Toute forme de handicap crée des besoins spécifiques pour vivre le plus normalement possible. Il est par exemple parfaitement légitime de pouvoir circuler comme tout le monde tant à l’extérieur qu’à l’intérieur, de mener une vie autonome et indépendante, de voir ou d’entendre avec un appareillage adapté.
Mais c’est surtout la succession, la répétition journalière de ces besoins particuliers qui peuvent avoir un effet dévastateur sur l’entourage. L’aidant, l’accompagnant, le compagnon ou la compagne valide, vivent également cette transformation, cette adaptation de la vie au handicap. Cela se passe souvent bien, mais les années et la fatigue s’accumulant, cette attention permanente, cette tension à toujours vouloir bien faire, engendrent des souffrances parfois insupportables.
Vivre le handicap est en quelque sorte un contrat où les contraintes acceptées par l’entourage ne doivent pas dépasser un certain seuil de tolérance. Combien de témoignages décrivent des personnes en situation de handicap qui sont devenues des tyrans domestiques faute de se faire suffisamment aidés par des personnes extérieures dont c’est le métier.
Alléger le plus possible le poids du handicap sur l’entourage pour ne partager que les bons moments de la vie est un objectif primordial pour préserver son couple, sa famille, sa vie relationnelle.
Philippe Barraqué
Musicothérapeute
Le Blog des Acouphéniens
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