Publié le 29 mai 2013 | par pixfan
0La galerie La Ralentie (Paris 11e) présente jusqu’au 14 juin 2013 Sensitives, une exposition réunissant les œuvres de Muriel NAPOLI et Ana TORNEL.
Plantes rampantes épineuses dans les régions tropicales, les Sensitives se replient au moindre choc (vent, pluie, toucher…). Elles ferment aussi leurs feuilles la nuit pour se protéger des intempéries et des prédateurs herbivores en un mouvement des plus spectaculaires du règne végétal. Surnommées également ‘Marie-honte’ ou ‘Honteusefemelle’ aux Antilles ou encore ‘Trompe-la-mort’ en Nouvelle-Calédonie, les Sensitives n’ont pas fini de livrer tous leurs secrets.
Calice, 60 x 60 cm, technique mixte, 2012© Muriel NAPOLI
Le végétal (fleurs, herbe, arbres) justement, fréquente les tableaux de Muriel Napoli ainsi que le minéral. Beaucoup. Des roches, des météorites, des sédiments… Ca explose, ça jaillit, ça brûle dans une sorte d’éruption
permanente, à la façon d’un volcan jamais repu. De larges traces noires et blanches, parfois teintées de bleu, irradient ses toiles. Elle a longtemps cherché avant de rompre avec la figuration, la couleur ; pour trouver son format (un carré de 90×90 ou 60×60), sa manière de faire –à même le sol. Muriel Napoli théorise peu, se lève tôt et expérimente à l’envi : fusain, encre de chine, acrylique, couteau, pinceau, brosse…
Autodidacte, elle explore à sa manière, empirique ; ouverte au hasard, disponible à l’aventure. Peu à peu, l’artiste marseillaise tend à l’épure. Partie de strates successives abruptes (quelques nuances de gris), ses
œuvres évoquent par la suite une version dévoyée des planches du test du Rorschach ou les environs de la calligraphie asiatique. A d’autres moments, elle se rapproche du monochrome. Comme les Sensitives, Muriel
Napoli cesse toute activité quand la nuit menace. Avant de s’y remettre au point du jour…
Image argentique N/B
Papier Ilford MG Art 300
30 x 40 cm
© Ana TORNEL
Photographe, Ana Tornel vit et travaille à Paris. Passée par la presse magazine, elle conserve l’instinct d’observation du reporter qui sommeille. Ses pas l’amènent incidemment à shooter des stylistes (Créateurs de mode, 1998/2000), à s’attarder sur les plaisirs aquatiques de gamins (Nager, un jeu d’enfants, 2000/2009) avant de se fixer vers des horizons plus personnels (Jardins secrets, secrets de jardins, 2011/2012).
Dévouée à la photographie argentique, même si elle maîtrise le numérique, Ana Tornel voyage là dans le végétal, dans un univers mystérieux et insolite. Comme si cette flore redessinait avec elle une autre architecture urbaine. En contrebande. Persuadée, dès la prime enfance, que l’herbe est forcément plus verte ailleurs, elle traque, presque à son insu, l’envers du décor. A sa main, à son rythme. Toujours à la recherche du meilleur outil, elle s’inscrit l’an dernier à un atelier, auprès de Quinn Jacobson, pour s’aguerrir au ‘collodion humide’, un procédé singulier qui remonte aux origines de la photo. Le ‘collodion humide’ nécessite une patience infinie, une humilité à toute épreuve devant la lenteur et la frustration afférentes à l’exercice. Un sacerdoce d’artisane, hors du temps, qui lui convient à merveille.
Informations pratiques
Muriel Napoli et Ana Tornel dans Sensitives
Du mercredi 22 mai au vendredi 14 juin 2013
Galerie La Ralentie
22-24 rue de la Fontaine au Roi
75011 Paris
Tel +33 (0)1 58 30 68 71
Ouvert du mardi au samedi de 14h à 19h
Entrée libre
M° : Goncourt, Parmentier ou République
Lien : www.galerielaralentie.com