Magazine Environnement

Mardi 28 mai 2013

Publié le 28 mai 2013 par Rolandbosquet

28mai

   Les prédictions des météorologues étaient impitoyables : averses ou pluie intermittente. Je ne vois pas bien la différence entre les deux options. A moins que la pluie dite intermittente ne désigne en fait des ondées ! Et qu’est-ce qu’une ondée ? Une averse de pluie soudaine et brève. Ce qui signifie que des averses entrecoupées d’ondées ne laisseront que peu de place au beau temps pour s’exprimer. Et le pourrait-il qu’il lui faudrait démentir les pronostics : les éclaircies devraient demeurer fraîches pour la saison. Les cassandres avaient raison. Toute la matinée, les averses ont succédé aux ondées ne laissant que peu d’espace au ciel chargé de nuages. La température ressentie au lever du jour était, dit-on, de 3°. J’avoue que, sous la couette, je ne l’ai pas ressentie aussi basse. Celle de la journée devrait culminer à 8°. Je ne pourrai l’éviter. Impossibilité que je partagerai avec mes semis qui ont lentement levé et stagnent pour l’heure sous leur châssis. Inutile de consulter le calendrier lunaire pour savoir quand je pourrai repiquer les plants. Sans doute pas avant les calendes grecques. Quant au fleurissement, les indications imprimées sur les sachets de graines aux vives couleurs rouges, jaunes et bleues se révèleront inadaptées. Parfois, on en vient à regretter les canicules qui vous obligent à boire du vin rosé bien frais à l’ombre des futaies. Seule consolation, le vent devrait se montrer modéré et, surtout, venir du sud-ouest. Faute de soleil réellement printanier, il sera au moins porteur de rêves de foie gras, de cassoulet et de parfums de violette de Toulouse. Hier, le jardinier coiffait son crâne dégarni d’un chapeau de paille agrémenté d’une plume de faisan pour tondre la pelouse de son courtil. Aujourd’hui, il le raccroche à la patère. Et que fait un jardinier lorsqu’il ne peut jardiner ? Il tourne en rond entre sa cuisine et son salon, peste contre le mauvais temps qui contrarie ses plans et se décide, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, à se plonger dans un livre et à écouter de la musique. Confortablement installé dans mon fauteuil avancé devant la fenêtre pour mieux voir la pluie ruisseler sur les carreaux, je retrouve avec plaisir les héros de Laetitia Bourgeois, Barthélémy et Aélys, en fuite au Puy-en-Velay avec les "Assiégés du mont Anis".  (Lire ma chronique du 29 janvier 2011). Depuis le lecteur dedisques, la musique de Frédéric Mompou glisse bientôt entre les doigts d’Arcadi Volodos. Deux découvertes pour moi, à ma grande honte Voilà en effet un composteur du XXème siècle qui ose échapper à la mode des musiques atonales ou sérielles qui débouchent sur les impasses que l’on sait. Il se contente, et avec quelle maîtrise, d’épurer de ses boursouflures l’héritage des Wagner, Ravel et autres Debussy. Arcady Volodos le sert avec la finesse et la liberté recommandées par le compositeur lui-même. Notamment dans ce texte de Josep Janés digne du Cantique des cantiques : « Posées sur toi rien que des fleurs / étaient comme une blanche offrande / couvrant ton corps d’une clarté / qui ne reviendrait plus aux branches ». Il y a des jours où, tout compte fait, il est heureux que les cieux ne se départissent pas tout à fait de leur manteau de vent, de froidure et de pluie.

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