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Les psys nous rendent-ils malades ?

Publié le 09 mai 2013 par Livmarlene

Les psys nous rendent-ils malades ? Autrefois spécialisés dans le traitement (ou plutôt la gestion) des aliénés, les psys se targuent aujourd'hui de "soigner" tout un chacun, car comme le dit le Dr Knock, "tout homme bien portant est un malade qui s'ignore." J'ai un problème... Après tout, c'est vrai, si l'on se met à décortiquer chaque aspect de notre vie, on est sûr de trouver au moins un point déconnant, que ce soit dans le rapport à l'argent, à la nourriture, à la famille, à l'engagement, concernant l'acceptation de l'échec, du temps qui passe, d'un travail qu'on aime pas toujours, d'une reconnaissance que l'on estime insuffisante... Dans ces conditions, les médecins de l'âme jouent sur du velours. Leur porte est ouverte à tous et l'art qu'ils maîtrisent le mieux reste celui de fidéliser la clientèle patientèle. Personne ne me croit ! Il y a ceux qui souffrent d'un mal sans qu'on puisse mettre un nom dessus, dont les symptômes sont parfois difficiles à objectiver. J'ai ainsi connu une jeune femme qui avait une peur panique de ne pas pouvoir retenir son urine, alors qu'elle ne s'était jamais "oubliée" et qu'après investigation, aucun problème organique ou fonctionnel n'a pu être mis en évidence. A ce genre de personnes, les thérapeutes proposent un "accompagnement". Il s'agit souvent, comme pour de nombreux autres cas, de laisser le client patient s'exprimer sur le problème qui le mine, en suggérant de temps à autres que la vie est faite de risques et qu'il pourrait être bon d'oser progressivement braver la peur. Faut vraiment avoir fait de longues études pour pouvoir accoucher d'une analyse aussi fine ! Je suis triste tout le temps :o( Autre cause fréquente d'affalement sur un divan, la dépression. En quelques années, elle est passée du statut de "sujet tabou" à celui de "maladie du siècle" (aux côtés de beaucoup d'autres, douleurs lombaires et obésité pour n'en citer que deux). Personne ne le nie, certains moments de la vie sont difficiles, au point d'éroder parfois toute volonté, toute capacité de rebond. Malheureusement, au lieu de s'attaquer à la cause du problème, à savoir une société qui marche souvent sur la tête (et comme une caboche, ça ne porte pas de chaussure et bien ça lui fait mal. C'est pourtant évident !), on se contente le plus souvent de copier les mauvaises méthodes appliquées dans d'autres spécialités médicales, on fait du traitement symptomatique : "Allez, Madame Truc-Chose, deux petites pilules tous les soirs et adieu les idées noires !" Je n'ai envie de rien. La France est dans le peloton de tête de la consommation des anxiolytiques et psychotropes. Ce qui signifie que les rues de nos villes et de nos campagnes sont peuplées de zombies anesthésiés au Pro$ac, au DerØxat ou à l'Effxor. Ni heureux ni tristes, ces êtres tiennent sur leurs jambes parce que c'est la mode, avancent sans réel désir, pour ne pas faire moins que les autres. J'ai peur des autres !! Ah les autres, c'est devenu un vrai problème. On n'ose plus parler à son voisin de pallier. Si celui-ci frappe à notre porte pour emprunter un œuf, on se demande s'il n'est pas venu faire le repérage d'un futur cambriolage. On évite de parler aux gens à côté desquels on transpire à la salle de sport... Tout ça pour finalement déplorer, à la trentaine bien entamée, les rapports humains qui se détériorent et finir à contre-coeur, sur un site de rencontres. La phobie sociale, elle aussi de plus en plus fréquente, n'est pas tant la faute des gens qui en sont atteints, que celle d'un milieu de plus en plus anonyme et donc hostile. La mentalité des villages peut être pesante, car chacun connait ses voisins et ne se gêne pas pour commérer dessus. Mais quand on connait les gens, on craint moins de leur dire bonjour et on ose plus facilement se lier à eux. Et pas que sur des réseaux sociaux virtuels. Je suis hyperactif ! D'ailleurs, les nouveaux moyens de communication devraient faire l'objets d'études quant à leur impact sur l'équilibre mental de leurs utilisateurs. Lors de sa démocratisation, le téléphone portable était présenté comme une liberté, celle de pouvoir joindre les gens sans avoir besoin d'être chez soi ou de trouver une cabine téléphonique. En pratique, c'est devenu l'obligation d'être joignable... même au petit coin. Puis vint l'avènement de l'immédiateté absolue, l' ère du mail sur smartphone et des "messages push". Et on montre du doigt ceux qui s'éparpillent ? On les étiquette "bipolaires", on leur inflige des tonnes d'entretiens dits "thérapeutiques" et on les bourre de cachetons ? N'avez-vous pas l'impression que les spécialistes créent la demande de soin qui les fait vivre ? Et si au lieu de donner aux gens des moyens artificiels de suivre la musique, on les aidait à réduire un peu ce rythme endiablé pour revenir à ce qui est compatible avec l'esprit humain ? Et si, au lieu d'infantiliser les gens en les diagnostiquant tous névrosés d'un truc, on les rassurait ? Si on leur rappelait que personne n'est parfait, que la douleur fait partie de la vie et qu'après le creux de la vague, les choses finissent par s'arranger, ne les rendrait-on pas enfin adultes et plus forts ? Nos anciens ne connaissaient pas les cellules psychologiques, ils ne consultaient pas un couinothérapeute pour un oui pour un non et pourtant, lorsque je parle à un papi ou une mamie, j'ai l'impression qu'ils s'en sont plutôt bien sortis. De deux choses l'une : - soit des gens comme eux, on n'en fait plus et dans ce cas, dégénérés que nous sommes, nous ne pouvons rien contre le délitement sociétal que nous vivons ; - soit nous pourrions être forts et fiers comme nos grands-parents mais pour nous rendre manipulables, on s'emploie à nous faire croire le contraire, parce qu'un bon consommateur est avant tout un consommateur frustré... Image issue du site Espace renaissance

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