Ses chroniques ont été regroupées sous le titre Actuelles et publiées chez Gallimard à partir de 1950. C’est du grand journalisme, une forme de journalisme qui n’a rien à voir avec des intérêts commerciaux ou le désir de paraître.
En août 1944, Paris vient d’être libérée lorsqu’il s’exprime sur la raison d’être de la torture, dont beaucoup de Résistants furent victimes, et qu’il l’explique ainsi :
« C’est qu’il s’agissait de tuer l’esprit et d’humilier les âmes. Quand on croit à la force, on connaît bien son ennemi. Mille fusils braqués sur lui n’empêcheront pas un homme de croire en lui-même à la justice d’une cause. Et s’il meurt, d’autres justes diront “non” jusqu’à ce que la force se lasse. Tuer le juste ne suffit donc pas, il faut tuer son esprit pour que l’exemple d’un juste renonçant à la dignité de l’homme décourage tous les justes ensemble et la justice elle-même. »
C’est cela qui explique les tortures, les prisons politiques, les camps de concentration et les goulags qui tentent de déshumaniser les victimes avant de les tuer.