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Ce que pense la presse de ‘Désengagement’

Publié le 16 avril 2008 par Yguerda

PRESSE. Critiques mitigées pour le dernier Gitaï.

Petit tour d’horizon…

Libération : “Les failles de Gitaï”, par Delphine Matthieussent

“Le message de Gitaï n’est pas toujours très clair : est-il à chercher dans la harangue des paysans arabes qui, de l’autre côté des barbelés de Goush Katif, le bloc de colonies israéliennes de la bande de Gaza, houspillent les colons et leur disent qu’il est temps de partir, de reprendre leur exil, que cette terre n’est pas la leur ? Ou dans les mots du cinéaste lui-même, qui s’est donné le rôle de l’accompagnateur d’Ana sur la route de Gaza, semée de check points, qui demande aux soldats de faire preuve d’humanité et de les laisser passer ? Ou encore cherche-t-il à tourner en ridicule les colons, présentés comme de joyeux illuminés dansant dans les dunes jusqu’à la veille de leur évacuation ?”

Le Monde : “Dans le chaos de l’évacuation”, par Isabelle Regnier

“Un film bancal au début mais puissant à la fin. (…) Menant de main de maître des plans-séquences complexes et débordants d’énergie, qui sont devenus sa signature, jouant magistralement des ellipses, Gitai construit le film comme un parcours depuis la France jusqu’en Israël - un retour aux origines. (…) Désengagement n’est pas un hommage aux colons dont Amos Gitai n’a jamais approuvé l’engagement. Le cinéaste s’est simplement placé du côté de ces gens dont la démarche, après avoir été encouragée pendant des années au nom d’un Etat religieux, a du jour au lendemain été décrétée hors la loi - alors même que continuait d’être légitimée l’extension des colonies en Cisjordanie. Mis en scène avec virtuosité, le chaos qui en résulte se donne à voir comme le miroir d’une société israélienne devenue schizophrène à force de piétiner ses propres valeurs. Une société qui, selon Amos Gitai, engendre la destruction, sépare les parents des enfants, n’a plus de dessein collectif à proposer aux individus. Les Palestiniens sont tenus à la lisière du film, n’apparaissant que dans une séquence, mais la violence déployée à l’encontre des colons renvoie à celle qu’ils subissent quotidiennement.”

Télérama : Désengagement, par Aurélien Ferenczi

“Il y a toujours eu dans le cinéma d’Amos Gitaï de purs moments de grâce : on se souvient de la première scène de Free Zone, littéralement centrée sur le visage bouleversant de Natalie Portman ; celle de Désengagement est de la même eau. (…) Au sortir de ce prologue éclair, le film prend pourtant un drôle de chemin de traverse : dans une grande bâtisse avignonnaise, le jeune homme retrouve sa demi-soeur, qui pleure la mort de leur père. C’est Juliette Binoche qui joue cette (grande) orpheline excentrique. (…) Pas sûr pourtant que la greffe prenne. Rien ne permet de saisir le personnage fantasque et agaçant que compose l’actrice, ni les affèteries (Barbara Hendricks chantant pour le défunt) de son entourage. Et quand le scénario propulse une Binoche échevelée dans la bande de Gaza, à la recherche de sa fille jadis abandonnée, c’est plutôt sur son demi-frère, parti avec elle, que l’intérêt se porte, et grâce à lui que le film trouve sa raison d’être. (…) Amos Gitaï a toujours été un témoin particulièrement clairvoyant de l’histoire de son pays : Désengagement est de ces films dont on sort en pensant avoir mieux compris, car mieux ressenti, un petit bout d’histoire récente, que le trop-plein médiatique avait rendu illisible. Il est bon que le cinéma serve aussi à ça.”

Rue89 : “Amos Gitaï en mode veilleur”, par Sophie Grassin

“Gitaï retrouve sa veine, son regard critique, son statut de “veilleur” d’un pays en proie à des convulsions sismographiques (…). Il jette sa caméra au cœur de la mêlée des Israéliens et des Palestiniens, donne un poids documentaire à l’image que l’on a rarement vu. Il s’arrime à une Juliette Binoche déphasée, bousculée et géniale, contrainte à l’improvisation. Tout, dans le volet israélien de “Désengagement”, passe par le cœur et l’humain.”

…Et si mon avis vous intéresse : “‘Désengagement’ : l’engagement d’Amos Gitaï”


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