Certes, aucun nouveau cas d’infection au virus A/H7N9 n’a été confirmé par la Chine depuis le 8 mai, selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), mais 4 nouveaux décès liés à des cas déjà confirmés viennent d’être recensés. Cependant les experts pensent que le risque de mutation du virus risque d’augmenter avec le nombre de personnes infectées. Face à ce danger, une équipe américaine travaille au développement d’un vaccin capable de protéger contre le virus actuel et ses prochaines souches en cas de mutation. A ce jour, le virus H7N9 a fait 131 cas confirmés en laboratoire, dont 36 décès, soit un taux de létalité de 27%.
Alors que la source d’infection n’est toujours pas clairement identifiée et contrôlée, l’OMS s’attend à de nouveaux cas d’infection humaine et à de nouveaux décès. Une surveillance accrue est mise en place sur les zones touchées et fait désormais des programmes de surveillance de routine.
Jusqu’à présent, il n’existe aucune preuve de transmission soutenue d’humain à humain, mais l’OMS a mis en garde sur la virulence du virus H7N9, l’un des plus meurtriers de ces dernières années.
Dans le même temps, une équipe de l’Université Purdue travaille, en collaboration avec les US Centers for Disease Control and Prevention (CDC), sur un vaccin qui pourrait apporter une protection contre de multiples souches du virus. Le Pr Suresh Mittal, professeur de biopathologie au Collège de médecine vétérinaire de Purdue vient de développer une nouvelle technique de vaccination qui intègre les gènes de plusieurs souches du virus et semble apporter une protection qui pourrait perdurer en dépit des différentes mutations possibles. « Les virus de la grippe aviaire évoluent rapidement et ne sont pas contrés par les vaccins spécifiques à une souche« , explique le chercheur. Si un vaccin « universel » ou efficace contre un large éventail de souches pourrait ne pas offrir une protection complète de la souche en circulation, il pourrait déjà offrir une protection partielle permettant de sauver des vies et de gagner du temps pour créer un vaccin plus efficace. Si la souche actuelle semble difficilement transmissible d’humain à humain, les chercheurs estiment que plus le virus infectera de personnes, plus il risquera d’évoluer.
Le nouveau vaccin utilise un adénovirus inoffensif comme vecteur pour délivrer des gènes du virus de la grippe aviaire au corps pour induire une double réponse immunitaire par anticorps et à base de lymphocytes T spécifiques programmés pour tuer le virus et les cellules infectées. Tous les gènes importants pour la protection contre le(s) virus de la grippe aviaire peuvent être incorporés dans le vecteur adénovirus.
Ce n’est pas le premier développement de l’équipe de Purdue, qui en 2006 avait développé un vaccin contre le virus de la grippe aviaire H5N1, et dont les travaux avaient alors été publiés dans le Lancet et dans le Journal of Infectious Diseases.
Source: Purdue University Bird flu expert working on vaccine that protects against multiple strains, OMS Human infection with avian influenza A(H7N9) virus – update 17 May (Vignette NIH, visuel CDC)
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