Deux fleurs de mai précoces
Serrées l’une contre l’autre
Sous l’infinie flotte papotent
On gèle ici, drôle d’époque !
Racines transies en compote
Epient ce que le vent colporte
Se racontent des anecdotes
D’antan et se réconfortent
Bien au chaud dans leurs mottes
Le printemps câlinait les corolles
Et riaient les herbes un peu folles
Sous un soleil de sainte pentecôte
Elles rêvent qu’on les emmaillote
En ces temps où l’on tremblote
Elles voudraient qu’on les rempote
Qu’à la vive lumière on les dorlote
Deux fleurs cherchent loupiotes
Pour raviver leurs feuilles mortes
Deux iris chuchotent à ma porte
Que les saisons s’emberlificotent.