Je dois bien reconnaître que l’enthousiasme que j’avais concernant la Playstation Vita s’est estompé au fil des mois. Le manque cruel de sorties et la qualité assez limitée de jeux que j’attendais pourtant énormément n’a fait qu’augmenter ma déception. Seuls certains titres m’ont véritablement charmé mais ils ne m’ont pas donnés la sensation d’avoir amortie l’investissement. Pourtant, il aura suffit d’un seul jeu pour me faire changer d’avis : Persona 4 The Golden.
Avant de commencer, Je tiens à dire que même si P4G est un remake d’un jeu sorti sur PS2, je l’ai fait comme un tout nouveau jeu car je n’avais pas joué à l’original. Je n’ai d’ailleurs fait aucun titre de la série Shin Megami Tensei, je n’ai donc pas de point de comparaison. Donc, ne vous étonnez pas si je m’extasie sur des choses qui existaient déjà sur d’autres jeux de la série…
Persona 4 The Golden nous met dans la peau d’un jeune lycéen japonais qui quitte la métropole pour aller vivre chez son oncle dans une ville de province. Cette ville semble paisible, voire même ennuyeuse aux premiers abords. Pourtant, d’étranges meurtres sont commis et semblent être liés à un phénomène nommé Midnight Channel. Le héros et les nouveaux amis qu’il s’est fait au lycée décident de mener l’enquête. Mais rien ne les avait préparés à ce qu’ils allaient trouver…
Un polar mystique
Prenez d’un côté, un monde contemporain japonais dans lequel on incarne un lycéen qui vit sa vie au jour le jour. De l’autre, prenez un univers mystique fait de monstres effrayants dans des donjons malsains. Il est difficile de lier ses deux mondes correctement, et pourtant, c’est l’un des plus gros point fort de P4G. En effet, une grosse partie du jeu pourrait s’apparenter à une simulation de vie à la sauce nippone. Au départ, le joueur devra juste aller en cours et développer les relations avec ses nouveaux amis. Mais à cause des différents meurtres on apprend vite qu’un monde parallèle existe et qu’il faudra venir à bout des différents donjons afin d’empêcher qu’il y ait des nouvelles victimes mais aussi pour résoudre le mystère qui entoure l’affaire. Le scénario très bien ficelé et riche en rebondissements me fait un peu penser à celui du manga Death Note. La seule grosse différence c’est que l’ambiance est plus nuancée dans P4G : Certains passages sont clairement malsains alors que d’autres, plus léger, sont vraiment drôles (pour peu qu’on apprécie l’humour japonais bien entendu). Je ne vais en dire plus pour ne pas gâcher la surprise, mais je vous le dit tout de suite, l’histoire de Persona 4 The Golden est tout bonnement géniale.
Un an pour agir
Tout le mécanisme de jeu de Persona 4 The Golden repose sur une chose essentielle : Le joueur a un an pour boucler l’aventure et pas un jour de plus. La notion de temps est donc extrêmement importante tout au long de l’aventure. Je m’explique : Chaque jour, le joueur peut effectuer un nombre limité d’actions, sachant que le fait d’aller au lycée prend une bonne partie de la journée. Mais en plus de cela, comme on « subit » certaines parties de l’histoire, il faut arriver à compléter un donjon avant une date donnée, sinon, le jeu vous obligera à retourner une semaine en arrière. Néanmoins, on ne peut pas se contenter de ne faire que les donjons, loin de là, puisque la plupart des actions faites dans le monde réel apportent une aide presque vitale durant les combats. Par exemple, les petits boulots permettent de gagner de l’argent et cet argent permet d’acheter des armes et accessoires nécessaires à la progression. Il faut donc organiser méthodiquement son emploie du temps afin de pouvoir avancer dans l’histoire.
Un pour tous !
Mais s’il y a bien une chose qu’il faudra absolument faire afin d’améliorer considérablement les capacités du héros, c’est tisser des liens solides avec les autres personnages du jeu. Pour vous expliquer cela, il faut d’abord que je vous en dise un peu plus sur le système de combat. Une fois dans le monde de la télévision, chacun des personnage pourra invoquer une entité magique nommée Persona pour combattre à ses côté dans des joutes au tour par tour (un peu comme dans Final Fantasy). Chaque capacité, magie ou attaque spéciale est liée au Persona qui définie donc l’affinité des personnages avec les éléments. Le personnage principal peut, quant à lui, invoquer tour à tour plusieurs Persona au combat. Et si le tout premier est récupéré grâce à l’histoire, mes autres se récupère via deux moyens différents : Soit on récupère des cartes à la fin de certains affrontements qui débloquent des Persona, soit on fusionne ceux qu’on possède déjà pour en créer des plus puissants. Et c’est là que les liens sociaux ont beaucoup d’importance.
Il y a un nombre assez important de personnages avec lesquels le héros peut développer des liens. Il y a bien entendu ses amis proches et sa famille, mais il y a aussi quelques camarades de classes ainsi que certains collègues de travail. Chacun de ces personnages sont liés à un type de Persona (Démon, Magicien, Force, etc). Et il faudra donc développer les liens pour pouvoir obtenir des Persona puissants grâce aux fusions. Je vous donne un exemple pour vous aider à comprendre le principe : Si vous avez un lien de niveau 8 avec un personnage lié au Persona de type Magicien et que le résultat de votre fusion est de ce type, alors votre Persona aura un niveau beaucoup plus fort que si vous aviez un lien de niveau 5. Vous comprenez donc pourquoi il est très important de développer les liens sociaux avec les personnages secondaires. De plus, au delà de l’importance que cela peut avoir, le développement de ces amitiés sont de vraies quêtes secondaires possédant des histoires très intéressantes qui allongent considérablement la durée de vie.
Un manga interactif
Jusque là, Persona 4 The Golden possède tout pour plaire. Le scénario est captivant, l’ambiance au top et le gameplay riche et varié. Cependant, ce qui est reproché en général aux adaptations de jeu sortis sur des consoles plus anciennes, c’est la réalisation. Le gros avantage de ce titre, c’est qu’à ce niveau là, on peut le considérer comme un manga interactif. Certes, une grande partie du jeu est en 3D et ce n’est clairement pas ce que se fait de mieux sur la Vita, mais la direction artistique très proche de l’animation japonaise permet de combler ce défaut. De plus, les scènes cinématiques sont de véritables morceaux d’animés, comme c’est le cas dans la série Tales Of. Donc, la sensation de participer à un manga, bien fait qui plus est, est vraiment grisante.
La musique renforce également cette sensation grâce aux thèmes marqués et collant bien aux différentes situations. Lors des scènes tendues, on a droit à des musiques presque malsaines alors des thèmes plus légers et plus entrainants accompagnent les scènes de vie quotidiennes. Mais le meilleur thème reste celui des combats, qui motive vraiment à botter les fesses des différents monstres. Ce thème (chanté) a d’ailleurs rapidement atterri dans mon lecteur MP3 et il me met la patate quand je fais mon footing. Je sais, c’est bête, mais c’est pour prouver la qualité de la bande originale du jeu.
De longues heures de plaisir
Comme tout RPG japonais qui se respecte, Persona 4 The Golden promet plusieurs dizaines d’heures de jeu pour boucler la trame secondaire. De plus pas mal de quêtes secondaire augmenteront sensiblement ce temps de jeu. Par exemple, vous avez la possibilité de refaire une nouvelle fois tout les donjons afin d’affronter de nouveaux boss et débloquer des objets uniques. Enfin, un système de New Game + a été mis en place afin de recommencer le jeu une fois fini en gardant de nombreux objets et statistiques.