Magazine Journal intime

" Moi, vouloir être chat... "

Par Kasey

Y a des mots qui font plaisir.

Qui vous redonne le sourire.

Parce que ce sont des gens qui vous connaissent depuis plus de 13 ans qui vous les disent. Même après des années de séparation. Qui font écho à ce que vous pensez de vous. Que vous pourrez toujours vous en sortir.

" J'ai jamais douté que tu retomberais sur tes pattes, comme un chat. "Amitié de 13 ans.

" Ton copain a toujours eu une vision éronnée de toi. T'as jamais eu besoin de personne pour t'en sortir. Et, on ne sort pas avec quelqu'un parce qu'il nous inspire de la pitié. Si on part sur de mauvaises bases, on condamne déjà la relation. T'as rien à te reprocher. T'as fait tout ce que tu pouvais... Mais une personne qui te juge, si t'en es qu'elle est entêtée, elle aura toujours cette image de toi. "

Amitié de 10 ans.

Hier soir, un petit être tout chaud, a ouvert la porte de ma chambre pour se blottir contre moi, en pleine nuit. C'était tout mignon. Même si le lendemain, je me réveille avec de sacrés courbatures et encore plus fatiguée que de coutume.

Quand Bones l'a recontré, il était infernal.

Il était dans sa période du " non ". Et même à la crèche, elles n'en pouvaient plus de son comportement aggressif.

Une patiente récemment me disait : " les enfants, aujourd'hui, ils sont finis dès 4 ans. Un enfant immonde à 4 ans, restera immonde plus tard. Quand j'ai quitté l'enseignement, j'ai pu voir la différence... "

Qu'en pensez vous ?

Un enfant est il fichu dès un si jeune âge ?

Ou s'il a un mauvais comportement, une éducation, un entourage approprié pourra le faire évoluer ?

Crap a une odeur particulière. Un mélange d'odeur de bébé, de son odeur à lui, du shampoing et des couches. Plus petit, il sentait surtout le lait et l'odeur du lait de toilettes. Maintenant, la lavande ou l'huile d'amande douce.

L'odeur de Bones, elle, du coup s'estompe...

Chaque jour sans se parler, je trace une croix... Et chaque fois, que je veux lui parler... Je relis son dernier message. Cela me vaccine bien. Les trois derniers SMS. Personne ne m'avait jamais parlée comme cela. Et personne en a le droit.

Mais quand les choses sont demandées polimment, j'obéis bien. lol

" Si tu me respectais, tu ne me parlerais pas. "

" Si ce gars fonctionne comme moi, il t'a déjà remplacé, avant de te quitter. Il avait déjà trouvé un substitut d'une fille pouvant lui offrir la même chose que toi. Et cette fille là, il la quittera aussi, quand il trouvera une autre pour la remplacer. "

...

Je cherchais des photos sur mon disque dur pour poursuivre le mur de ma chambre. Comme j'expliquais à une patiente, c'est une façon de s'évader... Toutes les plus belles photos que j'ai prises ces dernières années, je les développe, et je les appose sur le mur de ma chambre en dégradé de couleurs.

Là, je cherchais celles prises à Montpelliers.

Et je suis tombée sur une vidéo.

Dont j'ignorais l'existence.

C'est un ex qui l'a prise avec mon appareil photo.

Il était marginal.

Sur la vidéo, je me dis que j'ai changé. Toutefois, j'ai aimé retrouvé mes expressions de visage, mes sourires, mes gestes spontannés, mon caractère...

Toutes ces choses qui font que je suis moi.

C'est vers les derniers temps de notre relation, que je commencais à redevenir moi même, avec Bones. Et peut être encore davantage, le dernier jour qu'on s'est vu. J'étais heureuse de retrouver cette fille là en moi. Celle qui sait qu'elle a de la valeur. Qui refuse qu'on la compare aux autres. Qui refuse qu'on ne la respecte pas. Qui refuse qu'on lui fasse du mal sciemment. Et qui a un " sale caractère ".

Ma soeur m'a dit une fois, alors que Bones allait venir que cela lui faisait plaisir de me voir comme cela. Parce qu'elle m'avait jamais vu être dans cet état là. Heureuse. Avec un vrai sourire. Que " tu n'es pas comme avec le père de ton fils. t'es différente. "

Une fois, Bones m'a demandée pourquoi je l'aimais.

Parce que égoistement, il était le seul qui parvenait à me faire sourire pour de vrai, même quand je n'en avais aucune envie.

Et probablement, parce que je n'avais pas de rôle à jouer.

Comme j'ai une attitude légèrement hautaine, et distante, les hommes qui sont attirés par mon physique ou ma façon de les capter dans une conversation, pensent que je suis forte. En tout cas, assez forte pour les porter. Pour endosser leurs problèmes.

Sauf que je me lasse vite.

Peut être que c'est ce que Bones a ressenti aussi de son côté.

Dans le sens, que si je me suis autant attachée à lui, c'est aussi parce que lui m'a jamais demandée de le porter, de le soutenir... ou d'être forte.

Et quelque part, il est arrivé à un moment de ma vie, où tout me tombait dessus... et où cela devenait dur de sourire sans cesse, et faire croire que tout allait bien.

On en parlait avec une autre maman : quand mon coordinateur de promotion me demandait " ca va ? " je me voyais mal dire " non, ca va pas " et dire tout ce pourquoi cela n'allait pas.

Avec Bones, que ce soit les premiers mois de notre relation où je lui parlais, ou les derniers mois, où il ne savait presque plus rien de ma vie, il était le seul à pouvoir me faire sourire. A pouvoir me laisser lacher du mou en sa présence. Pas totalement, car comme je lui avais dit un jour avec lui, c'est une prise de risque permanente. On sait jamais comment il réagira à un comportement ou une remarque. Et dans ces cas là, il faut savoir ce qu'on est prêt à supporter en retour.

Par contre, je ne comprends pas pourquoi, avec le recul, pourquoi il a supporté tout cela lui ?

Mon fils a encore pris mon téléphone pour dire " Papa " en me le tendant. L'air de me dire " il vient quand ? ".

Et j'ai toujours la même réaction : " Pour toi, c'est qui Papa ? " " Tu veux appeler qui Loulou ? "

Parce que c'était leur jeu à eux de s'appeler " Papa " " Fils ".

Pour moi, Bones a toujours été Bones.

Même s'il se comportait comme un père avec lui.

Ce qui est drôle finalement... ou presque.

C'est que la seule personne a laquelle il était attaché c'était mon fils.

Et que la seule fierté que je peux retirer de cette relation, c'est d'être capable de lui faire péter les plombs, au point de le rendre odieux...

" t'es pas une fille qu'on peut contrôler. tes réactions sont jamais celles auxquelles on s'attend. Et tu fais jamais ce qu'on voudrait que tu fasses. te contrôler, ou contrôler une relation avec toi, c'est impossible. ". Amitié de 10 ans.

Ce qui me manque... en dehors de la présence de l'autre... " Tu comprends ce que je veux dire, quand je te reprochais notre amitié ? Quand personne ne t'appelle sur ton portable pendant des mois, même ceux se disant tes amis... tu te sens seule. Vraiment. " Amitié de 10 ans.

C'est lui.

Ses différentes facettes.

Le fait que être avec lui, c'est avoir envie de lui en foutre une régulièrement, d'avoir envie de le chatouiller pour lui faire perdre cette expression stoique, c'est accepter qu'il parle des autres filles de son existence parce que c'est les seuls moments où il sourit, même si on a mal à l'intérieur, c'est son rire quand il joue avec mon fils, c'est l'expression parfois dangeureuse sur son visage qui montre qu'on aimerait vraiment pas avoir un Bones en colère devant nous, c'est les expressions de son visage quand on lui a fait du mal, la colère dans sa voix quand quelqu'un le décoit, ou le mépris qu'il a à l'égard de certains, même quand on fait parti de cette liste, c'est sa capacité à raconter des histoires, à prendre du temps sur son existence pour s'occuper des autres, c'est son côté attentionné et attentif, l'apaisement d'être avec lui, les expressions de son corps.

Une amie me disait que j'étais étrange.

A me souvenir surtout des impressions sensorielles.

Peut être parce qu'on fait un métier tactile. Ou le sens du toucher prédomine. Ou on doit être attentif aux réactions du corps de l'autre.

Du coup, si pour Bones un corps a de la valeur quand il est beau et bien foutu, pour moi ce n'est pas le cas. On ment tous si on dit que le physique ne joue jamais dans l'attirance. Bones m'a attirée parce que je ne comprenais pas pourquoi je changeais de comportement en sa présence. Dès qu'il était près de moi, je devenais gentille, docile, calme... Cela me dérangeait. Je voulais pas perdre cette sensation. Et découvrir le garcon qui la procurait.

Mon ex était... beau. Vraiment beau.

Le genre a faire l'unanimité parmi la gente féminine et masculine.

Et le plus souvent, il en était totalement inconscient. De cette attraction qu'il avait sur les autres.

Pourtant, je ne me suis jamais demandée ce qu'il faisait avec moi.

Parce qu'il était plus faible que moi peut être.

Bones, j'ai jamais cessé de me le demander.

Peut être aussi parce qu'il n'a cessé de me dire que j'étais pas assez bien. Quelque soit le domaine. Et qu'à force d'être rabaissée. On doute. On réclame encore plus d'être rassurée. On se sent en insécurité permanente. Et on pleure facilement, si l'autre nous vante les mérites de telle ou telle fille, alors que pour nous, il a le plus souvent du mépris.

Et pourtant, les impressions sensorielles sont bien plus fortes avec Bones...

Que ce soit son contact ou le mien sur sa peau.

La mémoire est plus vivace.

Ou peut être tout simplement, parce que Bones est sacrément expressif... Quelque soit l'émotion, y a tout son corps qui réagit. Tous les muscles qui se contractent. Qui bougent.

De l'adoration ?

...

Le plus dur quand quelqu'un vous quitte, c'est pas seulement le manque, la mesestime de soi, la douleur, le temps qui passe vide, ce qui est dur à accepter c'est...

que les expressions de visage, de corps...

ne vous appartiennent plus.

Qu'une autre peut les produire.

Qu'une autre peut les entendre.

Qu'une autre peut les voir.

Et vous vous sentez dépossédez.

Aileen.


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