Magazine Poésie
Un sourire est tombé dans l’herbe
Irrattrapable
Et tes danses nocturnes où iront-elles
se perdre. Dans les mathématiques ?
De tels bonds, des spirales si pures —
Cela doit voyager
Pour toujours de par le monde, je ne resterai donc pas
totalement privée de beauté, il y a ce don
De ton petit souffle, l’odeur d’herbe
Mouillée de ton sommeil, les lys , les lys.
Leur chair ne tolère aucun contact.
Plis glacés d’amour-propre, l’arum,
Le tigre occupé de sa parure —
Robe mouchetée, déploiement de pétales brûlants,
Tes comètes
Ont un tel espace à traverser,
Tant de froid et d’oubli.
Alors les gestes se défont—
Humains et chauds et leur éclat
Saigne et s’émiette
A travers les noires amnésies du ciel.
Pourquoi me donne-t-on
Ces lampes, ces planètes
Qui tombent comme des bénédictions, des flocons —
Paillettes blanches, alvéoles
Sur mes yeux, ma bouche, mes cheveux —
Qui me touchent puis disparaissent à tout jamais.
Nulle part.