Heureux les simples d’esprit!

Je suis une gentille.

Une vraie gentille je veux dire.

Même si en de rares moments je me laisse aller à dire des méchancetés sur ce blog, dans la vraie vie j’en suis incapable.

C’est moi la fille qui va t’aider à déménager… Celle qui gardera ton mioche pour que tu ailles t’envoyer en l’air avec ton amant dans un hôtel F1… Celle qui te prêtera des tunes, même si elle n’en a pas… Celle qui défendra toujours le plus gros connard de la boite sous prétexte « qu’il ne doit pas avoir une vie facile quand même »… Et la liste est encore longue!

Vendredi, j’étais « celle qui se tape 100 bornes en montagne pour amener la copine d’un pote à la ville pour passer des examens à l’hôpital »

En même temps, j’avais rien d’autre à faire.

Le pote en question, je l’aime bien, et il n’a pas une vie facile (pour de vrai). Jusque là, je me doutais bien que sa copine ne lui facilitai pas la vie mais après avoir passé 3 heures en tête à tête avec elle dans une voiture… Je me demande comment il fait pour la supporter!

Elle est belle? Non.

Elle est intelligente et sa conversation est intéressante? Non.

Bon, alors elle lui fait des trucs hum hum? Même pas, d’après ce que je sais c’est le désert de Gobi leur vie sexuelle…

Mon pote, il est alcolo et il veut faire une cure, à mon avis il devrait déjà se débarrasser du boulet accroché à sa cheville!

La meuf, elle a 31 ans on dirait qu’elle a 12 ans. J’admet qu’elle a eu une enfance difficile et tout, mais là, son niveau de débilité atteint tellement des records que ça ne peut pas tout excuser!

Le rendez-vous à l’hôpital, c’était parce qu’elle a mal au dos. Ok, ça j’étais au courant parce qu’elle a tellement mal qu’elle ne peut plus travailler… Tellement mal qu’elle ne peut pas faire de galipettes… Tellement mal qu’elle ne peut plus promener ses deux molosses de chiens… La fille, quand tu l’écoutes t’expliquer son problème, t’as l’impression que d’ici 1 an elle va se retrouver en fauteuil roulant! Et tu la crois quand elle te dis qu’il n’y a rien à faire d’autre que d’attendre que ça empire, elle a l’air de tellement souffrir!

Sauf qu’hier, elle a voulu que je vienne avec elle dans le cabinet du médecin qui devait lui donner un deuxième avis quand à une éventuelle opération. Tellement c’est grave et incurable son truc au dos, on a passé 4 minutes et demi avec le médecin et le verdict a été clair en 3 phrases: « Infiltrations pour atténuer la douleur avant l’opération », « Opération de routine sous anesthésie locale », « Guérison ».

Le médecin lui a même demandé si elle kiffait souffrir parce que franchement, depuis le temps que ça dure et vu comment c’est simple à soigner, elle doit être un peu maso.

Le truc, c’est qu’elle n’est tellement pas intéressante et qu’elle est tellement fainéante qu’une douleur chronique insupportable ça lui donne une contenance et pas mal d’excuses oui, c’est très méchant ça, je sais!

Enfin, tout ça c’est plutôt con parce que la demoiselle est justement en train de monter un dossier pour être reconnue « travailleur handicapé ». D’ailleurs c’est son rêve ça parce que comme ça elle pourrait gagner quasiment un salaire complet sans travailler « ça nous ferais du bien quand même niveau sous »…

En plus, elle fait passer ça pour une fatalité, genre « je voulais pas l’admettre, être handicappée, mais je dois me rendre à l’évidence, mon état empire! »

Non mais je rêve! Elle veut que je pleure ou quoi?!

Je suis même pas entrée dans les détails, lui expliquant que si elle se fait opérer, elle sera guérie. Parce que quand on est débile comme elle, on ne retiens pas le mot « guérison », mais le mot « infiltration ».

En sortant du cabinet du médecin, elle ne disait rien, comme si on venait de lui annoncer qu’elle allait perdre l’usage de ses jambes. Alors je lance un « ben c’est super positif tout ça, c’est cool! » auquel elle répond « Oui mais moi on m’a dit que quand on commence les infiltrations, c’est à vie après »

Putain, t’es con ou quoi!?

Bref, le voyage de retour a été interminable, j’ai eu du mal à me retenir de lui dire ce que je pensais. J’ai du écouter tous ses malheurs dont 99 % pourraient être réglés puisque ce ne sont pas des problèmes en sois. Mais ça, je ne peux pas lui dire car elle pense que la terre entière lui en veut.

Bon, j’ai déversé un peu ma haine et c’est rare que je réagisse comme ça. Ce qui me fait le plus chier dans cette histoire, c’est que mon pote est vraiment mal et que cette fille l’entraine vers le fond.

Je suis une gentille, je devrais lui en parler… Mais au fond ce ne sont pas mes affaires!