Contrer le F-HaiNe plutôt que le FdeG, c’est possible ?

Décidément, non, le FN, n’est pas un parti comme les autres. Non seulement les thématiques développées en permanence par ce parti (racisme, nationalisme, culte du chef, etc.) sont réactionnaires, mais elles n’ont pour but que de construire une adhésion de masse autour d’un projet visant à détruire les formes démocratiques de la société civile.

A l’heure où d’aucuns dans une certaine gauche semblent préférer combattre Mélenchon et le Front de Gauche plutôt que les véritables ennemis de la démocratie, ou à nous mettre dans le même sac d’opprobre quitte à tordre la réalité par des manipulations iconographiques, je tiens à porter à votre connaissance cet excellent dossier qui vient de paraître sur le site du NPA, et à qui j’ai emprunté l’illustration de ce billet  :

Dossier : Combattre le F-Haine

… où l’on apprend (bien que je le sache déjà, ça ne fait pas de mal de le rappeler : seuls les imbéciles ne changent pas d’avis, et l’inculture étant la science la mieux partagée du monde. Et comme elle recrute particulièrement bien chez ces gens là…) que le sigle du FN est dérivé de celui du MSI : "À l’époque, ce symbole est vert, blanc et rouge, couleurs de l’Italie. Il représente alors, pour les néofascistes italiens et les nostalgiques du « Duce », l’âme de Benito Mussolini qui quitterait le cercueil du dictateur fasciste pour s’en aller vers le ciel."

On rappelle aussi dans cet article que l’un des principaux acteurs de l’expansion de ce parti,  François Duprat, dirigeant de premier plan du FN a été tué dans un attentat en 1978, probablement suite à des luttes internes à l’extrême droite, et qu’il s’autoproclamait « spécialiste des mouvements fascistes » dont il entendait  s’inspirer et auxquels il a consacré plusieurs livres.

La dimension stratégique est également importante, et doit être prise en compte pour lutter pied à pied avec efficacité contre le FN, en investissant tous les lieux symboliques ou concrets que ce parti contamine :  " Il renoue alors avec des traits caractéristiques de certains mouvements fascistes historiques, et cherche alors à créer une « synthèse entre le national et le social ». Pour exemples, les syndicats, les associations de locataires HLM, de commerçants ou de petits entrepreneurs et d’indépendants, et autres entreprises d’embrigadement idéologique.

L’article souligne l’action utile, nécessaire et salutaire  de l’association Visa, dont je suis abonné aux publications. Le petit fascicule qui figure sur la colonne de droite (sic) de ce blog est particulièrement utile au militant antifasciste dans le cadre de son activité professionnelle. Je vous invite à le consulter et à vous en inspirer sans modération. Voici l’un des récents communiqués de cette association dont l’analyse s’avère particulièrement adaptée à l’actualité récente :

« Le FN tente de profiter du scandale Cahuzac en s’affichant comme un parti n’ayant jamais eu les mains sales. Pourtant, des élus du FN ont (…) trempé dans des affaires financières plus que douteuses, et la gestion des mairies qu’ils ont occupées à partir de 1995 s’est avérée calamiteuse (…) D’autre part, Philippe Péninque, l’avocat qui a ouvert en Suisse le compte bancaire de Jérôme Cahuzac, a toujours été influent au sein du FN ». Il n’est pas inutile de le marteler.

Le rappel historique concernant la création et le développement du Réseau Rasl’front, dont j’ai longtemps fait partie est également très instructif. Son histoire a en effet été émaillée de nombreuses batailles et événements constructifs, qu’il convient de rappeler dans une époque où les médias s’emploient à banaliser le FN, alors que c’est un parti d’essence fasciste, au sens le plus strict du terme.

Enfin, cet article se termine judicieusement par la volonté affichée de contribuer au nécessaire regroupement des forces démocratiques pour lutter efficacement contre ce péril imminent qu’est l’extrême droite, en perspective des municipales. Le rappel de l’existence de la Conex, que j’ai déjà évoquée ici, n’est pas sans intérêt.

Aussi, que vous soyez de gauche ou pas, il me semble indispensable d’entendre ce que le NPA, même s’il ne correspond pas à vos options politiques, a à dire sur le sujet. C’est une question de salubrité publique, au moment où l’extrême droite tente de récupérer cyniquement le mouvement de mal-être et de souffrance populaire (avec tant de succès nous dit-on) induit par une politique libérale trans-partisane bien peu soucieuse des intérêts de sa population soumise à des plans d’austérité qui ne veulent pas dire leur nom.