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Nos aventures en Bourgogne

Publié le 10 mai 2013 par Julieblog

Voici le récit de la croisière de Gérard, Claire, Annick et Bernadette. Ils ont pris leurs vacances à bord du Caprice sur les Canaux de Bourgogne. Merci à vous 4 pour partager vos aventures avec nous !

Samedi 6 Avril

De Gray à Mantoche

Nos aventures en Bourgogne
Après un petit casse-croûte à bord de la route, Bernadette et moi arrivons à Grey vers 14h, comme prévu. Quelques difficultés pour trouver « le boat ». Dans le bureau, nous sommes vite rejointes par Gérard et Annick.

Les paperasseries terminées, il faut charger les bagages à bord. Et des bagages, il y en a pas mal, surtout pour la nourriture. Il y a de quoi tenir un siège !

Quand nous avons terminé, un responsable monte à bord avec nous pour tout nous expliquer. Au début, ça va, on écoute : l’électricité, le gaz, l’eau… pas de problème. Où ça commence à se corser, c’est pour le pilotage du bateau. Gérard écoute très attentivement. Nous, on largue un peu, on lui fait confiance. On recommence à écouter pour le passage des écluses : une personne à l’avant, une personne à l’arrière… Oh ! Est-ce qu’on va y arriver ?

Puis, on quitte le ponton, accompagnés par le responsable. Quelques manouvres : marche avant, marche arrière, accostage… Puis c’est le vrai départ vers l’écluse. Annick se dévoue pour aller à l’avant, Bernadette se retrouve avec la corde dans les mains à l’arrière, Gérard est au milieu, à la barre, et moi !! Je regarde. Tout se passe bien. Le responsable nous abandonne et nous voilà partis pour de bon !

Nos aventures en Bourgogne
La Saône est très large. Suivant les conseils, on navigue au milieu. Les rives sont très sauvages, et, par endroits, des cabanons sont installées, avec tables, barbecues et petits pontons pour les barques. A d’autres endroits, ce sont de belles maisons avec des jardins en pente, bien aménagés et qui doivent être superbes lorsqu’ils sont en fleurs.

Nous voilà déjà arrivés à Mantoche. C’est notre lieu d’amarrage pour ce soir. Des marches tout en longueur descendent vers l’eau et certaines comportent des anneaux pour s’amarrer. On passe devant une première fois, puis on y revient. L’accostage est un peu délicat. Annick saute sur le quai. Bernadette, qui l’a vu disparaître, la croît tombée à l’eau !

Le bateau est amarré au pied d’un petit château. On part faire un petit tour dans le bourg pour se dégourdir les jambes. On contourne ce château, ainsi que l’église attenante. Les rues sont désertes, ça semble mort. Il y a tout de même une petite épicerie et on aperçoit quelques jeunes.

Le tour est vite fait. On se retrouve dans « le boat ». Un peu de chauffage ne fait pas de mal. Un petit apéritif nous réchauffe encore plus. Les pizzas sont à point (et même plus !!).

Vers 10h30, on va tous se pelotonner dans les couvertures et les polaires.

Dimanche 7 Avril

De Mantoche à Auxonne

Nos aventures en Bourgogne
La nuit a été plutôt fraîche ! On quitte Mantoche vers 9h. Peu après le départ, on entre dans une dérivation, un bout de canal bien rectiligne qui coupe un grand méandre. Au bout de cette dérivation : une écluse. Notre première écluse seuls. L’aventure commence !

Annick tourne bien la perche qui pend au milieu de la rivière et par laquelle on signale notre arrivée. On entre dans l’écluse et là, on a un peu de mal pour atteindre les bollards. Gérard fait le grand écart entre le bateau et l’échelle pour aller attacher les cordes en haut. Enfin, on s’en sort. Il faut qu’on mette au point une stratégie.

On retrouve la Saône, large, sauvage. Encore quelques cabanons, de plus en plus luxueux, et chacun avec son petit ponton.

Vers 11h30 on arrive à Pontailler. Le même petit quai avec ses marches et ses anneaux. L’accostage est encore un peu laborieux. Annick saute bien à l’avant, mais Bernadette et moi, nous nous faisons des politesses à l’arrière et, après, c’est trop tard. L’arrière du bateau s’écarte et il se retrouve petit à petit dans l’autre sens pendant qu’Annick s’arc-boute sur la corde !

Enfin, après ces péripéties, il faut se dépêcher si on veut trouver des magasins ouverts. C’est la sortie de la messe. Des gens se congratulent devant la porche de l’église, qui est très imposant.

Pas de boucherie, dommage, mais une boulangerie (avec une belle boulangère). On y prend, en plus du pain, un gâteau « poisson d’Avril ». Il ressemble à la galette des rois, mais avec une forme de poisson. Dans la supérette un peu plus loin, on se laisse tenter par de la choucroute. Ça nous réchauffera.

Nos aventures en Bourgogne
Retour au bateau pour un repas tranquille. Le soleil se montre timidement.

On repart en regardant le paysage et les oiseaux. Il fait moins froid. Vers 16h30, on arrive à une deuxième écluse. Cette fois, l’organisation est meilleure. Je monte toute de suite à l’échelle. Tout se passe bien.

Nous voilà en vue d’Auxonne. On passe d’abord devant l’entrée d’un port plein de péniches, puis devant des pontons au pied de H.L.M. On continue plus loin, de l’autre côté du pont. Là, le même petit quai à escaliers, mais pas d’anneaux. Annick saute pour aller amarrer tout en haut des marches mais elle accroche, avec la corde, l’ancre qui tombe à l’eau, Bernadette et moi n’osons pas sauter (trop haut !). Le bateau fait demi-tour encore une fois, et Annick s’arc-boute !

Après ces émotions, on part se balader en ville. C’est une ville entourée de fortifications de style Vauban, avec un fort militaire à une extrémité. L’église N.D. de la Nativité est très intéressante : porche sculpté, gargouilles… Quelques vielles maisons, une très grande halle, où les marchés ont toujours lieu. Notre promenade nous ramène vers le fort et nous longeons à nouveau les murailles pour retrouver le bateau. La « salle à manger » est au soleil et il y fait bon.

Après l’apéro, une soupe et une omelette pour se sustenter, et une partie de « skip-bo » pour finir la soirée.

Lundi 8 Avril

D’Auxonne à St-Jean-de-Losne

Départ d’Auxonne vers 9h. Le ciel est bas. On prend tout de suite un canal de dérivation, bien droit. Et, évidemment, au bout, une écluse. On croyait avoir mis au point notre technique, et bien ! non ! c’est raté. On n’a pas accosté au pied de l’échelle, donc je n’ai pas pu monter. Annick a une fois s’en est bien sortie, elle a réussi à entourer le bollard avec la corde à l’aide de la gaffe, mais Bernadette et moi, n’avons pas réussi à lancer la corde, avec nos épaules pleines d’arthrose ! C’est Gérard qui a réussi à grimper depuis le bateau pour amarrer. Il a fallu qu’il aille aussi pousser la barre bleue pour lancer les opérations, car nous étions trop loin, et qu’il revienne sur le bateau. Ce n’était pas très au point !
Vers 11h, nous sommes en vue de St-Jean-de-Losne. Beaucoup de péniches. C’est un carrefour très important entre la Saône et le Canal de Bourgogne, et le plus important port fluvial de France.

On entre dans la « gare d’eau ». On se faufile entre les péniches et les gros bateaux de plaisance. Tout au fond, « le boat » a plusieurs pontons. On peut s’y amarrer gratuitement et il y a des places libres. La marche arrière et un peu délicate.

Nos aventures en Bourgogne
Il est 11h passées et il ne faut pas traîner pour aller faire des courses en ville. On passe devant la caserne des pompiers qui sont en train de faire des démonstrations pour des enfants de Maternelle. La supérette Casino est fermée ce matin pour inventaire. C’est bien notre veine, car nous sommes lundi et il y a rien d’ouvert. Heureusement, il nous reste du jambon et des pâtes.

En passant devant un petit musée de la Batellerie, qui est fermé, Bernadette appelle le numéro de téléphone indiqué pour prendre rendez-vous. Pas de problème, on y a sera à 14h30. Il pleuvote. Après un petit tour en ville, retour au bateau pour déjeuner.

A 14h30, on est au musée. C’est ouvert, on entre. Personne en bas. On monte à l’étage. Personne non plus. Enfin, une dame arrive pour nous faire visiter. Des personnes avaient dû oublier de refermer en partant ce matin.

La visite est très intéressante, ainsi que notre guide qui est issue de la Batellerie. On peut y avoir différents modes de halage, des maquettes de péniches, un énorme scaphandrier, et on a droit à beaucoup d’explications.

Après le musée, l’église St-Jean-Baptiste, très imposante, puis un grand tout à pied autour du bassin de la « gare d’eau ». On peut y admirer des péniches transformées en bateaux de plaisance, certaines à vendre, ainsi que beaucoup d’autres très beaux bateaux. Pour finir, on traverse le chantier naval, au milieu des bateaux en réparation, en plus ou moins bon état…

Retour ensuite au bateau alors que la pluie se met à tomber. Il était temps.

Soirée cool, bien au sec et au chaud car on a pu se brancher et on se chauffe sans problème. Au menu, chili con carne à ma façon.

Mardi 9 Avril

De St-Jean-de-Losne à Verdun-sur-le-Doubs

On quitte St-Jean-de-Losne après avoir fait le plein d’eau. La pluie nous prend dès le départ. Gérard s’installe pour piloter à l’intérieur. Il y a de la buée sur les vitres et Annick les essuie avec une serpillière au bout d’un balai !

Nos aventures en Bourgogne
On suit avec le paysage derrière les essuie-glaces. On arrive rapidement au canal de dérivation de Seurre. Il est assez long et se termine par une écluse à « grand gabarit » (135m de long). Elle est automatisée, pas de perche à tourner, ni de barre à pousser, mais elle est surveillée et on doit mettre nos gilets de sauvetage. Gérard se fait remonter les bretelles car il n’a pas mis le sien. On est assez haut pour que je puisse sauter sur le bord, mais les bollards sont très éloignés l’un de l’autre et on se demande si on aura assez de longueur de corde pour assurer la descente. C’est juste mais ça passe.

Aussitôt après l’écluse, arrivée à Seurre. Des bateaux pontons. Comme il pleut toujours, Gérard pilote de l’intérieur et ne voit rien pour reculer. On s’enfile dont par l’avant et on s’amarre sans problème.

Il est 11h environ. On a le temps de faire un tour en ville. A peine débarqués, quelqu’un de la Capitainerie vient nous voir. On doit payer 5 Euros.

Visite de la ville. La première rue est bien calme, déserte même. Là aussi, beaucoup de commerces fermés, à vendre. Quelques belles maisons. Un coup d’œil à la maison ayant appartenu à la famille de Bossouet : très bel hôtel particulier où se trouve l’Office de Tourisme.

On prend une rue un peu plus animée pour rejoindre l’hôpital, où une salle très ancienne est intéressante à visiter, mais c’est fermé. Au retour, on passe près de l’église qui est fermée également. Le soleil se montre enfin, ça va mieux.

On a trouvé une charcuterie et une boulangerie et on peut retourner au beaucoup pour déjeuner et goûter le délicieux jambon persillé, spécialité du coin.

Nos aventures en Bourgogne
Il faut reprendre « la Saône » pour arriver à Verdun-sur-le-Doubs. Gérard profite du soleil pour se réinstaller en haut. La Saône fait bien des méandres. Le vent est assez fort, mais moins froid. On voit le ciel très noir devant nous et il pleut à l’horizon. On n’y coupe pas. La pluie arrive. Je propose à Gérard de rester quelques minutes en haut, le temps qu’il descende s’installer pour piloter à l’intérieur. On vient juste de passer sous un pont. Le levier de vitesse est au point mort, mais le bateau se dirige dangereusement ver un gros poteau sui se trouve à l’avant d’un pile du pont. J’ai juste le temps de repasser une vitesse pour pouvoir l’éviter. Ouf !

Après l’averse, le soleil revient. Réinstallation en haut. On voit mieux le paysage, et surtout ces prairies bien vertes sur lesquelles se détachent, bien blancs, des dizaines de cygnes, certains au bord de l’eau et quelques-uns, rares, qui nagent. Que font-ils là ?

Encore une écluse à « grand gabarit ». Il y a déjà une péniche à l’intérieur. Est-ce qu’elle nous attend ? Et, si les portes se ferment au moment où on passe ? On y va ? On n’y va pas ? On y va.

Les bollards sont hauts. Un homme de la péniche vient nous aider. Il nous accroche les cordes, les deux au même bollard. C’est sympa, et du fait que l’avant et l’arrière soient accrochés au même bollard, ça tire moins sur les cordes.

Encore quelques méandres et on et presque arrivés à Verdun-sur-le-Doubs. Un orage se prépare, un ou deux coups de tonnerre et des gouttes commencent à tomber. Gérard redescend piloter à l’intérieur pendant que je reste en haut. Cette fois, ça se passe bien.

Nos aventures en Bourgogne
Il y a déjà pas mal de bateaux aux pontons. Gérard aperçoit une petite place et s’y dirige en marche avant. Je pars m’installer à l’avant pour l’amarrage. A ce moment-là, la pluie augmente et se transforme en un orage de grêle, avec des très gros grêlons. Une dame arrive en courant sur le ponton, bien emmitouflée, pour m’aider à amarrer. Elle vient de la Capitainerie et nous invite à passer la voir pour régler notre « séjour ». Pendant tout ce temps-là, que faisaient les copines, bien à l’abri à l’intérieur ? Elles disaient : Oh : la pauvre, en rigolant !

On passe donc à la Capitainerie une fois bien amarrés et installés, et, pour ma part, changée car j’étais trempée. Nous n’avons pas du tout reconnu, dans les traites de cette dame à lunettes et cheveux blancs, celle qui m’avait aidée à amarrer.

A côté de la Capitainerie se trouve l’Office de Tourisme. On en ressort avec des documents et un plan de la ville, ainsi que des adresses de restaurants pour ce soir.

On commence la visite en suivant un parcours balisé par un poisson peint au sol, et qui nous conduit dans les rues de la vielle ville, coincée à la pointe d’une île. Quelques belles vielles maisons et beaucoup de tourelles. Le restaurant qui nous intéressait est fermé. La pluie reprend, par moments.

De retour vers le port, nous réservons pour 19h30, une table au restaurant qui se trouve en face : hôtel restaurant des Trois Maures. Un petit tour ensuite dans la rue commerçante pour faire un peu de lèche-vitrine. Au retour, Bernadette et moi entrons dans l’église pour y jeter un coup d’œil.

Nos aventures en Bourgogne
Retour vers le bateau. En passant devant une petite péniche amarrée pas loin de nous, j’aperçois, par la fenêtre, Gérard et Annick qui se trouvent à l’intérieur. Ils sont en train de visiter, accompagnés de l’occupant des lieux. C’est un Suisse Allemand qui l’a louée pour trois ans et qui descend, seul, jusqu’à Sète. Ils ressortent enchantés de leur visite.

Un peu d’acrobatie pour remonter à bord, où on se repose pendant deux heures avant de repartir au restaurant.

Bernadette s’est mise sur son 31, Gérard « presque », Annick et moi, nous sommes senties obligées de faire quelques efforts. Le restaurant est assez chic. Nous y retrouvons notre voisin, le Suisse. Le menu à 29 Euros nous convient : escargots (sauf Gérard), et surtout, la spécialité de Verdun-sur-le-Doubs, la « Pochouse » (la bouillabaisse du coin !). Lorsque la serveuse nous apporte le plat, elle nous désigne tous les poissons qui le composent : sandre, anguille, brochet et carpe, dans une sauce au vin blanc délicieuse, accompagnés de petites tartines aillées et grillées. Comme dessert, des tranches de poires au caramel/beurre salé et une sorte de dentelle caramélisée, délicieux également. Le tout arrosé d’un très bon Saint-Véran.

Le retour a été très gai, surtout au moment de regrimper sur le bateau.

Une petite tisane pour digérer, et au lit !

Mercredi 10 Avril

De Verdun-sur-le-Doubs à St-Jean-de-Losne

Nos aventures en Bourgogne
Départ de Verdun-sur-le-Doubs vers 9h, comme d’habitude. Gérard a même eu le temps d’aller acheter le journal. Il ne pleut pas !

Il faut remonter la Saône maintenant.

Peu après le départ, je me précipite à l’arrière pour faire une photo de la ville. Je ne lève pas assez le pied et je m’affale. Merci Bernadette pour les granules d’arnica !

On est tous un peu inquiets pour repasser les écluses de l’aval vers l’amont, parce qu’on va arriver en bas et qu’elles sont très profondes. On a vu des niches dans les murs avec des bollards à différents hauteurs. Il faut changer de place les cordes au fur et à mesure que le bateau monte, on ne l’a encore jamais fait.

Peu avant l’écluse, un bateau nous double, il est en train de s’installer quand on arrive. Annick et moi nous mettons en position, quand, tout-à-coup, en me retournant, je vois Bernadette tirer sur la corde dont je tenais l’extrémité et qui était accrochée au premier bollard en entrant. J’ai cru qu’elle nous avait amarrés là, on a tous crié ! En fait, c’est la corde qui a dû s’accrocher en passant, alors, elle la retirait.

Après cet incident, tout c’est bien passé. Du pont supérieur, Gérard nous a accroché les cordes au plus haut avec la gaffe.

Nos aventures en Bourgogne
La « route » continue. On retrouve nos champs de cygnes puis on repasse devant Seurre sans s’arrêter. Déjà se profile la deuxième grande écluse. Les portes sont fermées. Il nous faut attendre que le bateau qui nous précède sorte et que l’eau redescende. On fait des ronds dans l’eau en attendant. On frôle une grosse péniche à l’arrêt qui était déjà là hier.

La porte s’ouvre. Nous entrons. Nous sommes seuls. Gérard nous dirige à droite. Je veux accrocher la corde au bollard qui se trouve un peu plus haut. Je n’y arrive pas. Quelques manouvres pour refaire un essai. Cette fois, je prends la gaffe mais elle se coince dans la niche, entre le mur et le bateau et elle se tord. La corde n’est toujours pas accrochée.

Finalement, Gérard dirige le bateau à gauche. On change vite de côté. J’accroche ma corde au bollard le plus bas, ce que j’aurais dû faire dès le début ! Les portes sont déjà refermées. Annick s’accroche aussi, il était temps. La montée se passe sans incident. On accroche bien aux différents bollards au fur et à mesure de la montée.

Nos aventures en Bourgogne
Nous naviguons maintenant sur la dérivation canalisée sans difficulté. Nous y croisons une énorme péniche, le Bounty. Saint-Jean-de-Losne se pointe à l’horizon. La vue d’ensemble est jolie en arrivant de ce côté-là. Il est plus de 13h. En vieux habitués, nous nous dirigeons tout de suite au fond du port, aux pontons « le boat ». La manouvre est délicate pour se garer en marche arrière. C’est plus facile entre deux autres bateaux.

La table est mise, le repas est prêt. Il n’y a plus qu’à attaquer.

Après le repas, comme il fait à peu près beau, on décide de faire une balade à vélo. Le plus délicat est de les descendre, car ils sont attachés à l’avant. Tout se passe bien.

En quelques coups de pédale, on se trouve au bord du Canal de Bourgogne et on prend le chemin de halage. Un arrêt à la première écluse. Jolie maison d’éclusier. Pas de bateau en vue pour voir comment ils se débrouillent ! On continue jusqu’au village de Brazey-en-Plaine où on fait un petit tour pour visiter. Retour sur le chemin de halage qu’on reprend en direction de Saint-Jean-de-Losne. Traversée du chantier naval. Un tour dans une boutique d’accastillages et, surtout, de vêtements marins. Gérard y achète une casquette (de capitaine !), et moi une marinière.

Retour au bateau. On fait une dizaine de kilomètres.

Un peu de bulle. Bernadette part avec son attirail de peinture pour chercher un endroit qui l’inspire. Gérard repart avec son vélo.

Ce soir, champagne et foie gras, plus andouillettes achetées à Auxonne ? Grand luxe ! Je quitte tout le monde demain midi.

Jeudi 11 Avril

De Saint-Jean-de-Losne à Auxonne

Gérard est parti chercher le journal et du pain. On ne le voit pas revenir. On commence à s’inquiéter. A son retour, il nous explique qu’il a visité un superbe bateau et il rapporte une documentation.

On part un peu plus tard aujourd’hui car on doit me déposer à Auxonne ce midi et ce n’est pas très loin.

A l’écluse, Annick décide de monter à l’échelle. Puisque je ne serai plus là, il faut qu’elle s’entraîne. Le premier coup est raté, mais au deuxième, ça passe. Elle accroche les deux cordes au même bollard et tout se passe bien.

A Auxonne, on retrouve notre emplacement de dimanche soir. Amarrage sans problème.

Je fais mes adieux à Gérard, Annick et Bernadette qui partent faire des courses.

D’Auxonne à Pontailler (C’est Bernadette qui prend la suite)

Nos aventures en Bourgogne

Notre Claire nous a quittés. Elle va nous manquer (surtout pour les écluses !).

En route pour le ravitaillement. Ah ! Aujourd’hui, Auxonne a retrouvé la vie, les boutiques sont rouvertes et la boucherie nos attend. Le boucher nous sert aimablement un poulet rôti, et, grand luxe ! des faux filets de Charolais.

Ensuite, la boulangerie, tentatrice, ouvre ses portes et les deux pains « tradition » sous le bras, nous reprenons le chemin du bateau.

Las ! la pluie se remet à tomber, heureusement que les Côtes du Rhône nous réchauffe le cœur.

Nous attentons que la pluie s’arrête. Quelle illusion !! L’écluse doit être passée assez tôt, aussi Gérard s’installe à l’intérieur du Caprice et, au milieu des gouttes, une serpillière au bout du balai pour essuyer la buée sur les vitres, nous repartons.

Voilà le moment tant attendu, surtout par Annick, qui a hâte de monter à l’échelle. Mais il pleut, il pleut à grosses gouttes et il faut plusieurs reprises pour se mettre près de l’échelle. On essaie à gauche, on repart à droite, on veut avancer, on recule, la perche tendu essaie vainement d’accrocher la corde sur la petite bitte qui est haute, haute. Evidemment, de ce sens, l’eau est très basse et doit monter. Il y a une petite lueur d’espoir. Caprice est tout de travers car l’avant est accroché à droite et l’arrière est accroché à gauche ! Le nez collé à l’échelle, Annick en profite et escalade, corde en avant, pour accéder au point d’attache, tant reluqué. Faut-il attacher à gauche, à droite. Gérard, en bon capitaine, et très maître de lui, donne ses ordres. Il nous faut aussi tirer un signal pour que l’eau, enfin, monte dans l’écluse. Le bateau a repris tous ses esprits mais il est reparti loin de l’échelle. On lance la deuxième corde pour tirer. Quelle histoire ! Je ne sais plus où j’en suis !!

Un bateau attend dans l’autre sens, il lui faut de la patience et je voudrais bien voir comment ils vont s’y prendre. Ils y sont peut-être encore !!

Nous voguons à nouveau sous la pluie, bien contents d’être sortis de là. Encore deux écluses demain. Finalement, on va y prendre goût.

Annick reprend ses jeux et je rêve.

Arrêt à Pontailler-sur-Saône. Nous quittons la Saône pour la petite déviation « la Vieille Saône » pour venir nous mettre devant la capitainerie. Et là ? Attention, Gérard nous a scotchées sur place. Il a fait une marche arrière pour se faufiler entre deux bateaux amarrés sans « accroc », sans beaucoup d’espace libre de tous côtés. Trempés déjà comme des soupes depuis l’écluse, nous sommes allés « encore » au ravitaillement car comme dit Gérard : après une journée comme celle-là, il faut se requinquer. Et, allez… les frites, allez… le chocolat et allez… les mille-feuilles et Paris-Brest chez notre boulangère retrouvée.

Ici, on peut se brancher à l’électricité et recharger les batteries. On va en profiter pour la toilette.

Vendredi 12 Avril

De Pontailler-sur-Saône à Gray

Un beau soleil, du bleu dans le ciel, la fraîcheur de l’air. C’est ce qui nous attend ce matin.

Nos aventures en Bourgogne

8h30, on met Caprice en marche, les cordes sont détachées, un dernier regard sur petit clocher, les berges où paissent les moutons et on reprend les cours d’eau de la Grande Aventure. La Saône est de plus en plus large, le courant nous emporte et l’eau charrie des troncs aux allures d’animaux préhistoriques. On peut reconnaître le crocodile, l’hippopotame et j’en passe…

Ah ! L’écluse, elle nous arrive dessus. Annick actionne la corde et le cirque recommence. Finalement le bateau ne veut jamais aller du bon côté. Aujourd’hui, c’est la gauche qu’il ne veut pas, mais après beaucoup de simagrées, il décide enfin à se laisser attacher et on peut tirer sur l’alarme qui permet de remplir le bassin. Une sonnerie retentir on attend l’ouverture de la deuxième porte.

Le paysage reprend, tranquille, mais « le boat » nous appelle au téléphone. Ils veulent connaître l’endroit où nous nous trouvons car les « portes de garde » vont se fermer en amont de Gray. L’eau monte et le courant s’amplifie suite aux orages violents. Nous avons donc la cause de toutes ses branches que charrie le courant.

Un « pouet-pouet » de Gérard. On monte à l’échelle en quatrième vitesse. Un chevreuil traverse la rivière à la nage. Le paysage est vraiment sauvage.

L’écluse avant Mantoche ne fut pas simple. Le courant, de plus en plus fort, détournait Caprice de sa trajectoire si bien que l’on a débarqué Annick au sens opposé et qu’elle a dû traverser l’écluse sur les petites passerelles. Encore une. Mais, à Mantoche, pour accoster, ce fut une autre affaire. Un courant si violent que le bateau n’obéissait plus. Les troncs d’arbres aussi gros que lui nous frôlaient. Annick, courageusement, a accroché la corde à une espèce de poteau carré dont ce n’était certainement pas l’usage, la deuxième corde par-dessus. Mais tout d’un coup, le bateau a changé de cap vers le sens du courant et Annick a moitié emportée vers la rivière. La corde a cassé… A cause de la montée des eaux, les anneaux d’amarrage ne se voyaient plus.

Nos aventures en Bourgogne

Pour repartir, après le déjeuner, je leur ai cassé les pieds, je ne voulais pas rester seule sur le bateau. Je préférais descendre et faire les 7km qui nous restaient jusqu’à Grey à pied ? Surtout que le courant était encore plus fort. Cela s’est fait naturellement mais Gérard a dû faire vite pour désenrouler la corde qui était autour de l’arbre unique.

Plus qu’une écluse avant l’arrivée de Gray qui s’est fait le plus naturellement du monde. Mais l’entrée dans le petit chenal biscornu était tout de même inquiétante. Des enfants, sur la berg, nous hurlaient dessus : « la flèche bleue ! la flèche bleue ! » et deux agents de la police municipale s’y mettaient aussi, si bien qu’on a cru qu’on s’engageait dans le mauvais endroit. Mais non ! tout simplement, un rallye organisé par les enseignants et la Maif, avec des questions auxquelles les « navigateurs » devaient répondre.

Un gros nuage guère avenant au-dessus des têtes, l’arrivée devant les bureaux du « Boat » fut triomphale. Un coup de klaxon, et c’est vraiment simplement qu’il a retrouvé son bercail au milieu des autres.

Nous visiterons un autre bateau, le « Royal Mystique », le grand luxe, qui va nous faire rêver à de nouvelles aventures.

Article proposé par Bernadette Cazal


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