Paulette // De Jérôme Enrico. Avec Bernadette Lafont et Carmen Maura.
Ce que je trouve d'assez drôle finalement avec Paulette c'est que je suis parti avec tous les a priori que l'on peut avoir sur une petite comédie à petit budget. Et puis
finalement j'ai été surpris dans le bon sens du terme. C'est loin d'être parfait, et puis c'est un thème assez éculé, mais au fond c'est efficace et je ne sais pas pourquoi mais je dois avouer
que le personnage de Paulette, incarné par une Bernadette Lafont en forme, n'était pas détestable. Elle était même drôle. Cela m'a rappelé par moment
Tatie Danielle. Je ne tente pas de faire une quelconque comparaison, juste de montrer à quel point c'est une comédie franchouillarde sur les bords mais qui ne démérite pas. Il
n'y a pas besoin de faire dans le grand renfort de moyens façon Dany Boon, ou encore dans la comédie grotesque façon Onteniente pour réussir à mettre sur pied
quelque chose qui met tout simplement de bonne humeur. Alors certes, j'aurais aimé rire comme si j'avais pris une madeleine "qui défonce" de Paulette mais ce n'est pas grave.
Paulette vit seule dans une cité HLM de la banlieue parisienne. Avec sa maigre retraite, elle n’arrive plus à joindre les deux bouts. Lorsqu’un soir elle assiste à un curieux trafic en bas de
son immeuble, Paulette y voit le signe du destin. Elle décide de se lancer dans la vente de cannabis. Après tout, pourquoi pas elle ? Paulette était pâtissière autrefois. Son don pour le commerce
et ses talents de cuisinière sont autant d’atouts pour trouver des solutions originales dans l’exercice de sa nouvelle activité. Mais on ne s’improvise pas dealer !
Paulette n'est pas exempt de défauts. Loin de là. Le film est assez inégal, notamment au milieu quand le film tente alors une nouvelle approche. L'idée était certainement de
faire en sorte que Paulette et ses amies nous fassent rire sans trop se perdre la tête. Au fond, ce film aurait très bien pu être une comédie du lundi soir de
TF1. Si seulement TF1 savait encore faire de bonnes comédies du lundi soir. Alors du coup, tout au long du film on oscille entre le bon et le moins bon. Les bons
sentiments sont là eux aussi afin de nous offrir quelque peu de réconfort. Car l'on ne peut pas avoir une comédie avec des dealeuses âgées et pas de bons sentiments. Et puis il fallait apprendre
une belle leçon à Paulette qui a "trimé toutes sa vie, mais n'a plus un sou en poche". Bernadette Lafont, que je ne porte pas spécialement dans mon coeur, n'a
pas la filmographie la plus intéressante qu'il soit du cinéma français et pourtant, ici elle a trouvé chaussure à mon pied.
Derrière Paulette se cache un peu de théâtre. Une mise en scène assez sobre et simple. Jérôme Enrico ne s'est pas foulé les poignées mais je ne recherchais pas
un film léché. Juste une comédie légère (même si je n'aurais jamais cru trouver ça au premier abord). Et puis il y a aussi un côté très téléfilm. Cela aurait pu faire une très bonne comédie de
prime time mais comme en France on aime bien tout sortir au cinéma, parfois on peut passer à côté d'une bonne occasion de transformer un film confidentiel en bonne comédie télévisée. Et puis même
si l'on sait tout ce qu'il va se passer à l'avance, je suis resté bloquer face à Paulette. C'est une personne si jouissive finalement qui n'a pas froid aux yeux, qui est très
intelligente et qui en plus de ça monte en épingle tout un tas de stratagèmes assez efficaces dans leur ensemble. Allez, sans vous la conseiller totalement, Paulette vous
divertira comme il faut, je vous le promets.
Note : 5/10. En bref, promis je n'ai pas pris de madeleine qui défonce ou de sabré qui font hallucinés, Paulette n'est pas totalement dénué d'intérêt. Une bonne
petite comédie divertissante et pleine de bons sentiments.