Véronique Mirieu de Labarre et TIPTHARA

Véronique, fondatrice du site TIPTHARA entièrement dédié à l’accessoire  inaugure cette nouvelle rubrique de mon blog : " un entrepreneur nous est conté ".

Quelle mouche t’a piquée ? 

Ne pas être le second rôle de ma vie…exactement comme le titre de ce blog. 

Je me suis beaucoup effacée dans ma vie pour ma famille, mes enfants et j’ai mis pendant longtemps toutes mes ambitions professionnelles en veilleuse. Ma vie a changé : j’ai divorcé, mes enfants vivent leur vie et j’ai alors décidé que je ne voulais pas faire figure de chaussette orpheline dans mon existence.

J’ai passé quinze ans à écumer les show-rooms de grands couturiers pour vendre leurs collections et l’accessoire m’attirait. Intuitivement je me disais qu’il y avait quelque chose à faire, que le sujet était insuffisamment développé et que l’accessoire méritait un rang équivalent à celui du vêtement.

Je me suis pas mal baladée en Asie du sud-est qui fourmille de créateurs travaillant les matières,  notamment le cuir, de manière exceptionnelle. Le déclic s’est fait de cette manière et ce sont ces rencontres qui m’ont poussée à donner corps à mes idées et peu à peu à sauter le pas.

J’ai ainsi imaginé vendre en France une sélection d’accessoires : sacs, écharpes, bijoux, chapeaux, choisis dans l’optique d’offrir du beau et du raffiné, dans des couleurs sublimes. J’ai eu cette chance que des designers, asiatiques ou européens,  me fassent confiance.

Au départ je pensais à une boutique, l’affaire ne s’est pas faite et j’ai opté pour un site qui a vu le jour il y a quelques mois.

Qu’est-ce qui a changé dans ta vie ?

Tout. Avec ce saut dans le vide, je suis passée du statut de mère de famille qui " s’occupe ", ce que je serais restée, à "entrepreneuse". J’ose me regarder différemment. Et si je ne suis pas encore complètement alignée avec cette nouvelle image, je fais des progrès. Chaque jour qui passe est un pas supplémentaire sur ce long chemin.

Par ailleurs j’ai un défi de taille :  il faut que ça marche. Ce n’est pas le tout de créer, il faut aussi réussir et que je puisse vivre de mon entreprise, ce qui est loin d’être le cas.

Les bonnes et les mauvaises surprises auxquelles tu as fait face. 

Je commence par les mauvaises. La première, et de taille, est d’avoir été confrontée à la suspicion de mon entourage, notamment de bons amis qui manifestement ne m’ont pas prise au sérieux. J’ai senti " pour qui elle se prend" ou " elle va se planter". J’ai eu une grave crise de légitimité,  qui a été un frein très fort, et  subi quelques nuits blanches.

La deuxième, bien sûr c’est la crise. Les gens préfèrent acheter des marques à forte notoriété, plus rassurantes à leurs yeux que des inconnus, formant l’essentiel de mon offre,  aussi talentueux soient-ils. Etre visible sur le net, c’est très dur et je ne pensais que ce le serait autant.

En troisième, il y a la solitude de l’entrepreneur. Devoir se réveiller chaque jour  avec de nouvelles idées, essayer de ne pas  se laisser aller au découragement, inévitable,  se coucher souvent la peur au ventre, faire face au doute etc..

A l’inverse, et c’est une bonne surprise, c’est très exaltant. Voir ainsi abouti mon site comme je l’ai souhaité : esthétique, coloré avec une petite pointe d’humour a été un grand moment de joie.

Et puis toutes les autres bonnes surprises, parmi lesquelles les rencontres et les aides que je reçois spontanément de gens parfois que je connais à peine, la solidarité immédiate et forte entre jeunes entrepreneurs qui partagent les mêmes galères. Je citerai aussi les commentaires admiratifs exprimés par des personnes connues de moi, notamment certaines que j’ai côtoyées dans le milieu de la mode, ou totalement inconnues, portant à la fois sur la réalisation de mon site et la sélection de produits. Ces mots ont été un grand réconfort.

Bref, c’est une grande aventure, surprenante,  avec le bon, le moins bon et le très mauvais.

Le mot de la fin : " don’t give up".