Qu'ont pensé les analystes européens de la conférence de presse de François Hollande ? Pour Open Europe, c'est surtout l'opposition entre la vision européenne de la France et de l'Allemagne.
Un article d'Open Europe, depuis Bruxelles.
Pour les médias français, c'était le "grand oral" de François Hollande avant-hier. Le président de la République a en effet tenu une grande conférence de presse à l’Élysée pour marquer l'anniversaire de sa première année au pouvoir. Et il y a dit quelques choses intéressantes sur sa vision de l'Europe et de l'Eurozone.
Il a ainsi promis de lancer une "offensive" pour "sortir l'Europe de sa léthargie". Et Hollande d'appeler à un "gouvernement économique" de l'Eurozone, "qui se réunirait tous les mois autour d'un véritable président nommé pour une durée longue et qui serait affecté à cette seule tâche"
Toujours selon François Hollande :
[Ce gouvernement] débattrait des "principales décisions de politique économique, harmoniserait la fiscalité, commencerait à faire acte de convergence sur le plan social, par le haut, et engagerait un plan de lutte contre la fraude fiscale.
Et comme si ces remarques n'étaient pas assez clivantes, le président français a réaffirmé sa croyance dans le fait que l'Eurozone devrait avoir sa propre "capacité budgétaire" et "la possibilité, progressivement, de lever l'emprunt". Dans les questions qui ont suivi son intervention, il a aussi suggéré que la BCE fasse plus encore pour augmenter la liquidité.
François Hollande a conclu le chapitre Europe de son intervention en déclarant :
L'Allemagne plusieurs fois a dit qu'elle était prête, à une union politique, à une nouvelle étape d'intégration. La France est disposée à donner un contenu à cette union politique.
Et, dans un coup de théâtre (NdT : en français dans le texte), François Hollande s'est donné deux ans pour parvenir à cette union politique.
Il sera très intéressant de voir quelle sera la réponse de Berlin à ce discours. Pour l'instant, cette conférence de presse est surtout un nouveau rappel du fossé qui sépare l'Allemagne et la France dans le débat sur le futur de l'Eurozone. Paris continue à s'en tenir à une ligne "solidarité et intégration d'abord, contrôle et rigueur ensuite", alors que Berlin insiste pour que les priorités soient inversées.
---
Sur le web - Traduction Contrepoints/Alexis Vintray