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Commissaire d’exposition la police politique et culturelle en France

Publié le 13 mai 2013 par Lilioto

Le métier de commissaire d’exposition dans l’art contemporain en France est le visage caché d’une police politique et morale au service des intérêts d’une petite minorité qui profite sur le dos de la création contemporaine.

L'utilisation de commissaires d’exposition qui est un drôle d’attribut ou une drôle de fonction pour une fonction liée à la culture, à l’art vivant et contemporain fleurit de plus en plus les expositions publiques. Ils sont appelés par les conservateurs des musées d’art contemporain, par les biennales d'art contemporain, par des élus pour des expositions publiques, par les directeurs de Frac, etc. Ce recours à plus en plus d’intermédiaires (conservateurs, commissaires d’expo) entre l’artiste et son œuvre est une maladie culturelle contagieuse qui tend à exclure l'artiste sur la destination publique de son œuvre et sur son droit d'exposition. Doit-on rappeler que l'espace dit de monstration formé par les oeuvres exposées d'un artiste n’appartient qu’à l’artiste lui-même car la loi lui donne en plus le droit moral sur cet espace scénique, un droit fort. Ce droit est lié à l'auteur créateur, il défend sa personne et l'esprit de son oeuvre dans son rapport aux autres y compris élus, administrations, institutions, c'est l'article L121-1 du code de la propriété intellectuelle. Tout artiste a les moyens d'interdire qu'un tiers parle en son nom et au nom de ses oeuvres, d'interdire qu'il s'interpose entre lui et sa création si c'est contraire à ses propres convictions artistiques et contraire au regard qu'il a lui-même sur le sens à donner à la divulgation de son oeuvre. C'est un droit fort car il est perpétuel, imprescriptible et inaliénable.

L’usage aujourd’hui du commissaire d’exposition, ce flic de l’art au service des élus et des fonctionnaires de la culture, des institutions publiques est scandaleux, honteux ! Cette pratique du commissaire d’exposition est équivalente à la police politique en Chine qui visite les ateliers d’artistes, qui les réprimande ou qui les jette en prison comme l’artiste Ai Weiwei. En France, le commissaire d’exposition viole le droit naturel et originel de l’artiste d’exposer, son droit d’exposition, il vole à l’artiste le droit à sa propre expression culturelle et l'empêche de garder la mainmise sur la destination de son oeuvre qui dans le cas des expositions publiques n'a pas pour mission de faire du marketing politique pour un élu du coin, ou pour affirmer la carrière professionnelle d'un quelconque employé de la culture, où la promotion d'une association, d'un parti politique, d'une entreprise, tous étrangers à son activité artistique. Cette pratique culturelle régalienne relève de la propagande pure et dure, une propagande financée par le contribuable et infligée aux artistes qui ont une écoute au sein de la population. Cette culture française cadenassée et séquestrée est le reflet d’un état dirigé par des méthodes politiques et économiques de plus en plus autoritaires, discrétionnaires et arbitraires. Le citoyen lambda comprend depuis quelques années que ce flux politique néo libéral est contraire à ses libertés, à ses intérêts et qu’il a été dupé et abusé depuis trente ans.

Exposer est synonyme d’expression culturel, de contenu culturel, le commissaire d’exposition flique cet espace par des thématiques régaliennes. Si les artistes avaient un peu de courage qu’ils se retirent des expositions régies par des commissaires d’expositions et on verra si le public vient chercher dans nos expositions une rencontre avec des œuvres d’art exposées et leurs auteurs ou s’il vient visiter le commissaire d’exposition.

Aujourd’hui, le commissaire d’exposition en plus de voler cet espace de monstration qui ne lui appartient pas, se revendique d’une démarche artistique et postule au statut d’auteur. Quelle honte ! Quelle régression puante ! Dans l’antiquité grecque ou romaine, le commanditaire se considérait auteur considérant que celui qui paye a l’idée de la commande. Après avoir entendu dans la presse que les grands sportifs notamment les footballeurs étaient des artistes, voilà le petit flic commissaire d’exposition exigeant son statut d’auteur, d’artiste. Nous vivons dans une société médiocre, dirigée culturellement par des gens vulgaires, grossiers, quelconques, insignifiants, primaires…  

Nous vivons une régression culturelle sans précédent où des artistes brillants acceptent la servitude volontaire comme monnaie d’échange pour engranger une réputation. Ceux qui refusent ce grotesque marchandage vivent dans l’exclusion artistique et sociale. Cette violation de l'article L121-1 du code de la propriété intellectuelle et cette violation de la convention internationale sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles qui pour cette dernière est d’une autorité supérieure à celle des lois, (art 55 de la constitution de la 5eme République) constituent un nouveau registre de l'esclavage moderne entretenu par des partis politiques et des élus en France, de véritables abus de pouvoir. Si un artiste refuse, rejette cette conception néolithique de thématiques imposées aux artistes comme sous Vichy sous Pétain et Laval en 1942 même si elles étaient d'une nature politique différente, l'artiste est immédiatement évincé et proscrit sur tout le territoire français des expositions publiques organisées directement ou indirectement par les institutions, les collectivités territoriales, l'état français ou les administrations. C’est du chantage ! Une escroquerie culturelle !

Lili-oto artiste plasticien qui dit NON depuis trente-cinq ans à ses sales méthodes culturelles et qui vit comme un grand nombre d’artistes en France dans l'exclusion sociale et artistique. Sachez qu'un certain nombre d'artistes depuis les années 80 travaillent dans le fond de leurs ateliers ou dans le secret de leurs appartements et refusent de montrer leurs œuvres publiquement car ils considèrent qu’ils vivent dans un pays non respectueux des artistes. D'autres ont fait le choix de partir à l'étranger ! Certains artistes cachent leur travail car il y a eu en France trop de plagiat d'oeuvres d'artistes isolés et méconnus qui ont été copiés (volés) par des artistes institutionnels aidés, subventionnés et exposés dans l'espace dit public, des artistes opportunistes qui évoluent dans les réseaux culturels officiels. Ces artistes qui se cachent, il y en a beaucoup plus que vous ne l’imaginez ! Et en plus talentueux !  Ce qui ne se dit jamais dans la presse, les magazines ou les revues spécialisés d'art contemporain ou dans les médias !

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