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Le SMIC est-il antisocial ?

Publié le 09 mai 2013 par Copeau @Contrepoints

Le SMIC fait plus de mal que de bien, il serait bon de s'en rendre compte pour le bien des plus faibles.

Par Michel de Poncins.

Le SMIC est-il antisocial ?
Le SMIC français est-il antisocial ? Voici une interrogation courante chez beaucoup de gens. Il faut y répondre par l’affirmative.

Cette réponse étonnera les smicards eux-mêmes qui s’imaginent à tort en être bénéficiaires du fait de sa hausse régulière. En fait, ils en souffrent comme les autres à cause de la destruction de l’économie qu’il suscite, et probablement beaucoup l’ignorent.

Le SMIC, qui était de 9 euros le 1er janvier 2011, est passé à 9,22 euros le 1er janvier 2012. Il s’agit du salaire horaire brut (base 35 heures). Le SMIC mensuel suit dans la foulée. Les majorations sont actuellement ajustées sur les prix à la consommation selon une loi de 2000, mais les racines de l’idée d’un salaire minimum sont très anciennes.

Comme toute intervention de l’État sur les marchés, elle aboutit au contraire de l’effet recherché. En fait, c’est une extraordinaire machine à fabriquer des pauvres. Il fait violence aux marchés et, comme à l’habitude, les effets réels se retournent contre les conséquences prétendument recherchées.

Le chômage, en particulier, est un de ces effets.

Suivant l’OCDE, dans les pays qu’elle analyse, 5 points de plus de SMIC donnent 1 point de plus de chômage ; l’Insee sort régulièrement des évaluations semblables.

Le premier effet mathématique est de détruire des emplois en général peu qualifiés. Les pauvres deviennent plus pauvres. Mettant le prix d’un travail au-dessus de la valeur de ce travail pour l’entreprise, il décourage le recrutement et pousse, le cas échéant, au licenciement. L’employeur éventuel cherche d’autres solutions : soit investissement, soit renonciation au projet, soit délocalisation.

Certaines industries, comme le textile, ont été détruites par le SMIC. Si le grand commerce ne peut être délocalisé, il investit énormément pour réduire le nombre des caissières et d’autres emplois.

Un autre phénomène s’ajoute. Le SMIC est une voiture-balai qui ramasse progressivement ceux qui se trouvent dans son voisinage. Cela explique l’augmentation régulière du nombre des smicards.

Ainsi, en 1981, il y avait 840 000 smicards. En 1988, il s’en comptait 1 500 000, soit 8% des salariés. À présent, le SMIC concerne 2 300 000 personnes, soit un cinquième des salariés.

Si l’on ajoute bien d’autres titulaires de minima sociaux, on arrive à des chiffres effrayants, ce qui donne la mesure de la nuisance de l’économie administrée qui inspire tous ces systèmes.

L’existence de ces minima sociaux complique et aggrave l’analyse.

Dans la pyramide des allocations diverses, celles-ci s’accompagnent d’avantages divers non comptés dans les statistiques ; il en résulte que les titulaires n’ont aucune envie de se bouger pour aller travailler au SMIC. Une autre conséquence est que le pouvoir, conscient de la calamité dont il est cependant l’auteur, imagine sans cesse de nouvelles usines à gaz administratives pour persuader les gens d’aller travailler et ceci dans le nuage habituel de complications.

Un autre effet négatif se produit : l’écrasement de la hiérarchie des salaires. De proche en proche, on arrive aux cadres qui malgré leurs mérites et leurs efforts pour améliorer leurs prestations n’en sont pas récompensés suffisamment. Au sommet de la hiérarchie, les personnes les mieux payées ont tendance, si elles en ont l’occasion, à émigrer pour échapper à l’enfer économique et fiscal français.

Comment une telle erreur a-t-elle pu se produire et se perpétuer ?

La première explication vient de ce que les personnes au pouvoir se donnent une apparence de générosité : il y a des gens qu’on ne peut laisser au bord de la route. Le malheur est que cette prétendue générosité est mensongère, puisque, comme indiqué plus haut, beaucoup sont poussés justement en dehors de la route à cause précisément du SMIC.

Une autre explication tient à l’égalitarisme, idéologie courante dans les milieux dirigeants. Cette explication n’est pas un argument ; comme toute action égalitariste, le SMIC est un transfert obligatoire des uns vers les autres et ressemble à un vol légal.

Se trouve sous-jacente la sempiternelle chanson du pouvoir d’achat : distribuer de l’argent développerait la demande et créerait des emplois. L’argument est erroné car le développement de la richesse pour tous ne repose pas sur la consommation mais sur l’action des entrepreneurs, seuls créateurs de richesse. De plus, avec la mondialisation, une grande partie du pouvoir d’achat distribué va enrichir les travailleurs chinois ou autres travailleurs lointains.

Il y a des exemples qui montrent que l’absence pratique de SMIC a une bonne influence sur la richesse générale et le chômage. C’est le cas de la Suisse où le SMIC, quand il existe, est inférieur aux niveaux des plus bas salaires. Il en résulte que le niveau de tous les salaires est élevé.

Pour toutes ces raisons, il serait important que les gens comprennent que le SMIC est antisocial.

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