Non à une OTAN économique
Voici peu le président Obama a fait resurgir le vieux projet d’installation d’une zone de libre-échange transatlantique renforcée entre l’Union européenne et les États-Unis. Des deux côtés de l’Atlantique, on affirme qu’un accord devrait être conclu dans deux ans.
Ce projet, négocié dans une totale opacité et au mépris des règles démocratiques, avec la totale complicité des instances européennes vise, notamment, à poursuivre le démantèlement du secteur public, des protections sociales, à fragiliser l’emploi et les normes environnementales. Pour le dire clairement, il s’agit de soumettre l’ensemble des conquêtes que les peuples européens ont forgées au cours de décennies de luttes, aux visées mercantilistes des États-Unis et de la Troïka (Union européenne, Banque centrale européenne, FMI). C’est ce qui a été démontré, sur le continent américain, par la mise en œuvre du traité Alena («Association du libre-échange nord-américain») qui voit un pays comme le Mexique, naguère grand producteur de maïs et berceau de cette céréale, devoir maintenant en importer dans une version génétiquement modifiée. En Europe, l’exemple chypriote illustre de façon dramatiquement éloquente l’inhumanité des amères recettes ultralibérales.
Comme si tout ceci n’était suffisamment grave, différents documents préparatoires montrent qu’en plus d’organiser le marché de libre échange le plus vaste de l’histoire de l’humanité, ce projet a également des objectifs militaires. On y lit que ce marché sans frontières doit être «sécurisé». Nous savons ce que la «sécurisation» veut dire en langage politique étatsunien. Pas étonnant donc que le Président Obama, par ailleurs, prix Nobel de la paix, l’ait mentionné comme une des grandes priorités de son mandat. Quant à Hilary Clinton, alors Secrétaire d’État, elle parle de ce projet comme d’une «OTAN économique».
Comme bien des mouvements politiques, syndicaux et associatifs, nous disons «non» à ces ambitions impérialistes.