Magazine

Meleon chez le psy (2)

Publié le 13 avril 2008 par Edlin

Meleonpsy Lundi 26 novembre 2007

Le premier rendez-vous à eu lieu comme prévu. J’ai juste eu un peu de retard, lié dans un premier temps au RER qui a fait du sur place entre Charles de Gaulle et Auber,  puis parce que j’ai pris le chemin des écoliers en sortant du métro. Un peu essoufflé je me suis assis sur le fauteuil qu’il m’a désigné d’un geste de la main. J’ai posé mes affaires sur une tablette à gauche du fauteuil et me suis assis. Comme un bon psy, SH me regardait en attendant que j’entame la conversation. L’ayant saisi immédiatement, j’ai pris le temps de reprendre pleinement mon souffle pour commencer à parler. La séance ne dure qu’une demi-heure, et j’ai déjà presque 10 minutes de retard…

  • « Que pensez-vous du fait que je sois aussi le thérapeute de votre amie ? » me demande t’il vers la fin de l’entretien
  • « Nous en avons déjà parlé elle et moi et cela ne nous pose pas de problèmes ni à l’un, ni à l’autre. Nous pensions plutôt que VOUS pourriez avoir un problème avec ça.
  • « Ca ne m’en pose pas… Je vais vérifier avec elle avant de vous donner un autre rendez-vous. Si cela pose un problème je pourrai vous diriger vers un confrère.»
  • « Si ça ne vous dérange pas, je préfèrerai avoir un rendez-vous pour en reparler même si vous me dirigez vers un confrère. Je vous dois quelque chose ? »
  • « D’accord. Pour le paiement, nous verrons la prochaine fois. »

Il me raccompagne à la porte et nous nous saluons d’une poignée de main et d’un « bonne journée ».

Le prochain rendez-vous est pour demain. De temps à autre, je ressens une sorte de lassitude à l’idée de ce que je vais aborder avec lui lors de la prochaine séance. Pourquoi vais-je voir un psy finalement !? Qu’est-ce que je veux changer dans ma vie ? Qu’est-ce qui ne va pas ?

Je trompe ma compagne (même si elle le sait, elle est trompée)

Je suis infidèle. Enfin pas tout à fait. Ou du moins j’aimerai que ce ne soit pas le cas. Enfin si… Mais pas que je sois targué d’infidélité. Car finalement l’infidélité c’est ne pas tenir une promesse donnée, et je me suis bien défendu de dire que je ne tromperai jamais. Au contraire…. D’abord, on ne doit jamais dire jamais !! Et puis je savais déjà que je n’étais pas capable de tenir ce genre de promesse, et je m’en étais ouvert avec Juliette dès le début de notre histoire. Le problème que j’ai avec ça, c’est qu’elle ne l’accepte pas, qu’elle a du mal à le vivre, que le doute s’installe très vite dans sa tête dès que je ne réponds pas au téléphone, ou même le matin si elle trouve que je suis bien habillé, rasé de frais, ou encore si je rentre tard, ou pire encore quand j’ai une soirée et que je rentre à minuit. Ce qui est problématique dans cette affaire, c’est que nous arrivons à raisonner la situation :

Une vie de couple ne signifie pas que j’appartiens à l’autre, ni que l’autre m’appartient. Pourquoi l’amour pour une personne, en étant unique, devrait devenir une prison et qu’il ne serait plus possible d’aimer d’autres personnes ? Si je désire ou si j’aime une autre personne que toi, est-ce que je t’aime moins pour autant ? Est-ce que je ne sais pas aimer, ni ce que c’est que l’amour ? Car si j’étais vraiment amoureux, je n’aurais pas ce besoin d’aller voir ailleurs ? D’être aimé ailleurs ? Quand je te trompe, crois tu que ce soit pour te faire du mal ou pour me faire du bien ?

Dans le même temps, et même si il est possible de raisonner et de trouver que la situation n’est pas si dramatique, et que si je ne suis pas au courant de l’adultère, je ne suis pas touché par lui. Par contre, dès que la tromperie est découverte, et même s’il n’y a pas sémantiquement « infidélité », le cœur, le corps, ne supporte pas la situation. Quelque chose fait que des images monstrueuses de notre conjoint en train de faire l’amour avec cet autre, nous donne la nausée, fait monter notre colère ou notre rage, ou encore fait couler un flot de larmes qu’on ne contrôle plus. Notre cœur se manifeste, il envoi différents signaux, différents maux pour protester. C’est donc un combat cœur contre raison qu’il faut alors livrer. Je souhaite faire une médiation entre ces deux composantes de ma personnalité pour parvenir à un accord.

Je ne supporte que très mal l’idée d’être vu comme un « bad boy », un homme sans cœur, un salaud, un "niqueur", un homme qui trompe, qui trahi, qui n’est pas digne de confiance, pas digne d’amour…

Pourquoi ce sentiment de culpabilité devant une femme que j’ai trompée ?

Parce qu’elle ne l’accepte pas… ?


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Edlin 3 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte