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La théorie des perspectives

Publié le 20 mai 2013 par Minanga

La théorie des perspectives

une tentation qui ne finira pas...

Une théorie en trois pas...

Daniel Kahneman et Amos Tversky marchèrent longtemps et loin pour définir la théorie des perspectives (et oui! marcher fait réfléchir).  Au cours de discussions sur  la prise de risque, ils remarquèrent qu'ils pariaient facilement lorsque l'enjeu était présenté sous forme de gain et au contraire, lorsqu'il etait présenté sous forme de perte, ils n'en prenaient pas assez de risques.
Ils identifièrent trois éléments importants, pour les situations incertaines où une décision doit être prise :
  1. Le point de référence:  la perception du gain ou d'une perte se fait par rapport à un point de référence.  Ce point est souvent le statu quo, mais il peut aussi être une attente qu'on estime légitime.   Par exemple, une augmentation de salaire équivalente à celle d'un collègue ayant les mêmes expériences et compétences.
  2. La sensibilité au changement diminue  lorsque la quantité monétaire augmente:  Cette idée est celle de la théorie de l'attente morale de Bernoulli.   Une augmentation de 1 million en espèce sera moins impressionnante, si l'on a déjà 10 millions que si l'on en n'a que 2.
  3. La théorie des perspectives

    courbe des perspectives psychologiques (value) en fonction des variations monétaires

  4. L'aversion pour les pertes:  La douleur de perdre 1 million ne peut être compensée par le bonheur de gagner 1 million. La perte est donc plus marquante psychologiquement que le gain. Par exemple, accepteriez vous un jeu de pile ou face, où pile vous rapporte 103€ et face vous coûte 100€?  Généralement, gagner 103€ ne vaux pas le risque d'en perdre 100.   Pourtant, mathématiquement, jouez 3 fois par jour à ce jeux pendant un an et vous gagnerez environs 3285€.

...pour un succès mondial!

Il a fallu attendre le XXème siècle pour  formuler la théorie des perspectives et pourtant elle ne semble pas très compliquée.  Pourquoi personne n'y avait pensé avant nos deux apprentis économistes?La réponse que donne l'intéressé (Daniel Kahneman) est qu'ils ont eu de la chance. Ils sont tombé sur une théorie facile à maîtriser et qui résoudre des problèmes actuels.  Comme la théorie de Bernoulli, elle est simple.  C'est un atout didactique car il existe bien d'autres théories pour expliquer les choix des agents rationnels mais elles sont trop compliquées pour les avantages qu'elles apportent.  L'approche de Bernoulli et de Kahneman permet d'apprécier la pensée économique tout en progressant vers des modèles de  plus en plus compliqués.
Enfin, aucune théorie n'est parfaite.  Les théories ne sont vraies que parce qu'elles nous arrangent, et parce qu'elles sont pratiques, utiles pour ce que l'on veux en faire... c'est à dire répondre aux questions d'hier et à celles d'aujourd'hui mais pas à celles de demain.
Notes de lecture #26 de "Thinking fast and slow" de Daniel Kahneman, 2011, chapitre 24, Partie 3

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