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La croissance : seule sortie de crise possible ?

Publié le 13 mai 2013 par Christophefaurie
Ce blog suit notre crise depuis 5 ans. Voici ses conclusions du moment.
Le monde n’a pas connu de croissance ces dernières décennies. Le gros de la population a été nourri à crédit par des formes de subventions publiques. Cette croissance virtuelle a permis à certains de s’enrichir colossalement, au détriment des autres. Mais le phénomène n’est pas qu’individuel. Les perdants et les gagnants comptent aussi des secteurs économiques et des Etats. Par exemple, l’industrie des contenus s’est faite pigeonner par la (fausse) mode du gratuit. Elle a profité aux opérateurs. De même, l’Europe du nord a exploité la crédulité de l’Europe du sud, par le biais de l’euro.
Les Etats seraient-ils coupables de la crise ? Sans leurs manœuvres dilatoires, jamais il n’y aurait pu avoir cette fausse croissance. (Et jamais « les 0,1% » n’auraient pu doubler leur part de la richesse globale.) Mais, il suffit de discuter avec un Français pour comprendre que la culpabilité est générale. Car il est férocement opposé à ce que l’on touche à son pécule. Il a applaudi à tout ce qui semblait lui rapporter. Il n’a pas compris les mécanismes de redistribution. Par exemple que la puissance publique tend à le faire travailler, en le payant bien (trop ?) ; ce qui n’est pas le cas du marché mondial, qui enrichit les intermédiaires.
Faire payer les pauvres ? Ou les riches ? Que faire ? The Economist veut sabrer les « entitlements », les avantages acquis (la sécurité sociale, la retraite, etc.). Nous ne pouvons plus nous les payer dit-il. Malheureusement, pour la même raison qu’il a été facile d’arnaquer la classe moyenne, elle ne le permettra pas. Et elle a un poids politique colossal. Faire payer le riche ? Même une tonte courte n’enrichirait pas les pauvres. Surtout, les riches contrôlent l’économie. Ils possèdent des moyens de rétorsion redoutables.
Relancer la croissance Bref, il n’y a pas d’autre solution que de relancer la croissance. Et ce, qu’on la pense nocive ou non. Comment ? Retour aux trente glorieuses. La guerre a provoqué un boom scientifique sans précédent. La planification étatique a fait profiter la planète de ses applications pratiques. En particulier, les nationalisations qui ont eu lieu à cette époque avaient pour objet d’empêcher la résistance au changement du secteur privé (Eh oui – pour la France : WORONOFF, Denis, Histoire de l’industrie en France du XVIème siècle à nos jours, Le Seuil, 1994.) Si l’on met de côté la guerre, deux idées peuvent être tirées de cette histoire.
  1. Notre économie financière a détruit le capital productif qui permet l’innovation et la croissance. Il faut recréer une économie entrepreneuriale.
  2. L'économie de marché, laissée à elle-même, tend à résister au changement. Elle doit être prise en main par une sorte d’intérêt collectif supérieur, dont la forme d’intervention demeure à concevoir.
Et une troisième ne doit pas être oubliée. Cette croissance ne peut plus être de la nature de la précédente. Elle doit être durable.
La croissance : seule sortie de crise possible ?

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