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HÉROINE: Un vaccin bloque l'escalade de la consommation – PNAS

Publié le 08 mai 2013 par Santelog @santelog

Toujours la même équipe du laboratoire du Pr Kim Janda, du Scripps Research Institute (IRST) qui travaille, depuis de longues années à la mise au point d’un vaccin contre la dépendance à l’héroïne- mais aussi contre la cocaïne, la méthamphétamine et la nicotine. Aujourd’hui, ils signalent dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine (PNAS), les résultats positifs des tests précliniques de leur nouveau vaccin contre l’héroïne, qui cible l’héroïne et ses produits dérivés psychoactifs dans la circulation sanguine, à temps pour les empêcher d’atteindre le cerveau.

Leur vaccin vient de "plafonner" la dépendance de rats héroïnomanes privés de drogue, confirme le Dr George F. Koob, qui préside le groupe de recherche sur la toxicomanie de l’IRST et si ce vaccin était efficace dans les essais humains, il pourrait devenir un traitement standard de la dépendance à l’héroïne, une addiction qui touche plus de 10 millions de personnes à travers le monde.

Ce vaccin contre l’héroïne est en développement depuis les années 1990 par des scientifiques du Scripps et d’autres instituts mais le défi est posé par la taille des molécules de la drogue, trop petites pour stimuler le système immunitaire par elles-mêmes. Les chercheurs ont surmonté cet obstacle en combinant des fragments essentiels de ces molécules à de grandes protéines de transport immuno-stimulantes. Des vaccins contre la cocaïne et la nicotine ont été conçus sur le même principe et sont actuellement en cours d’essais cliniques, un vaccin contre la méthamphétamine devrait suivre.

Second défi, la décomposition très rapide de l’héroïne dans le sang après l’injection. L’héroïne est métabolisée très rapidement en 6-acétylmorphine, un composé qui pénètre le cerveau et entraîne la plus grande partie de l’effet de l’héroïne. L’équipe du Pr Janda a donc encore une fois détourné le problème en ciblant à la fois l’héroîne, la 6 acétylmorphine et la morphine, le vaccin induisant des anticorps contre ces 3 substances. Le vaccin suit le métabolisme de l’héroïne en quelque sorte.

Il stabilise la consommation : Les premiers essais, rapportés en 2011, avait montré la capacité du vaccin à bloquer certains des effets aigus de l’héroïne, comme la résistance à la douleur. Ici, des rats exposés à l’héroïne, entraînés à appuyer sur un levier pour obtenir une dose, ont cessé après avoir reçu le vaccin de reprendre leur héroïne. D’autres rats dépendants à l’héroïne et qui en consommaient de façon compulsive et de plus en plus, ont été contraints de s’arrêter pendant 30 jours avant d’y avoir à nouveau accès. Chez les rats vaccinés, la consommation s’est stabilisée et n’a plus suivi ce cycle de progression.

Complémentaire des thérapies de substitution : Le vaccin qui protège le cerveau de l’héroïne et de la 6 acétylmorphine ne bloque pas les effets de la méthadone, de la buprénorphine couramment utilisées dans le traitement des dépendances. Le vaccin n’affecte pas le système des récepteurs des opioïdes donc peut venir en complément des thérapies de substitution.

Selon le Pr Janda, ce vaccin contre l’héroïne est aujourd’hui prêt pour des essais chez l’homme et le chercheur recherche un partenaire industriel pour financer les essais cliniques et, si tout va bien, commercialiser le vaccin.

Source: PNAS doi: 10.1073/pnas.1219159110 May 6, 2013 Dynamic vaccine blocks relapse to compulsive intake of heroin The Scripps Research Institute (IRST)

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