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Autour du plateau de Séder

Publié le 21 avril 2008 par Vanessav
Dans quelques familles, ce week-end a connu deux longues prières empruntes de récits de plus d’une heure à chaque fois. Nous avons éliminé les Hametz et acheté les Matze.
Et oui c’étaient les deux soirées de début de Pessa'h.
Non juive et non pratiquante, j’aime tout de même ces fêtes et plus particulièrement cette fête de pâques. Mais pourquoi donc si tu n’es pas croyante en ce Dieu ? Et bien parce que c’est important pour mon amoureux. Cela fait partie de ses coutumes et de son chemin spirituel.
C’est une des fêtes que je préfère, parce qu’elle est très quadrillée mais surtout tournée vers le questionnement et l’enseignement.
La veille, nous avons mis de côté les Hametz dans une armoire fermée que je suis la seule à ouvrir et qui peut être condamnée pendant une semaine (pas vendus, ni donnés, ni mis à la poubelle mais l’esprit est là). Les Hametz sont les aliments fabriqués à partir de ces 5 céréales (et à fortiori elles-mêmes) : le blé, l’avoine, le seigle, l’orge et l’épeautre. En fait, il s’agit de reproduire les conditions alimentaires du peuple juif durant la fuite d’Egypte. Le pain n’avait pas eu le temps de lever, il était resté plat. Ainsi de nos jours, pour se rappeler cette période, les juifs éliminent de chez eux tout ce qui permet aux céréales de lever…tout ce qui contient du gluten en fait. Les ashkénazes s’abstiennent également du millet, du riz et des « légumineuses douteuses » comme les haricots, les pois, le mais et les cacahouètes. Les céréales sont remplacées par de la farine de Matza, qui permet de faire pains ou gâteaux et plus particulièrement les Matze, pains azimes de cette fête et de cette semaine.


*source Séder : Shlomo KATZ
La fête très ritualisée commence par une prière et le récit du peuple juif (l'Exode d'Egypte) autour du plateau de Séder : plateau symbolique où se retrouvent des éléments de la condition de vie du peuple juif avant d’arriver en Israël :


*source plateau
Zeroa : os rôti qui évoque l’agneau pascal que les ancêtres juifs offraient à Dieu.
Btesa : œuf dur dont la forme arrondie symbolise le cycle de la vie et de la mort
Maror : herbe amère qui rappelle l’amertume de la servitude en Egypte
Harosset : mélange à base de noix, de fruits, de vin et d’épices qui caractérise le mortier dont les ancêtres juifs firent usage pour construire les pyramides
Karpass : légumes verts qui symbolise le renouveau


*source du plateau de Séder avec l’exode du peuple juif (il faudra bien un jour que nous en choisissions un pas forcément parmi ceux-là du reste)
L’hébreu côtois le français et la succession des textes et des rituels de prière permet à toute la famille d’être rassemblée : les adultes comme les enfants, qui dès en âge de lire lisent les questionnements sur la spécificité de cette fête, des quatre fils (un sage, un pervers, un simple et un qui ne sait pas questionner) ou l’explication des chiffres de 1 à 13.
C’est une fête conviviale destinée à tous, chacun lit une partie, les mets sur le plateau vont de main en main, le plateau passe au-dessus des têtes, le vin est sur les lèvres de chacun (à faible dose). C’est aussi une des plus complexes. La prière et la Haggada (le récit), qui prennent beaucoup de temps avant le repas à proprement parlé, sont suivis par tous dans de nombreux livres, qui n’ont pas la même traduction de l’hébreu. Entre les textes à lire, bibliques ou pédagogiques, se trouvent aussi des explications, des compléments, des instructions précises sur les gestes rituels et toutes les différences possibles (jour de Chabbat, présence d’enfants, de vieillards etc). La difficulté est aussi de suivre pour son tour de parole. J’aime suivre avec le livre d’Elie WIESEL, « La Haggadah de Pâque »
… j’écoute le récit, les prières dans cette langue gutturale et chaude et je me laisse bercer par les dessins de Mark PODWAL.



« Les plus courtes sont les meilleures :
C’était un juif d’origine égyptienne, qui ne savait pas lire la Haggada la nuit du séder. Sa femme n’arrêtait pas de lui demander de lire la Haggada, de chanter et de célébrer le séder comme dans toute famille juive et de se réjouir. Finalement, l’homme lui répond : « Qu’est-ce que tu veux ? Qu’est-ce qui se passe ? Il y avait deux types en Egypte, un c’était Moïse, l’autre Pharaon. Ils se sont disputés et après, ils ont fait la paix. Et maintenant ils sont d’accord, ça suffit, tout est fini. Alors maintenant, viens manger ! »
Israël, sépharade »

Extrait de « Contes et fêtes juives » de Colette ESTIN.


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