruction de valeur (une fois le repas mangé, sa valeur est nulle), tandis que la production, c'est la création de valeur (après avoir préparé le repas, le restaurant peut le vendre.) Inciter à consommer, c'est inciter à détruire de la valeur qu'on s'imagine créer en imprimant du papier estampillé "euro". C'est magique, et, bien sûr, ça ne fonctionne pas. Au lieu de la relance par la demande des keynésiens, il faut bien sûr préférer la "relance" par l'offre, c'est-à-dire permettre aux gens de travailler facilement, et aux entreprises d'engranger des bénéfices.
  11. Les taux directeurs sont les taux d'intérêt au jour le jour fixés par la banque centrale d'un pays ou d'une union monétaire, et qui permettent à celle-ci de réguler l'activité économique (Voir l'article de Wikipedia.) Beaucoup de libéraux pensent que c'est là jouer avec le feu : les taux d'intérêt existent normalement pour définir un prix de l'argent (emprunter doit coûter, sinon pourquoi ne pas vivre entièrement et éternellement à crédit ?) En définissant des taux, les banques centrales pervertissent ce processus en envoyant des signaux biaisés au marché, occasionnant bulles et crises. Voir cet article de Contrepoints à propos des taux artificiellement bas.
  12. Le Quantitative Easing, ou Assouplissement Quantitatif, consiste essentiellement à injecter en douceur (supposément) des liquidités sur le marché monétaire. Xavier Driancourt en a expliqué les risques et les effets ici.
  13. Les fonds propres regroupent les capitaux de départ, la réserve (correspondant aux bénéfices qui n'ont pas été redistribués en dividende), et le résultat de l'exercice. Pour une banque, il y a obligation de respecter un certain rapport entre la quantité de fonds propres et le montant des prêts accordés, sinon, en cas de crise, la banque peut faire faillite. Si de nombreux prêts cessent d'être remboursés par les clients d'une banque (comme c'est le cas lors d'une crise), son ratio de fonds propres diminue et son risque augmente. Elle a alors besoin de reconstituer d'urgence ses fonds propres. Guillaume Nicoulaud a récemment expliqué cela en détail ici.
  14. Il nous faudrait une bonne guerre ! On l'a tellement dit… La plupart se contente de le bêler sans plus y penser. D'autre s'en moquent, n'est-ce pas, Pierre ? D'autres la veulent. Quels cons : Que seraient devenus la métallurgie de Bouchayer et Viallet, le chimiste Progil, les usines Bergès, les pâtes Lustucru, les biscuits Brun sans la Première guerre mondiale ? Les statistiques sont formelles : « En 1914, Grenoble compte 15 000 : ouvriers ; en 1931, le nombre aura plus que doublé : 31 000. La guerre aura eu un effet stimulant. ».
  15. Ce qui doit être fait pour sauver la France est connu depuis des années. Il manque une volonté politique pour mettre en place des mesures dures et impopulaires. Quand on entend, aujourd'hui, certains opposants (de l'extrême gauche à l'extrême droite) fustiger le gouvernement pour sa politique "d'austérité", ou ledit gouvernement nous annoncer "qu'on est à l'os", on a envie de distribuer des baffes à cadence industrielle.
  16. Pour se faire élire, il faut savoir louvoyer, caresser dans le sens du poil, se faire des alliés, peu d'ennemis, se créer un réseau, parler en public, simplifier à l'extrême, etc. Pour diriger, il faut savoir être ferme, comprendre les problématiques en jeu, se comporter en général d'armée, marcher sur les pieds qui dépassent, refuser le compromis qui devient souvent compromission, rentrer dans le lard des opposants tout en leur offrant des hochets pour jouer ou des symboles pour préserver leur image, etc. Rares sont les politiques disposant d'un tel jeu de qualités. Et, en général, il leur faut des supports nombreux et puissants, ou d'extraordinaires concours de circonstance. Hollande a su se faire élire, mais n'a aucune des qualités nécessaires pour diriger. De Gaulle, Reagan, Thatcher, savaient aussi diriger.

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