Depuis que le budget a été rejeté Henri Plagnol et Jacques Leroy ne cessent de dire que c’était un très bon budget, le meilleur même depuis des années selon Jacques Leroy. Ce dernier annonce d’ailleurs que c’est lui qui a réussi à établir ce budget, mais c’est Henri Plagnol, le maire, qui n’a pas été en mesure de le faire voter… Le roi du « c’est pas moi, c’est lui » a encore frappé… oubliant certainement qu’il est premier adjoint, qu’il soutient le maire depuis le début, qu’il ne s’est jamais opposé à une seule des décisions, ni dans les réunions publiques, ni dans les réunions d’élus, et même quand la majorité des élus l’ont fait, il n’a rien dit. Et aujourd’hui il nous expliquerait que lui n’y est pour rien… ce n’est pas de sa faute…
Il va peut-être nous dire également que ce n’est pas lui qui a présenté le compte administratif le 25 juin 2009 où, plus d’un an après l’élection, il nous annonçait « Aucun emprunt structuré à plusieurs phases de la ville n’est considéré comme toxique (risque de taux d’intérêts à 2 chiffres) »… Oui, il n’y avait donc aucun emprunt toxique en 2009 selon Jacques Leroy… c’est ce qu’il nous a expliqué à tous, et là, il était le seul, avec le maire, à avoir les éléments de ces prêts. Les autres élus n’ont jamais eu connaissance des modalités de ces prêts, ni ceux signés du temps de Nicolas Clodong, ni ceux signés au début du mandat, donc impossible pour nous de savoir lesquels étaient ou non toxiques, on devait s’en tenir à ce que nous disaient le maire et son adjoint aux finances… Nicolas Clodong, l’ancien adjoint aux finances, nous avait également annoncé qu’il n’y avait pas d’emprunts toxiques, pire que cela aurait été « coupable » de ne pas les signer… Je pense que l’erreur a surtout été de faire confiance à de tels élus ! Nicolas Clodong et Jacques Leroy sont deux élus aux finances qui ont été incapables de voir les risques des emprunts toxiques avant de les signer et nous allons tous devoir payer leurs erreurs dans nos impôts pendant des années ! Malgré cela, ils n’hésitent pas à être candidats pour les prochaines municipales et à nous expliquer qu’il faut leur confier la gestion de la ville… on croit rêver…
Regardons l’évolution depuis 2008 pour mieux comprendre l’évolution budgétaire :
En 2008 : les recettes des impôts locaux étaient de 45 millions d’euros, les frais de personnel de 53 millions d’euros, les dépenses de fonctionnement de 22,3 millions, la dette de 248,6 millions d’euros, les charges financières de 4,5 millions d’euros et l’autofinancement de 10,5 millions d’euros.
Dans le budget 2013 : les recettes des impôts locaux sont prévues à 60 millions d’euros (+15 millions), les frais de personnel à 63 millions d’euros (+10 millions), les dépenses de fonctionnement à 25,7 millions (+2,5 millions), la dette à 262,3 millions (+13,8 millions), les charges financières de 10,140 millions d’euros (+ 6 millions) et l’autofinancement de 15,7 millions d’euros (+5 millions).
Oui, ces chiffres font peur et sont clairs… comment peut-on, malgré 15 millions de hausse d’impôts, financer une hausse importante des frais de fonctionnement (frais de personnel +10 millions et de frais généraux de 2,5 millions et les charges financières de 5,5 millions d’euros), et un autofinancement en hausse de 5 millions… La réponse est simple : quand on décide de ne pas faire d’économies sur le fonctionnement, en plus d’une hausse d’impôts massive, il faut limiter l’investissement, vendre les « bijoux de familles », et recourir à l’emprunt (presque autant sur le simple budget 2013 que sur la totalité depuis 2008) !
Faire des économies, une notion qui semble avoir été oubliée dès le budget 2010, tout en nous expliquant qu’on continuait à en faire…
Voici un graphique simple pour récapituler les différentes variables budgétaires depuis 2007 :
Si on regarde ces courbes, on voit que les impôts ont grimpé continuellement depuis 2008, que les dépenses de fonctionnement ont augmenté fortement depuis 2010, notamment les dépenses de personnel qui représentent le plus gros des dépenses de fonctionnement. On voit que les Cessions d’actifs (vente de terrains ou de maisons appartenant à la ville) représentent une part non négligeable des recettes qui ont permis d’équilibrer le budget. On voit également que les investissements sont en dent de scie et globalement en chute.
Et on nous dit que c’est une belle réussite ?
Tout le monde sait équilibrer un budget par une hausse d’impôts et une vente des bijoux de famille liée à une baisse d’investissement. Là où les élus sont efficaces, c’est quand ils arrivent à maitriser les dépenses, cherchent partout l’optimisation en matière d’organisation, de fonctionnement municipal. Malheureusement nous en sommes loin.
C’est en grande partie cela qui a fait dire stop à une grande majorité d’élus au conseil municipal d’octobre 2012. En effet, lors de ce conseil, le maire et son adjoint aux finances nous demandaient d’augmenter les dépenses de plusieurs centaines de milliers d’euros (200 000 euros rien que pour la communication) et augmenter les impôts des entreprises de 23 %. C’est une preuve de bonne gestion de faire cela ? C’est préparer l’avenir ? Le tout sans aucune concertation et sans vision politique globale. Nous avons dit non et nous avons eu raison de le faire. La preuve, quelques semaines plus tard, on nous présentait un nouveau projet où il n’était plus question de dépenses mais d’économies ! Si l’approche des comptes était sincère, si tout correspondait à une gestion réfléchie, comment les sommes demandées au vote quelques semaines peuvent devenir inutiles si vite ?
On nous dit que le budget 2013 est un bon budget car il n’y a pas de hausses d’impôts… L’an dernier, avant qu’en octobre nous nous opposions à la dérive des impôts, vous avez entendu parler d’une future baisse d’impôts ou d’un simple arrêt de la hausse ?… Si les impôts n’augmentent pas cette année, c’est justement car nous avons dit STOP.
On nous dit que c’est un bon budget car il y a 15 millions d’autofinancement… Mais on oublie de rappeler que l’autofinancement n’a augmenté en fait que d’un million d’euros par an depuis 2008, soit bien moins que les impôts, et qu’il a été largement financé par les cessions d’actifs (ventes de terrains et de maisons), alors qu’on nous présentait cela comme une prouesse de gestion ! C’est vrai qu’il est bon que l’autofinancement soit élevé car cela limite le recours à l’emprunt, mais il devrait être le reflet d’une politique budgétaire rigoureuse, ce que l’adjoint aux finances n’a malheureusement pas fait.
On nous dit que le budget 2013 est bon car il prévoit des dizaines de millions d’euros d’investissement… Mais pourquoi ne pas dire haut et fort que chaque année, entre les millions d’investissements inscrits sur le papier du budget et la réalité il y a un écart de dizaines de millions d’euros car les travaux ne sont pas faits ! Par exemple en 2010 on n’a fait que 34 % des dépenses prévues. Ce sont donc des investissements et des travaux prévus qui ne sont pas faits donc qui se feront peut-être l’année d’après… ou d’après… Ce report d’investissements de plusieurs millions d’euros, permet artificiellement d’améliorer le budget. En effet, les sommes sont reportées sur l’année suivante, donc l’année suivante, on peut prévoir un peu moins d’investissements, on nous revend les mêmes projets chaque année… et comme l’année suivante on ne réalisera pas tout non plus… on repousse ainsi les chiffres et les projets. Tout cela n’est donc que chiffres sur le papier… Si les travaux ne se font pas, c’est aussi le signe d’une désorganisation globale des marchés publics de la ville. Les écarts entre le vote par le conseil municipal d’un appel d’offre et la désignation de la société attributaire sont trop longs et cela peut poser des gros problèmes. Par exemple, pourquoi aujourd’hui on ne sait pas encore si le réfectoire de l’école des Tilleuls sera réalisé cet été ? Ce n’est pas en raison du non-vote du budget, c’est surtout à cause du fait que la société qui devra réaliser le réfectoire n’était toujours pas désignée ! Si elle l’avait été dans les temps, c’est à dire avant le mois d’avril, il n’y aurait pas de problème pour planifier les travaux. idem pour la piscine des canetons, et bien d’autres investissements. Voilà comment on peut annoncer des millions d’investissements dans un budget et que nous pouvons toujours rouler sur des routes pleines de trous.
On nous dit que nous n’avons pas proposé de budget alternatif… Mais un budget c’est une vision globale avec une administration entière qui va dans le bon sens. C’est à dire avec un pilote dans la mairie, un maire présent, qui suit les dossiers, qui impulse cette politique. Nous avons malheureusement un maire qui ne vient pas à Saint-Maur tous les jours… On est bien loin du maire « à plein temps » que nous a annoncé Henri Plagnol après sa défaite législative. On nous a proposé de venir à des « conférences budgétaires » animées par un maire adjoint aux finances qui n’a rien arbitré durant ces réunions, certainement en raison du désormais officiel « c’est pas moi, c’est lui » qui le caractérise… Comment imaginer qu’en 2 heures de réunion, sans aucun document préparatoire, sans même avoir l’analyse détaillée des dépenses des années précédentes, on peut juger un budget et le modifier autrement qu’à la marge en supprimant telle ou telle petite chose ? Déjà par le passé les élus ont regretté de ne pas être associés en amont à la réalisation du budget qui du coup ne reflète pas une politique globale. Alors oui, au nom de l’équipe, en faisant malheureusement confiance au maire et à son adjoint aux finances, plusieurs budgets ont été votés mais au final, l’analyse détaillée et la perte de confiance nous obligent à ne plus le faire.
Alors que le parquet de Créteil a ouvert une enquête préliminaire sur des soupçons de malversations dans le marché de communication (enquête confiée à la brigade de répression de la délinquance économique (BRDE)ciblant des présomptions de favoritisme, de détournement de fonds publics, de prises illégales d’intérêt et de faux et usage de faux). Alors que le maire et son adjoint aux finances nous ont caché les vrais coûts de festivals comme Rock Sur Marne, allant jusqu’à nous donner des chiffres minorés et des explications invraisemblables, comment croire désormais ce que l’on nous présente ? Petit exemple : le maire annonce en conseil municipal qu’il accepte, si c’est le souhait du conseil municipal, de supprimer Rock Sur Marne et Saint-Maur en toute libertés… Cela représente donc plus d’un demi-million d’euros d’économies… pourquoi cela n’a pas été enlevé des comptes que l’on nous a demandé de voter ? C’était enlevé avant ? Alors pourquoi ne pas l’avoir écrit sur les documents de présentation du budget que l’on a reçu ? Et on nous parle de « sincérité » du budget…
On nous dit que ce budget sera validé par le Préfet et la Chambre Régionale des comptes car c’est un bon budget… Le Préfet et la Chambre Régionale des Comptes ne sont pas là pour porter un jugement sur la politique locale et sur les choix financiers, sauf s’ils sont illégaux ou manifestement hasardeux et disproportionnés. Ils ont pour mission de vérifier que ce budget est : légal au sens des dépenses obligatoires qui doivent y être inscrites, et qu’il est équilibré car les villes ne peuvent pas présenter un budget en déficit. Donc ce budget a toutes les chances d’être validé sur ces critères. Après on aurait pu avoir un autre budget avec moins de frais de fonctionnement, plus d’investissements qui aurait aussi été équilibré et sincère. Ou un budget avec plus d’économies de fonctionnement et moins de recours à l’emprunt qui aurait aussi été équilibré et sincère… Cependant, je pense que certaines dépenses d’investissement, manifestement chères risquent d’être retirées de ce budget et permettre de diminuer le recours à l’emprunt. Attendons le retour du Préfet…
Un budget qui ne prépare pas l’avenir
Ce budget est un budget de fin de mandat qui n’a d’autre but que de préparer une réélection pour le maire et son adjoint aux finances (reste à savoir s’ils seront ensemble ou séparés…). Rien ne dit qu’il aurait été réalisé comme l’annoncent les chiffres… On se croirait revenus en 2007 quand le prédécesseur de Jacques Leroy, Jean-Bernard Thonus, était en campagne avec son adjoint aux finances de l’époque Nicolas Clodong. Un budget qui prévoit des dépenses importantes pour faire des réalisations à inaugurer pendant la campagne. Un budget qui augmente la dette en un seul exercice de presque qu’autant que depuis le début du mandat ! Mais surtout un budget qui ne prépare pas l’avenir… Car ce n’est pas l’avenir politique des élus que doit préparer un budget mais l’avenir de la ville. L’an prochain la réforme des rythmes scolaires va coûter cher (pas loin d’un million d’euros par an), l’amende Duflot pour les logements sociaux très cher (près de 7 millions d’euros), les obligations en terme d’intercommunalité sont aussi à préparer (le maire de Nogent a compéré Saint-Maur à la Grèce du Val de Marne), et on doit lancer le Plan Local d’Urbanisme… Et tout cela est prévu ? NON et cela ne semble inquiéter personne.
Voilà un bon nombre des raisons de notre vote contre ce budget.
Ce que je trouve regrettable c’est que le maire et son premier adjoint aux finances qui n’ont plus de majorité, ont fait le choix de se maintenir en place, de garantir leurs indemnités et avantages, au détriment de l’intérêt collectif de la ville. Henri Plagnol avait annoncé que sans majorité il se retirerait, mais encore une fois ce n’était que des mots… Un budget réaliste, sincère, équilibré, différent qui aurait pu être voté par le conseil municipal évitant tous ces désagréments préfectoraux. Mais ils ont de la chance, malgré le non vote du budget, l’essence de leurs voitures de fonction est toujours réglée, leurs indemnités également, les collaboratrices qui les accompagnent sur le terrain dans cette campagne et les prennent en photo pour leurs pages facebook sont toujours payées, ce seront juste les élèves qui risquent d’avoir un an de plus à patienter pour avoir leur nouveau réfectoire…