L’Orgère (1 935 m) en Maurienne surplombe la ville de Modane. C’est l’une des portes qui permet d’accéder au Parc National de la Vanoise.
Créé en 1963, la superficie du parc est de 528 km² auxquels s’additionnent les 703 km² du Parc National du Grand Paradis qui le jouxte côté italien. Une merveille que je visite régulièrement depuis plus de 25 ans lors de mes passages dans la région. Faune et flore y sont scrupuleusement protégées, les aménagements à l’intérieur y sont sévèrement règlementés, c’est le paradis du randonneur et de l’amoureux de la nature. J’en suis.
Je décide donc de profiter de la première véritable journée printanière de mon séjour pour y faire un petit tour, convaincu que c’est la période idéale pour avoir une chance de rencontrer les animaux qui font la réputation du site : les bouquetins (1 841 spécimens recensés fin 2012, population en progression de 16% par rapport à 2011 après 7 années de baisse), les chamois (4 000 environ en 2011), les marmottes, et d’autres espèces encore sans parler des oiseaux, des carnivores,…
Compte tenu des chutes de neige de ces derniers jours, je suis un peu inquiet et me demande si la route d’accès au refuge de l’Orgère sera praticable. Au fil des lacets qui me conduisent sur place, je suis vite rassuré : la neige fraîche n’a pas résisté au redoux spectaculaire d’aujourd’hui et aux chauds rayons du soleil.
Juste avant d’arriver au refuge, arrêt au petit hameau du Polset (1 770 m), comme à chaque fois.
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Pourquoi comme à chaque fois ?
Tout simplement parce que c’est pour moi le plus joli hameau du parc de la Vanoise (il se trouve juste à la frontière de celui-ci, le chemin qui le traverse servant d’ailleurs à le délimiter) et que je ne peux jamais résister à la tentation d’y stopper ne serait-ce que quelques minutes.
Le cadre est exceptionnel !
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et les quelques chalets d’alpage admirablement restaurés qui le composent sont remarquablement beaux
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Bien que très courte en distance, la traversée du village dure toujours assez longtemps pour moi car j’adore y flâner.
Et c’est là, juste après la dernière maison, que je rencontre mes trois bouquetins (voir billet précédent)
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Bien évidemment, le temps d’observer, photographier, admirer, je ne vois pas l’heure tourner…
Allez, faut y aller quand même…
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Je décide de grimper en direction de lac de La Partie (2 458 m) histoire des fois de rencontrer d’autres bouquetins voire des chamois, un cerf… (ça m’est déjà arrivé)
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Faut pas croire, le chemin est semé d’embûches et il faut parfois jouer au contorsionniste pour continuer à avancer
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Je marche en faisant le moins de bruit possible, scrutant entre les arbres, l’oreille tendue
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tout en profitant bien sûr du paysage sublime qui s’offre à moi
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mais non, aucun quadrupède dans le secteur. Après plus d’une heure de montée, je décide donc de rebrousser chemin pour regagner la voiture puis monter à l’Orgère.
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Polset réapparait en contrebas
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En y arrivant, j’essaie de repérer mon bouc et les deux étagnes à l’endroit où je les avais quittés mais visiblement ils sont partis voir ailleurs. Et c’est là qu’en approchant des premières habitations je perçois un mouvement sur la gauche et je vois s’éloigner les deux femelles qui manifestement se trouvaient à proximité des chalets.
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J’examine tout autour. Pas de trace du mâle, il ne doit pourtant pas être bien loin.
Et soudain à l’entrée du village silencieux et désert …
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Je n’en crois pas mes yeux ! Superbe !
Mais, il n’a pas l’air de vouloir bouger ! J’approche lentement. Il se décide enfin à s’écarter, doucement, sans se presser, sans cesser de m’observer …
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Vraiment magique !
Un dernier regard et il s’éloigne définitivement rejoindre ses deux compagnes.
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Avec regret, je l’abandonne également, direction le refuge de l’Orgère.