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Les artéfacts au service de la mémoire

Publié le 11 mai 2013 par Valabregue

Charles Assisi  a eu des lésions cérébrales qui l’ont coupé d’une partie de sa mémoire.

Petit à petit, il a pu avoir la mémoire sur 24 heures.
Son psychothérapeute lui a donné l’idée de tout noter et de le marquer sur son ordinateur.
Il lui a fallut par commencer par pirater son propre ordinateur dont il avait oublié le mot de passe.
Ayant accédé à son disque dur, il pris connaissance des gens qu’il avait rencontré, sans avoir aucun souvenir du contexte dans lequel cette rencontré s’était faite.

Puis il est arrivé à la conviction qu’il lui fallait automatiser les processus pour pouvoir distinguer les personnes de confiance des autres et aussi maîtriser ses émotions car il ne savait pas si ses réactions étaient déclenchées par ses propres réactions ou par les médicaments qu’il prenait.

Il a contacté une association Quantified Self qui est fondé sur l’idée que ce qui n’est pas mesuré ou surveillé n’est pas gérable (cette association encourage le partage des données qui n’est pas la tasse de thé de Charles Assi). Ce dernier s’intéressait au fait d‘évaluer  sa vie, point étudié par un américain Clayton M. Christensen (How will you mesure your life ?).
Bref, Charles a découvert le logiciel Evernote qui permet de créer des dossiers sur toutes les notes qu’il prenait. Il prenait des photos discrètes de chaque personne qu’il voyait et les envoyait directement sur son compte Evernote. Puis le soir il associait les images à des noms et à des contextes. Cela lui permettait de retrouver des traces de toute personne qu’il avait vu, il y a quelques jours dont il ne souvenait plus. Il consultait discrètement ses notes pour ne passer pour un imbécile à chaque rencontre. Quand il rencontrait quelqu’un sur lequel il n’avait pas de données, il en concluait qu’il ne le connaissait pas et souriait gentiment. Ce qui lui a permis de constater que ces personnes là lui parlaient plus volontiers et lui confiaient des morceaux de leur vie parce qu’il n’avait aucun préjugé. Il en a tiré une conclusion fondamentale : « il est bon d’être gentil avec les gens ».

(C’est aussi pourquoi nous disons que la bienveillance est un point central de l’écosystème humain.)

Pour gérer ses émotions, il a étudié la théorie des jeux, parce qu’il avait l’impression de mener une guère pour pouvoir interpréter ses émotions. Il s’est servi d’un logiciel Omnifocus qui lui a permis de déterminer qu’elles étaient les idées réalistes, combien de temps elles nécessitent et si elles valent la peine qu’on y consacre de l’énergie !

Cela lui a permis de mieux comprendre la force ou non de certaines relations. Avec l’aide de logiciel, il s’est senti plus à l’aise pour bannir certaines personnes de sa vie ( On peut y arriver autrement !).
Sa mémoire est devenue fiable à 15 jours. Comme il a garde trace de tout, la cohérence d’une relation suivie lui est parue moins évidente.

Un jour il rencontre un professeur de kick-boxing qui lui fait une bonne impression, il lui explique son cas, il note tout ce que dit l’autre et le logiciel conclue : « ce gars a une forte probabilité de disparaître »,  il fait confiance à son instinct, (qui est donc bien identifié comme une fonction de l’ensemble de ses souvenirs- quoique  faudrait voir de plus près!). Le gars  qui lui a fait avancer trois mois de cours, file avec le pognon  (il devait se dire qu’il ne s’en souviendrait pas) et le rappelle quatorze semaines après (ce qu’avait prévu le logiciel de probabilité,  à deux semaines près!!) et lui demande pourquoi il avait arrêté les cours ?! 

Voilà de quoi méditer, chers amis.

Source 

Tiré du « le Courier International du 2 mai n°1174


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